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Kofi Yamgnane, président de ’Sursaut-Togo’:’Seul Faure Gnassingbé a la clé de la situation’
Publié le vendredi 20 fevrier 2015  |  icilome


© L’Union par DR
Kofi Yamgnane, président de SURSAUT-Togo


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Le président de la formation politique "Sursaut-Togo, Kofi Yamgnane revient sur la question des Réformes, ce qui explique la division constatée au sein de l'opposition à chaque approche d'élection etc

Icilome.com : Comment se porte Kofi Yamgnane quand on sait qu’en France, il y a une affaire qui pèse sur vous concernant l’aide apportée à une africaine sans papiers?

Kofi Yamgnane : Je vais bien, tant sur le plan physique que sur le plan moral et psychologique : si vous les interrogez, ma famille, mes amis et mes collaborateurs vous le confirmeront.

Oui en effet, j'ai été accusé d'avoir aidé une jeune africaine à obtenir des papiers de séjour en France. C'est vrai que j'ai essayé de l'aider et ce n'est pas seulement un seul individu que j'ai aidé! Oui dans ma longue carrière politique, j'ai aidé des milliers de concitoyens et d'étrangers en difficulté : visas, sans-voix, sans-papiers, adoptions, travail, logement etc. Mais jamais au grand jamais je n'ai demandé aucune contrepartie d'aucune nature à qui que ce soit ! En ma qualité de secrétaire d'État à l'Intégration, j'étais en charge de signer ce genre de régularisations. Jusqu'à ce jour, j'ai poursuivi cette aide à l'intégration au travers de la Fondation pour l'Intégration Républicaine.

Depuis 1993, j'ai donc eu de nombreuses occasions de rendre de multiples services aux très nombreux étrangers qui souhaitaient être régularisés pour ne pas être expulsés. Je l'ai fait à chaque fois que cela m'a paru légalement possible sans jamais avoir ni enfreint la loi, ni sollicité de personne la moindre contrepartie en argent ou sous toute autre forme.

Aujourd'hui, tout ça est en ‘’stand-by’’ puisque j'attends d'être convoqué devant le juge pour m'expliquer et me défendre. J'insiste : mon action politique en France est une action totalement transparente et entièrement consacrée aux hommes.

Ce n'est naturellement pas le cas de tous les responsables politiques. En France, vous savez, j'en connais un certain nombre mis en examen, jugés, quelquefois condamnés puis régulièrement réélus par leurs concitoyens... Au Togo, je ne connais aucun homme politique ayant exercé quelque responsabilité, qui ne soit pas mêlé à toutes sortes de malversations :

corruption, vol, violences, violations des droits de l'Homme, etc. Qui inquiète ce genre de prédateurs qui continuent à savamment et égoïstement ‘’écumer’’ notre pays dans la plus totale impunité ?

Moi qui n'ai rien de ce genre à me reprocher, je crois que je peux jouer un rôle dans l'émergence et l'implantation de la démocratie dans mon pays et rien ni personne ne m'empêchera de participer à cette lutte pour l'émancipation de tout un peuple. Ce combat, avant d'être un devoir pour moi, s'est d'abord imposé à moi comme une dette à rembourser au pays qui m'a donné la vie et la chance de parvenir au niveau où je me suis hissé aujourd'hui.

Oui plus que jamais, la lutte pour l'avènement de la démocratie au Togo est une obligation à l'ordre du jour.

Icilome.com: Le Togo organise les élections présidentielles probablement le 21 avril prochain date retenue par la Ceni. Mais cette date divise les acteurs politiques togolais. Selon vous, la date proposée par la Ceni pose-t-elle problème ?

