Le Premier ministre Arthème Ahoomey-Zunu, après les flots d’incompréhension suscitées par ses propos face au personnel du secteur de la santé, a reprécisé ses intentions lors d’une cérémonie de revue à mi-parcours du budget-programme 2014-2015 de la coopération Oms-Togo tenue hier devant les cadres de la santé.
Lors de cette cérémonie, le Chef du gouvernement en même temps en charge du portefeuille de la Santé, a rappelé l’idée du gouvernement de tendre vers l’assurance maladie universelle qui suppose l’abnégation au travail puis l’amélioration des conditions de travail et de vie dans le même temps. Nous vous proposons le passage qui recadre la pensée du Premier Ministre dans l’esprit collectif de l’opinion et des acteurs directement concernés.
A voir de près, il est indéniablement établi que l’absence de la tolérance et la culture de la pensée unique seules peuvent expliquer cette acharnement dont il a été l’objet ces derniers jours. Car au fin fond, rien n’est négationniste ni mensonge dans ses déclarations. Il est temps de juger les gens sur leurs actes et leurs propos et non sur des préjugés et des clichés établis sur le sable mouvant de la politique ! La démocratie n’est-elle pas aussi à ce prix ? Mais entre-nous, qui peut lever le petit doigt pour dire qu’il n’est pas d’accord sur ce que le Premier ministre avait dit et répété ici ? Voici l’extrait :
«Comment peut-on parler de ces sujets sans le faire avec beaucoup de conviction, beaucoup de détermination et parfois même avec passion ? Parce qu’il faut répondre à un certain nombre de questions.
Comment peut-on comprendre qu’en 2015, il n’y a pas une sage femme dans tous les centres de santé périphériques de notre pays ?
Comment peut-on comprendre que tous les centres de santé préfectoraux n’ont pas de chirurgiens et même de gynécologue ?
Autant de questions qui nous oblige parce que nous travaillions sur un matériau qui est l’être humain qui nous oblige à nous parler avec franchise, avec honnêteté, avec sincérité sans hypocrisie, mais dans le respect de tous. Car le gouvernement ne peut réussir cette ambition qui consiste à prendre soin de la santé de nos concitoyens si ce n’est pas avec vous, responsables du secteur de la santé.
Comment peut-on comprendre qu’aujourd’hui alors que nous venons d’installer l’assurance maladie pour les travailleurs, les fonctionnaires, la grande majorité de nos populations n’ont pas accès aux soins de santé ; Comment peut-on le comprendre ?
Alors se pose la question de la couverture universelle et qui entraîne aussi l’amélioration des services de soins qui nous oblige à regarder les problèmes en face avec volonté, détermination, en appelant à la responsabilité de tous pour que nous réussissions ce programme.
Voilà pourquoi je voudrais que chacun comprenne qu’il faut améliorer les conditions de vie et de travail des agents de santé mais il faut améliorer aussi les structures sanitaires. Nous ne pouvons pas faire semblant de ne pas le regarder.
Je voudrais demander à tous et à chacun de le comprendre et de savoir que nous pouvons réussir cette mission que si nous nous donnons la main. Oui la tâche est immense, les défis sont nombreux, les enjeux sont importants mais il se fait tard. Nous ne pouvons réussir que si nous nous donnons chaleureusement, courageusement et fraternellement la main pour réussir à relever ces nombreux défis.
J’en appelle à tous pour que vous comprenez qu’il n’y a pas de raison que nous ne travaillions pas en partenariat, que nous ne travaillions pas avec votre soutien, votre appui, votre engagement et votre détermination.
Le gouvernement veillera à ce que les moyens auxquels il devait pourvoir soit disponible. Le gouvernement veillera comme il le fait depuis plusieurs années à ce que vous soyez dans des conditions de travail qui vous facilite la tâche, qui vous aide à prendre soin de nos populations surtout les plus vulnérables.
Alors cela étant dit, nous devons tous avoir en point de mire l’objectif commun, l’intérêt général et travailler pour le bien commun, pour le bien de nos populations.
Je vous adjure de comprendre que l’intérêt du gouvernement c’est d’avoir avec vous, des relations que vous soyez totalement en mesure de prendre soin de nos populations. Nous y travaillons depuis plusieurs années, nous continuerons à y travailler. J’ai découvert personnellement depuis un an en travaillant avec vous, des gens de qualité mais nous avons le devoir de nous dire la vérité, de nous parler franchement, sincèrement, dans le respect mutuel mais avec la plus grande franchise. Voilà ce à quoi je m’atèle avec vous. Mais je suis certain que nous réussirons cela si nous nous donnons ensemble, courageusement, chaleureusement et fraternellement comme je l’avais dit la main. Nous réussirons ».