Mr Faure Gnassingbé, Chef de l’Etat, a déclaré qu’une minorité s’accapare des richesses du pays. Il a fait envoyer un projet de loi à l’Assemblée nationale pour les réformes constitutionnelles et institutionnelles que les représentants du clan ont rejeté. Le mardi 17 Février 2015, des jeunes élèves sont descendus dans la rue pour demander de meilleurs salaires pour leurs enseignants et leurs parents.
La minorité récalcitrante, rétrograde et réactionnaire a fait fermer les écoles jusqu’à nouvel ordre. Il est prouvé de la sorte que l’histoire ne fait décidément pas de casuistique et que ses jugements sont absolus. Elle démontre ainsi que vous n’avez pas d’avenir avec le système funèbre qui régente la vie nationale. Mr Faure Gnassingbé n’arrivant pas à empêcher la minorité de ruiner le pays, mettant en danger votre avenir, en même temps que la paix sociale, la stabilité politique et la cohésion nationale, vous avez ici et maintenant les droits et les devoirs prescrits dans le préambule de notre constitution dans ses alinéas 4, 5 et 6.
Il est urgent car l’Etat togolais est en pleine liquéfaction de pourriture. Un gang expert à toutes les escroqueries le saccage, consacrant l’anarchie, les injustices de tous genres et la misère partout dans le pays. La société se désagrège rapidement et les médiocres bigots réussissent à s’agglutiner entre eux, submergeant les élites et en étouffent la semence. Le mouvement aussi naturel que la diastole et la systole cardiaques vous presse pour prendre conscience de votre responsabilité historique et agir par tous les moyens pour le changement. Vous avez réussi le 17 Février 2015 à créer de l’appréhension et de la panique chez cette minorité qui abuse de notre patience. Vous devez rester debout et mener le combat jusqu’à la défaite totale des accapareurs de nos richesses et la fin de leur système inique, inhumain et cinglant. Il s’agit sans contestation et avant tout de votre avenir. La minorité, qui a prolétarisé vos enseignants et vos parents, ne doit pas prolétariser vos consciences. Enfants du Togo, soyez plus fiers, plus dignes et plus libres que nous. Sachez que la liberté ne s’enseigne à personne, ne se donne même à personne. Elle est une force intérieure, une puissance de l’âme. Sachez également qu’il n’est de véritable salut qu’en soi-même. Notre génération a failli. Elle a été matériellement et moralement corrompue. Désormais, c’est à vous que revient le candélabre.
Enfants du Togo, sachez que notre pays a les moyens de doubler les salaires et les bourses ; de reconstruire et d’équiper nos hôpitaux, nos universités et nos écoles ; de recruter des milliers de nouveaux enseignants, médecins, infirmiers, sages-femmes, agronomes ; de subventionner notre agriculture; de mettre en place un crédit public productif pour relancer la croissance économique, etc.
Maintenant, vous savez que les tartufes n’ont à la bouche pour nous flouer que les mots de dialogue, de consensus et de réconciliation. Mais ils font emprisonner leurs frères sans commisération et sans absolution. Ils dissipent non seulement le prestige nationale mais aussi la dignité et l’honneur de notre peuple jusqu’à la substance de la patrie. Enfants du Togo, si vous ne voulez plus couver des œufs de serpents comme vos parents mais sauver votre avenir, alors vous ne devez pas laisser cette minorité d’accapareurs de nos richesses organiser l’élection présidentielle le jour qu’ils vont fixer. Il n’y aura pas de boycott mais il ne doit pas avoir d’élection ce jour-là pour légitimer le régime et perpétuer l’abjecte tyrannie de la minorité.
Enfants du Togo, dans les conditions actuelles, aucune élection ne vous assurera un bon avenir, la justice, la liberté, la paix civile et le bien-être. Vous avez tout à gagner en prenant le flambeau de la lutte pour la démocratie et la justice sociale. C’est de vous dont la minorité d’accapareurs de nos richesses a peur car elle sait que les politiciens actuels portent le masque qui couvre plus les ambitions personnelles et des vices que des vertus. Il vous faut un nouveau gouvernement de salut public et une nouvelle constitution. N’acceptez pas qu’on suborne vos esprits, qu’on attendrisse vos cœurs et qu’on inquiète vos consciences. Les patriotes sont prêts pour engager le redressement national, pour corriger les injustices sociales graves et pour élever tous nos compatriotes à la dignité humaine.
Puisqu’ils ont fermé les écoles pour faire échec à la grève et pour vous empêcher d’exiger vos droits, ils ne doivent pas organiser l’élection présidentielle le jour venu. Ils devront aussi fermer les bureaux de vote ce jour-là. Si les étudiants ne sont pas solidaires de leurs frères des écoles, qu’attendent-ils de l’avenir ? C’est en allant jusqu’au bout de la nuit que l’on voit le jour. Que Dieu protège le Togo et nous inspire.
Nicolas LAWSON
Président du PRR