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Le manque de jeunesse et d’élégance du Prince
Publié le jeudi 26 fevrier 2015  |  togo.infos




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Il devient de plus en plus vrai, dans le cas de Faure Gnassingbé, qu’il ne suffit pas d’avoir moins de 50 ans, de présenter un physique jeune, de se vêtir en jeune, d’étudier dans les hautes écoles européennes et américaines…pour être catégorisé véritablement parmi la jeunesse.

En 2005, au moment où il succédait à son père défunt, nous étions de ceux-là qui avaient réellement cru en lui à partir des éléments apparents dont nous venons de faire état plus haut.

Malgré les conditions désastreuses dans lesquelles il s’est imposé au pouvoir, nous avions pris le risque de compter fermement sur sa fertilité en tant que jeune leader et son expérience à l’ombre de son papa défunt pour relever les défis majeurs de réconciliation, de modernité et de démocratie qui se posaient déjà à l’époque au Togo.

Partout où besoin était, nous avons farouchement défendu cette cause avec l’intime conviction que quoi qu’il arrive, il saurait rester en phase ou même en harmonie avec les réalités de son temps.

Nous étions d’emblée rassurés par son apparence calme, son profil d’homme cultivé, formé à la fois aux styles européen et américain.

Mais quelle illusion !!! Quelle déception !!!

Le Prince n’a pas mis du temps, lorsqu’il s’est heurté à l’expérience de l’exercice réel du pouvoir pour nous prouver tout le contraire de la présomption positive que l’on avait de lui.

Alors qu’il se positionnait au départ tel un agneau épris de bonnes intentions, quasiment inoffensif et résolument engagé dans le combat contre la pauvreté, l’injustice, le non-droit et autres carences dont le Togo a souffert sous le règne de son défunt père, personne n’avait compris qu’en réalité, Faure Gnassingbé marchait juste sur les œufs pour pouvoir se frayer la voie d’un règne au sens plein du terme.

Aujourd’hui, l’on y est. Le Prince a donné toutes les preuves qu’il incarne véritablement les vieilles méthodes des despotes et dictateurs impénitents du passé.

Très vite, il a choisi de marcher sur le droit, la raison, la morale, le bon sens et l’ensemble des interdits universellement connus, pour forcer son maintien au pouvoir.

L’appétit vorace du pouvoir et de la jouissance de ses dividendes ont vite fait de rouiller l’esprit juvénile qui semblait briller en ce fils bien aimé du vieux baobab de Lomé II.

Du coup, il a oublié littéralement les belles leçons de démocratie, d’Etat de droit, des valeurs républicaines qu’il a apprises et vécues dans des démocraties avancées en France comme aux USA.

Ici, à cause de son désir inextinguible de se scotcher au fauteuil hérité de son père, Faure Gnassingbé est passé par tous les moyens pour écarter un Kpatcha Gnassingbé de la manne dont il se gave tout seul.

Il a aussi trouvé l’astuce pour inventer une histoire farfelue d’escroquerie afin de ranger un Pascal Bodjona, le redoutable homme politique, sous les barreaux.

Il en est de même pour tous les officiers, conseillers de son papa et tous ceux qui, en 2005, ont œuvré pour que son étoile voit le jour sous le soleil de la politique togolaise.

Désormais seul maître à bord, le Prince s’adjoint exprès des duvets plutôt que d’avoir de vraies plumes comme collaborateurs qui pourraient l’aider à voler dans l’océan des immenses besoins et défis qui se posent au Togo et aux togolais.

Ce choix délibéré de ne travailler qu’avec des âmes légères se comprend aisément du fait que l’homme, très complexe et particulièrement introverti, n’aime pas la critique aussi constructive soit-elle, la vérité ou toute autre chose susceptible d’heurter sa sensibilité.

Voilà qui lui marche bien car ceux sont justement ces hommes et femmes sans audace ni courage qui se sont transportés mercredi à Kara pour l’investir à nouveau comme candidat pour un troisième mandat à la tête du Togo.

