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Pénurie du ciment au Togo : CIMTOGO s’explique sans convaincre
Publié le lundi 23 fevrier 2015  |  icilome


© aLome.com par Parfait
L’usine de fabrication de ciment, CIMTOGO. Une machine qui perce le ciel.


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Togo - Depuis un moment, impossible de faire des travaux de construction tant à Lomé qu’à l’intérieur du pays, faute de ciment. Il faut se replier sur le Ghana où le paquet de ciment est vendu 5200 fcfa. Alors qu’au Togo, le paquet est officiellement à 4000fcfa ou 4100fcfa selon la société de fabrication. La pénurie de ciments qui prend une allure inquiétante amène des citoyens à se poser mille et une seule questions : où vont les ciments fabriqués au Togo ?

Afin de s’expliquer sur la situation, l’une des deux sociétés de fabrication de ciment au Togo, CIMTOGO a rompu le silence afin de situer les responsabilités.

En effet le 22 février dernier, au cours d’une sortie médiatique de CIMTOGO, le directeur administratif, Jean Adoléhoumé a tenter de donner les raisons de cette pénurie mais visiblement, celles-ci sont peu convaincantes. Les arguments avancés par la direction sont difficilement compréhensibles par la plupart des consommateurs de ce produit.

Selon M.Adoléhoumé, trois facteurs expliquent la pénurie du ciment depuis décembre 2014. Comme facteurs, on cite : la saison sèche, période traditionnelle de construction au cours de laquelle la demande est soutenue ; les transporteurs délaissent l’acheminement du ciment en période de récolte pour privilégier le coton et les intrants plus rémunérateurs; enfin, les mouvements sociaux à Wacem et une panne du broyeur chez Fortia.

Voilà bien des alibis à dormir debout. Pourquoi a-t-on attendu pour que le problème soit à son paroxysme avant de chercher à situer les consommateurs ?

Dire que c'est la conjugaison de ces trois facteurs qui font qu’à ce jour, la pénurie est toujours effective selon Roger, propriétaire d’un dépôt de ciment, est une moquerie à l’endroit des populations togolaises.

Denise, gérante d’un dépôt de ciment à Djagblé a confié que, la pénurie est belle et bien entretenue par ceux qui tentent de convaincre. "on détourne les ciments vers des pays voisins. C’est entretenue pour se faire de l’argent", insiste Denise.

L’autre argument avancé pour expliquer cette pénurie est celui lié au manque de camions. A supposé encore que c'est vraiment le cas, c’est dire les négociations faites avec les camionneurs ne leur conviennent pas. Et c'est donc à juste titre, que les transporteurs délaissent l’acheminement du ciment en période de récolte pour privilégier le coton et les intrants plus bénéfiques

Comment peut-on expliquer aux togolais que, avec deux usines de fabrication de ciment, que les togolais sont obligés de recourir aux pays voisins pour s’approvisionner en ciment ? Si en réalité, les facteurs dont on veut faire croire, la pénurie se sentirait plus au Burkina Faso, au Mali et au Niger. Mais tel n’est pas le cas dans ces pays.

Au Togo, les populations se sont toujours plaintes de la cherté du ciment qui est produit sur leur territoire. Un paquet de ciment produit par WACEM est vendu à 4000 FCFA, alors que celui de CIMTOGO est à 4100 FCFA.

Malheureusement, les distributeurs agréés, constatant la forte demande, emmagasinent les stocks et provoquent la spéculation.

Visiblement la ministre du commerce ne sait pas pourquoi elle est à son poste. Il est temps de démanteler ce réseau qui crée de la pénurie pour s'enrichir sur le dos des togolais.

Il faut d'abord commencer par ce système de distribution du ciment qui relève plus de la mafia qu'autre chose. Ce système de distribution qui profite à quelques cadres de ces sociétés et à leurs amis haut placé dans le pouvoir.

ATL

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