Femme de lettre, l’écrivaine Marthe Fare fait parler d’elle par ses œuvres littéraires. Dans une interview accordée à la rédaction de « Togotopnews », elle parle de ses publications, ses projets d’écriture en vue et de comment elle concilie sa vie professionnelle avec celle de femme de lettre. Lecture :
Vous êtes connus comme journaliste, mais au demeurant vous êtes également écrivaine. Dites-nous combien de livres vous avez à votre actif ?
J’ai publié deux livres notamment « La sirène des bas-fonds » publié en 2011 et « Rivales » publié en 2014.
Parlant de votre roman « Rivales », expliquez-nous pourquoi les critiques s’accordent pour dire qu’il peut être classé parmi les classiques contemporains où le tabou est d’un autre siècle?
Rivales est une œuvre qui utilise un langage assez cru. Il n’est pas question pour moi de maquiller la réalité, mais de mettre des mots sur les tabous de nos sociétés : l’inceste, le viol familial, l’homosexualité et d’autres sujets que la pudeur africaine ne veut pas aborder et qui pourtant minent nos sociétés.
De manière succincte, quelle est la substance de l’œuvre ?
Rivales" est une histoire de viol et d’inceste mélangée. « Rivales » est un drame familial. Elle est l’histoire d’une mère et de sa fille, que tout rapproche et divise en même temps. Leckta la fille, est née d’un viol incestueux dont le bourreau est le grand-père maternel. La mère ayant essayé de se débarrasser de la grossesse en vain, se résout à la garder et l’attribue à son petit ami. Mais en voyant sa fille, portait caché de son géniteur, elle n’a fait que la détester davantage. Mais cette haine s’accompagne de mépris et brimades que Leckta subit sans se plaindre. Un jour, elle craque, quitte le domicile familial et s’éloigne le plus loin possible de sa mère.
Mais c’est sans compter sur le degré de haine que la mère éprouve pour sa fille. La mère poursuivra la fille, jusque dans son exil et essayera de toute son énergie de détruire sa fille. Mais Leckta ne se laissera pas faire. Fatiguée des brimades de sa mère, elle décide de répondre. Une réponse hélas qui lui coutera la vie. (...)"
Qu’est-ce qui a donné le déclic de ce roman ?
Je ne crois pas que le déclic soit lié à quoique ce soit. Dans nos familles, nous avons tous une personne qui a été violée, mais qui n’a jamais voulu en parler à cause des pesanteurs sociaux. Nous avons tous une sœur qui a des relations difficiles avec sa mère, ou quelques fois des homosexuels que nous acceptons ou non. Je fais la peinture de notre société, surtout ces réalités que nous cachons tous les jours.
Du journalisme à la nouvelle puis au roman, quelle sera la prochaine surprise de Marthe Fare ?
Marthe Fare ne sait pas elle-même. Peut-être que je le découvrirai en même temps que vous. (Rires)
Avez-vous d’autres projets d’écriture en vue ?
Oui, j’ai des projets de romans, de recueils de nouvelles en cours. Je ne sais pas si, c’est pour 2015 ou 2016 ou encore plus tard, une nouvelle parution, mais j’ai des projets d’écriture en cours.
Comment arrivez-vous à concilier votre vie professionnelle avec celle de femme de lettre ?
Je ne dissocie pas forcément la femme de lettre à la femme que je suis dans ma vie de tous les jours. Les deux femmes ne forment qu’une et une même personne ; surtout qu’il y a un temps où j’écris et un autre où je travaille.