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“Crises politiques au Togo : pourquoi l’UE n’a jamais voulu appeler les choses par leurs noms?”
Publié le mercredi 18 fevrier 2015  |  Togo Online


© aLome.com par Parfait
M. Nicolas BERLANGA-MARTINEZ Ambassadeur, Chef de Délégation de l`Union européenne au Togo


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« Même mon pays d’origine, l’Espagne et d’autres pays d’Europe de l’Est ont éprouvé d’énormes difficultés avant d’assoir leur système de démocratie. Mais, arrivé à un certain moment, il y a eu quand même un petit consensus soit entre les politiques ou la majorité du peuple, qui a débouché sur la mise en place des institutions pour le bien du pays, voilà les deux raisons qui, selon moi, résument ou expliquent la situation sociopolitique togolaise ». Voici un extrait d’une leçon historique et politique que M. Nicolas Berlanga Martinez, ambassadeur de l’UE au Togo s’est permis de donner à la classe politique togolaise.

Nous autres togolais, engagés dans la lutte démocratique, connaissons nos insuffisances et, plus précisément, celles de nos responsables politiques. Nous ne manquons une seule occasion pour les mettre en relief afin que ces derniers soient mis devant leur responsabilité. Autrement dit, nous essayons, pour ce qui nous concerne, nous Togolais, de balayer devant notre porte.


Pour un diplomate, de surcroit représentant un regroupement d’Etats aussi important que l’Union Européenne, nous estimons que M. Berlanga Martines a, à travers cette sortie, fait montre d’une certaine insuffisance quant à la maîtrise de l’histoire récente du pays de son accréditation. Le Peuple du Togo a entamé sa longue et sanglante lutte pour la liberté depuis 1990. Si l’opposition n’a jamais accédé à la

magistrature suprême, c’est justement parce qu’elle n’a pas arrêté d’empiler compromis sur compromis ou consensus sur consensus – c’est selon – pour que, espère-t-elle, les choses se fassent crescendo et surtout dans la paix. Point n’est besoin de lister les différents accords qui ont jalonné cette marche du Peuple et qui, in fine, n’ont fait que servir de béquilles pour l’enracinement du pouvoir en place.

Pour la gouverne de M. Berlanga Martines, un accord important et retentissant fut signé par le Togo le 14 avril 2014 avec l’UE ; il s’agit des 22 engagements pris par le Togo pour la reprise de la coopération de l’UE. Monsieur l’ambassadeur de l’UE au Togo pourra-t-il nous en faire objectivement le bilan ? L’adage dit « aide-toi et le ciel t’aidera ». Le Peuple togolais n’a de cesse de se démener pour mettre son fardeau sur son genou. Mais, avant de se permettre de critiquer la classe politique togolaise en général, et de l’opposition en particulier, a-t-il pris le temps d’analyser l’attitude de l’UE depuis 1990 ? Malgré plus d’un millier de morts lors de la présidentielle de 2005, reconnue même par l’ONU comme l’expression d’une barbarie politique, qu’elle a été la réaction de l’UE? La commission n’a rien trouvé d’autre à faire que de valider cette parodie d’élection, cautionnant de fait le massacre d’un millier de Togolais.

En 2006 fut signé l’Accord Politique Global (APG). Les travaux y ayant abouti ont reçu l’appui financier de l’UE. Où en est-on avec la mise en œuvre de ses recommandations dont justement l’opération des réformes? L ‘UE serait-elle devenue un sonneur à tout vent ne se préoccupant des résultats ? Si c’est le cas, le contribuable, citoyen européen, est-il informé de cette approche ? Nous en doutons.

Récemment, tout comme les Hommes d’Eglise du Togo, le groupe des cinq, dont l’UE a, réclamé la réalisation des réformes constitutionnelles et institutionnelles avant les prochaines élections. L’opposition togolaise n’a pas l’équivalent de la force armée en face, et encore moins de la puissance financière du système en place. L’UE qui injecte des Millions d’euros dans la gibecière togolaise – quasiment engloutis, soit dit en passant, dans la gorge du système en place – a-t-elle ou réclame-t-elle des comptes au pouvoir ? Si c’est le cas, nous sommes très curieux d’en savoir les teneurs.

D’autres membres du Groupe des cinq à savoir l’Organisation Internationale de la Francophonie et l’ONU ont invité la classe politique à trouver un consensus sur la question des réformes. Si l’UNIR et les autres partis politiques en dehors de l’ANC semblent acquis à cette voie, pourquoi les réformes consensuelles ne sont-elles toujours pas opérées ? Les voix de l’ANC n’empêcheront en rien que cela se fasse. Que faut-il de plus à M. Nicolas Berlanga Martines pour reconnaître l’évidence? Le système en place n’a cure d’aucune espèce d’avancée démocratique au Togo. S’il y a une formation politique qui devrait éventuellement recevoir objectivement la remontrance de l’UE, c’est bien UNIR. La seule question qui se pose est de savoir pourquoi l’UE n’a jamais voulu appeler les choses par leurs noms afin de situer clairement les responsabilités ?

M. Berlanga Martines, cela fait plus de 25 ans que nous avançons concessions après concessions, consensus après consensus. Le fait est que la seule partie qui donne plus dans ces concessions ou consensus, c’est l’opposition et, plus globalement, le Peuple togolais.

Il en a donné de toutes sortes. Vous n’avez pas le droit de nier sciemment la réalité et, comme à l’habitude de l’institution que vous représentez, vous permettre de mettre toute la classe politique togolaise dans le même sac. Il est temps que vous essayiez de faire la part des choses en situant clairement les responsabilités, dont la vôtre personnelle et celle de votre institution de tutelle. Vous et votre institution devriez balayer sérieusement devant votre porte. Que vous et votre institution essayiez d’ôter premièrement la poutre de vos yeux, et alors, vous verrez comment ôter la paille des nôtres!

GFSA, Groupe de Fenêtre sur l’Afrique
Basé en Suisse

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