La journée de mardi est plaquée d’une pierre blanche pour les avocats de Pascal Bodjona et de Kpatcha Gnassingbé. Ils ont eu la belle occasion de plaider la cause de leurs clients auprès de la Cour de Justice de la CEDEAO.
Comme tout le monde le sait, le pouvoir du Prince-héritier s’est spécialisé, depuis 2009, dans la forfaiture, la piraterie judiciaire, le charcutage du droit et dans des basses besognes qui frisent la démence ou même le délire.
C’est ce dont ont été victimes Pascal Bodjona et Kpatcha Gnassingbé et qui a été largement étalé mardi par devant les juges de la haute Cour communautaire.
Dans le cas précis de Kpatcha Gnassingbé frère du Prince-héritier, il était question pour les avocats de faire constater à cette Cour, le refus du pouvoir de Lomé d’exécuter convenablement l’arrêt que cette même cour avait rendu l’année dernière dans ce dossier et qui établissait clairement la violation des droits de la défense des requérants.
En effet, cet arrêt avait clairement retenu que le procès ayant incongrument condamné Kpatcha Gnassingbé et ses coaccusés à des peines lourdes, était inéquitable.
La Cour avait par la même occasion enjoint le pouvoir de Lomé de prendre toutes les mesures urgentes et nécessaires pour faire cesser la violation du droit des requérants à un procès équitable.
Mais jusqu’à ce jour, l’arrêt en question n’a toujours pas été pleinement exécuté. Comble de démence, le pouvoir a préféré dédommager les détenus tout en les maintenant en prison. Les avocats ont crié haro en vain.
Même le groupe de travail des Nations-Unies contre la torture est lui aussi rentré dans la danse pour constater la détention arbitraire de ceux-ci et même demander leur libération sans suite.
Finalement, en ultime recours, les avocats de Kpatcha Gnassingbé étaient bien obligés de retourner à la Cour de Justice de la CEDEAO pour que celle-ci clarifie davantage son précédent arrêt et ainsi clouer le bec aux petits esprits malicieux qui avaient tendance à soutenir que cette Cour n’avait pas explicitement demandé la libération de Kpatcha et Coaccusés.
D’ici le 24 avril prochain, le délibéré devrait pouvoir être vidé.
Il en est de même pour Pascal Bodjona du nom de cette bête politique qui a tout donné pour offrir, des années durant, un visage humain au pouvoir du Prince.
C’est ainsi qu’un 1er septembre 2012, sur un coup de tête, le Prince a dépêché d’impressionnantes unités d’élites de la gendarmerie, de la police ou même de la FIR de l’époque, pour cueillir son ami et proche collaborateur dans son domicile à Agbalépédogan.
Depuis lors, la justice togolaise a entamé un chemin de croix judiciaire truffé de maladresses, de bassesses, de forfaiture, de non-droit, de déni de droit, de coup de force…tout cela visant à démolir politiquement Pascal Bodjona.
Au final, le 21 août 2014 alors qu’il venait d’introduire une requête constatant les flagrantes violations de ses droits par le juge d’instruction, celui-ci, directement instruit par le palais de la Marina, n’a pas trouvé autre moyen que d’envoyer Pascal Bodjona à la prison civile de Tsévié sans procédure ni respect d’un quelconque droit de celui-ci.
Plus que jamais armé de courage et de détermination pour défendre sa cause et préserver sa dignité d’homme d’Etat, Pascal Bodjona est resté toujours vigilent, combattif, alerte et conquérant dans la défense de son dossier.
Le pouvoir du Prince est allé jusqu’à mettre par terre tous les principes juridiques, toutes les lois de la République pour anéantir Pascal Bodjona sans succès.
Aujourd’hui, ce redoutable homme politique est certes maintenu en détention, mais il est plus qu’un détenu personnel de Faure Gnassingbé qu’autre chose.
Et pourtant, il était raconté aux togolais que le ministre Bodjona était poursuivi pour une fameuse affaire d’escroquerie internationale. Faux !!! Vraiment faux.
Au fil du temps, tous les togolais ont justement réalisé que ces affirmations n’étaient rien d’autre qu’une vraie escroquerie intellectuelle orchestrée par le Prince et ses sbires pour se donner bonne conscience devant l’acte lâche et immoral qu’ils étaient en train poser contre leur faiseur.
Sans pour autant présager du verdict qui sera donné le 24 avril prochain dans ce dossier comme dans celui de Kpatcha Gnassingbé, le bon sens établit déjà le caractère cruel et inhumain des faits et gestes qui ont émaillé ce dossier Pascal Bodjona.
Le constat est frappant, la force brute, rien que la force brute dans tous les actes que pose ce régime.
Mais la question que tout le monde est à même aujourd’hui de se poser est bien de savoir jusqu’où cette force brute qui constitue le dernier rempart du Prince pourra l’amener ?
Pense-t-il vraiment se construire un avenir décent avec cette méthode précambrienne de gouvernance ? Seul l’avenir répondra à cette question. Mais il y a une constante universelle que personne ne peut nier : C’est Dieu est toujours du côté des justes.