Cette journée du 17 février était décrétée « jour de sit-in » par la Synergie des Travailleurs du Togo. Mais très rapidement elle a été récupérée par les élèves qui sont descendus dans les rues pour réclamer leurs enseignants. Et c’est dans tout le pays.
Démarrées à Lomé très tôt dans la matinée, les manifestations des élèves ont rapidement gagné les villes et autres localités de l’intérieur du pays. Des élèves des établissements publics délogent partout leurs camarades des écoles et collèges privés par des bâtons et des sifflets et se retrouvent tous dans la rue pour exiger le retour en classe des enseignants grévistes. Par endroit, ceux qui ont voulu résister ont été bastonnés. C’est le constat de l’un des reporters de Kusasanews.com au collège Saint Joseph de Lomé.
À Tsévié (35 km de Lomé) les élèves ont carrément bloqué la nationale numéro1, empêchant ainsi la circulation des deux côtés, a constaté un autre reporter de kusasanews.com.
Même constat dans plusieurs quartiers de Lomé, principalement à Adidogome où la circulation a été interrompue deux heures durant sur la route de Kpalime par les élèves des lycées technique et moderne de la zone. À Baguida, Avepozo, Agbodrafo et Aneho, les usagers de la route internationale Abidjan-Lagos sont obligés de circuler au rythme imposé par les élèves qui ont envahi cette route aux cris de » nous voulons nos maîtres, nous voulons nos profs ».
Des scènes de protestation signalées également à Atakpame, Anie, Blitta, Sotouboua et surtout Dapaong à plus de 600 km de Lomé. La situation dans cette dernière ville inquiète plus d’un, quand on sait qu’il y a deux ans, lors de manifestations semblables, les forces de l’ordre n’ont pas hésité à tirer sur les élèves, faisant au moins un mort par balle et un autre molesté qui succomba plus tard.
Les manifestations de ce jour interviennent au premier jour d’un mot d’ordre de quatre jours de sit-in et de grève lancé par la Synergie des Travailleurs du Togo qui continue de réclamer la satisfaction de leur plateforme revendicative en huit points.
Devant le silence du gouvernement, les fonctionnaires togolais ont décidé de passer à la vitesse supérieure. Seront-ils enfin écoutés? Non! Nous apprend une source très introduite au palais présidentiel. « Les réclamations de la STT sont fantaisistes et ne répondent à aucune logique.
Nous pensons qu’ils sont manipulés par l’opposition pour empêcher la présidentielle. Le gouvernement prendra bientôt ses responsabilités », nous précise notre source qui n’exclue par la prochaine fermeture des écoles jusqu’à nouvel ordre pour « casser la dynamique des élèves ».
Nous apprenons de plusieurs syndicats membres de la Synergie des Travailleurs du Togo que les jours à venir seront très tendus, si rien n’est fait par le gouvernement.
