Togo - S’achemine-t-on vers l’indépendance, l'équité et la professionnalisation de la justice togolaise ? Bien difficile de répondre à une telle question, quand on sait comment fonctionne la justice togolaise.
Cependant, un fait majeur ressuscite le débat ces derniers jours. Il s’agit d’un juge d’instruction du Tribunal de Lomé qui a été accusé d’abus d’autorité, atteinte à l’honneur et à la dignité. Il a tout simplement été sanctionné et rétrogradé dans un tribunal de 3e Classe.
C’est une sanction décidée par le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM). Selon ce dernier, le juge s’est rendu coupable de « manquements graves au devoir de son état, à la délicatesse et à la dignité ».
D’aucuns diront que cette sanction est insuffisante. Mais quand on connaît bien cette justice dont certains déclarent ouvertement avoir dans leur poche, y compris ces magistrats, on pourrait penser à un début de prise de conscience dans l’appareil judiciaire au Togo.
Le constat est fait par presque tout le monde aujourd’hui. Les populations préfèrent se faire justice elles-mêmes, au lieu de se confier à la justice. Elles ont perdu toute confiance en nos magistrats qui préfèrent offrir leur service au mieux nantis.
Pour le moment, on ne connaît pas exactement l’acte qu’a posé le juge incriminé, ni ce qu’on met dans les « manquements graves au devoir de son état, à la délicatesse et à la dignité ». Mais on ose espérer que la justice togolaise est partie pour être désormais indépendante et professionnelle et surtout juste.