Kofi Yamgnane : Malgré les textes qui sont ce qu’ils sont, le régime togolais mène le pays comme un Etat de non-droit qui n'organise des simulacres d’élections pour satisfaire les puissances étrangères qui le tiennent sous perfusion sécuritaire et financière. C'est pour cela que rien ne peut être fait dans les règles. Le président de la République est élu pour 5 ans, donc dès sa prise de pouvoir, il connaît sa date de sortie, mais ça c'est dans les pays démocratiques, pas au Togo. Souvenez-vous des élections législatives : les députés sortants ont été élus le 14 octobre 2007 ; donc ils savent qu'ils finissent leur mandat en septembre 2012, 5 ans après... mais vous avez vu : les législatives suivantes ont eu lieu en juillet 2013 ! Et ça n'a choqué personne...

Donc, la date décidée par la Constitution étant déjà dépassée, aucune autre date ne peut être pertinente et doit donc être contestée. La Cour constitutionnelle par la voix de son président, AboudouAssouma, l’a confirmé récemment. Mais, le pouvoir de Faure Gnassingbé fait l’autiste en forçant la CENI à organiser la présidentielle le 21 avril. Et, la panique est telle que le parti au pouvoir, UNIR, débarque et remplace précipitamment ses 5 membres présents à la CENI.

Il appartient aujourd’hui à Faure Gnassingbé de sauver sa peau et d’épargner à notre pays, le Togo, les massacres et les violences électorales. Lui seul en a la clé. Je l’invite à sursoir à la mascarade en cours et à convoquer une assise nationale inclusive honnête et de bonne foi censée aplanir les divergences. Aucun Togolais n’est aujourd’hui pressé d’aller à des élections. Je ne vois pas pourquoi nous devons donc nous précipiter. A moins que Faure Gnassingbé soit dans une logique de chaos. Dans ce cas, il en prendra toute la responsabilité devant l’Histoire car, la vie humaine est sacrée.

Icilome.com : Sursaut-Togo, votre formation politique présentera-t-il un candidat?

Kofi Yamgnane : Nous souhaitons une candidature unique de l'opposition. Mais si cette hypothèse devait être irréalisable et que plusieurs leaders de l'opposition se déclaraient candidats, alors Sursaut aurait aussi un candidat. Nous souhaitons également à minima, le scrutin uninominal à 2 tours avant le scrutin. Nous pensons donc que tant que cette réforme n'a pas eu lieu, personne ne devrait aller au scrutin : il faut laisser UNIR à ses responsabilités devant l'Histoire.

A ceux qui pensent aujourd’hui gagner à la loyale contre Faure Gnassingbé dans une présidentielle sans un minimum de réformes au Togo, je les invite à ouvrir les yeux et à avoir l’honnêteté morale de dire la vérité au peuple. Ce peuple qui a tant souffert dans cette lutte incessante pour sa liberté, sa dignité et sa survie. Tous les indicateurs sont au rouge : les camps politiques sont arc-boutés sur leurs positions, la fronde sociale est à son comble avec des grèves à répétition, la misère est à son paroxysme… et vous pensez organiser une élection apaisée dans un tel climat ? J’en appelle à la raison de tous.

Icilome.com: Au Togo, l’approche de chaque élection les acteurs politiques démontrent leur division. Selon vous, pourquoi c’est toujours ainsi ?

Koffi Yamgnane : Je pense que c'est parce que les leaders politiques au Togo n'ont pas de culture politique suffisante pour appréhender un certain nombre d'évidences :

1- Lorsqu'un dictateur est ressenti comme l'ennemi du peuple, et l'ennemi de la démocratie, la priorité pour l'opposition est de s'unir pour le dégager. Ensuite, on prend le temps de régler les problèmes d'ego, une fois le dictateur mis hors d'état de nuire.

2- Après 50 longues années de dictature d'une seule et même famille, il est logique et raisonnable de penser d'abord à une transition pour remettre sur les rails les fondamentaux de la démocratie et de la République. Cette transition doit être assurée par un homme (une femme) aussi consensuel(le) que possible, capable d'apporter des garanties minimales aux sortants, expérimenté et compétent, respecté par tous à l'intérieur du pays comme à l'extérieur.

Faute de faire cette analyse, les mêmes causes produisant les mêmes effets, on se divise et on devient l'allié objectif de la dictature : c'est exactement ce qui se passe au Togo.

Interview réalisée par ATISSO Yao

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