La question peut paraître ridicule surtout aux yeux du profane, seulement, dans son livre Le droit de savoir levait déjà l’équivoque « Le caractère hyperspécialisé des sciences les rend inaccessibles au profane ». Et pour cause !
Ici, nous ne venons dans une démarche belliqueuse, encore moins de dénigrement ou de diversion, car ce serait rendre hommage aux Spécialistes de ces vices qui foisonnent dans la minorité dirigeante au Togo. Donc passons !
« Gouverner, c'est maintenir les balances de la justice égales pour tous », disait Roosevelt. Nous en demanderions justice, qu’on dirait que nous ne sommes pas dignes de manger à la table du roi. Maintenant nous demandons droit, nous demandons dû, ce que nous devrions percevoir pour service rendu à la Nation. Nous ne demandons rien que ça. Mais le « Premier des Ministres » pense que ce n’est pas une revendication « sérieuse ». Elle le serait si et seulement si les fonctionnaires togolais avaient « grevé » pour exiger qu’on affrète un avion médicalisé pour évacuer d’urgence un chef de gouvernement qui avait souffert « d’une péritonite ». Non, la rage est là. Dans toute sa dimension ! Allah n’est pas obligé que nous venions tous au monde avec une cuillère d’or dans la bouche. Donc de grâce… ! M. KwesiAhoomey-zunu doit admettre aujourd’hui qu’il a manqué une grande occasion de se taire et a provoqué l’enlisement de la grogne sociale. Le difficile,disait Michelet, n’est pas de monter, mais, en montant, de rester soi. L'humilité ! M. Ahoomey-zunu serait humble qu’il gagnerait l’estime des fonctionnaires qui feraient d’énormes sacrifices. Mais connaissant l’homme, cela ne surprend guère puisqu’il retrouve tout simplement ses instincts du Ministre du commerce, à l’époque, tout feu tout naze. Chasser le naturel, il reviendra toujours au galop. Ne me demandez pas quand l’homme changera, je ne serai en mesure de vous répondre. Demandez-moi quand les événements le changeront. Je vous dirai dès que les Hommes prendront effectivement conscience de la lutte. Je reviens !
Le Togo est une République, une grande Nation qui serait dirigée par un muet. J’hallucine peut-être ? Mais il y a eu 47 morts dans un accident de la route à Talo au Togo en avril 2014. Silence-radio ! Personne n’est descendu de son piédestal pour faire un discours, même si nous le voulons laconique. Serions-nous dans un Etat normal, une République qui se respecte, que le chef de l’Etat ferait une sortie médiatique et présenterait sa compassion aux victimes et ordonnerait aussi qu’une enquête soit diligentée pour élucider les circonstances et les responsabilités. Ironie du sort, 12 personnes ont péri en France. Il fut Charlot, pardon Charlie ».
Il y a quelques semaines, comme un non-voyant qui pilote un bolideà la Cité OUA, la surprise fut grande dans la préfecture de la Kozah. Ce que j’appelle le théâtre d'Awandjélo : Je suis « le Président de tous les Togolais (…) je ne veux plus que les responsables de l'opposition soient vilipendés; je ne l'accepterai pas ». Faure Gnassingbé aurait tenu le même discours après les « incantations » de M. Ahoomey-Zunu à l’encontre des fonctionnaires togolais, que l’on croirait à sa bonne foi. Aujourd’hui, tout est clair, aucun spécialiste du laïus n’a assez de mémoires pour toujours réussir dans le mensonge. Le Togo est dans l’impasse, le dire est presque une lapalissade, mais le Chef de l’Etat se complaît dans son mutisme éternel, advienne que pourra ! S’il le savait, Blaise Comparé allait commencer par les mouvements sociaux. Dommage pour lui, l'Histoire est en sens unique.
Béni Sylvestre
Journaliste-Écrivain
Analyste politique