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CENI : Des caciques du RPT pour sauver Faure Gnassingbé
Publié le mardi 17 fevrier 2015  |  Kusasa news


© aLome.com par Parfait
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L’information est tombée en fin de journée du lundi et vient semer de nouveau du doute dans les têtes des partisans de l’Union pour la République (Unir). Le chef du parti au logo à la colombe a fait démissionner son dernier représentant épargné jusque là par le « tsunami » de vendredi dernier.

Ainsi, Taïrou Bagbiegue a été débarqué et aussitôt remplacé. Boutora Takpa et Yandja Yentchabre, sont les deux personnes nommées pour siéger au titre de l’Unir à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Le premier remplace le quatrième démissionnaire de vendredi, et le second vient prendre la place du dernier à rendre le tablier sous la pression des premiers responsables du parti.

Comme on le voit, la sérénité semble avoir quitté les rangs du parti au pouvoir à quelques semaines de la présidentielle. Faure Gnassingbé n’a plus confiance aux militants de la dernière heure et s’est rabattu sur des vieux briscards. Les cinq nouveaux qui siègent à la Ceni au nom du parti présidentiel sont tous issus des rangs du Rassemblement du peuple togolais (Rpt), l’ancien parti au pouvoir, dissous en avril 2013 et remplacé depuis lors par l’Unir, qui est censé rompre avec les méthodes reprochées au défunt Rpt banni à jamais.

Mais dans la pratique, rien n’a changé fondamentalement. Nous assistons aux mêmes méthodes connues sous l’ancien parti: refus de la démocratie, gabegie, corruption, impunité, intimidation, détournement de deniers publics, pour ne citer que ces maux. Mieux encore, les anciens barons mis au garage pour des malversations et autres crimes économiques sont remis au devant de la scène. C’est le cas de l’ancien ministre de l’Economie et des Finances, Payadowa Boukpessi, limogé suite à un scandale financier resté impuni depuis 2006, et de Marc Dederiwè Ably-Bidamon, ancien Directeur des Douanes, limogé dans les mêmes conditions.

Après plusieurs années passées au purgatoire, ils sont « blanchis » et bombardés à la Ceni pour opérer le hold-up en faveur de leur « patron » qui n’a visiblement plus confiance aux nouveaux propulsés au sommet par la « dame de fer ». Pourquoi dissoudre le Rpt s’il faut le remplacer par un autre parti qui lui ressemble étrangement? « Pourquoi tant de sacrifices pour arriver au même résultat qu’on a eu avec le Rpt? », s’interrogeait un cadre du parti dans le mensuel « Kusasa Lendemain Meilleur » numéro 05 de janvier dernier.

C’est dire que contrairement à ce qui est clamé sur les médias, l’Unir n’a pas véritablement de cadres. Lors du dernier renouvellement des membres de la Cour constitutionnelle, une nouvelle tête avait été nommée pour prendre la tête de l’institution dans le but de provoquer une rupture. Mais au moment opportun, le «patron», a décidé de reconduire le président sortant, apprend-on dans les cercles du pouvoir. «Il faut beaucoup se méfier des nouveau-venus », susurre un conseiller du chef de l’Etat.

Au demeurant, ce n’est pas pour demain la vraie démocratie au sein du parti au pouvoir qui continue de fonctionner comme une « secte » dont seule la voix du « gourou » est prépondérante. Autrement dit, à l’Unir, on regarde toujours dans la même direction, comme ce fut le cas au Rpt. Quiconque ose donner un avis contraire est immédiatement débarqué. Les membres de la Ceni qui viennent d’être débarqués l’ont appris à leurs dépens.


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