Un troisième mandat après bien sûr 38 ans de son père et 10 ans que lui-même vient de passer à régenter avec autant de maladresses et de carences une supposée République.

Pire, la veille de cette fameuse investiture, il prend un décret qui convoque le « corps électoral » le 15 avril prochain pour le vote. Fascinant tout ça !

Mais une question élémentaire : Combien de togolais, Faure Gnassingbé convie-t-il au vote ce 15 avril prochain ?

Bien malin celui qui osera répondre à une telle question qui est pourtant élémentaire dans un processus électoral de cette taille.

Le corps électoral, il faut le dire n’est pas disponible. Ni le Prince, ni ses sbires ou encore moins les membres de la CENI ne connaissent le nombre exact de togolais qui devront voter ce 15 avril.

La raison est simple, à cette étape du processus, la CENI n’a même pas encore nettoyé le fichier électoral, les onze jours légaux consacrés aux réclamations et aux corrections du fichier en question n’ont pas encore eu cours.

Mais, puisqu’il craint d’être à nouveau pourchassé par son opposition d’organiser un scrutin hors délai constitutionnel, le Prince s’est empressé de convoquer « une âme électorale » fictive plutôt que de convoquer « un corps électoral » concret et effectivement quantifiable. C’est triste.

Encore plus grave, pour répondre à ses courtisans lors de son investiture, le jeune-vieux d’esprit soutient qu’il a accepté cette investiture par devoir pour le Togo et qu’ensemble avec ses affidés, ils œuvreront pour montrer aux togolais qu’ils constituent leur priorité.

Voilà là aussi un mensonge et un langage politicien qui cache mal, la mauvaise foi de l’homme.

Il l’a dit gaiment en oubliant justement que c’est ce peuple qui lui réclame à cor et à cri, de meilleures conditions de vie et de travail et qui se manifeste en masse à travers des grèves ici et là.

C’est encore ce peuple qui lui a demandé des réformes politiques pour limiter les mandats et instaurer un scrutin à deux tours etc. Le Prince parle alors de quel peuple au juste ?

Et dire que tout cela se passe dans un environnement où, la pilule des troisièmes mandats ne passe plus en Afrique de l’Ouest.

Aujourd’hui, il faut le relever, au sein de la CEDEAO, le fils-héritier est justement le seul, à part le marabout YAYA Djamey de la Gambie, à vouloir faire plus de deux mandats dans cet espace communautaire où tous les Présidents ont compris qu’il faut promouvoir l’alternance politique et la démocratie dans leurs pays respectifs.

Lui le Prince, il relève de quelle génération, il vit sur quelle planète ? La question reste entière.

Mais tout compte fait, qu’il vive sur terre, sous l’eau, dans les nuages ou carrément dans les cieux, il est temps de l’exhorter à comprendre que quoi qu’il fasse, il ne sera jamais immortel ou encore moins éternel.

Il lui appartient donc de prendre la vie du bon côté et de mesurer par lui-même ses propres limites et les bornes à ne jamais dépasser.

La seule chose que l’on recherche au Togo, c’est un espace de promotion des talents, des opportunités d’éclosion et d’épanouissement des citoyens, un leader visionnaire à même de se donner les moyens de cimenter significativement une nation heureuse et prospère.

Si en 48 ans, le Prince et son père n’ont pu réussir un tel pari, c’est en 5 ans que ce fils pourra y arriver ?

Il faut disposer d’un esprit particulièrement obtus pour consacrer un mandat de plus à une telle famille.

En actant aussi grossièrement un tel projet de troisième mandat, les courtisans du Prince viennent justement de donner la preuve éclatante qu’ils ne sont rien d’autre que de simples valets dont la vie n’a de sens que dans les missions véreuses que leur confie leur prétendu champion, celui-là même que l’écrasante majorité des togolais ont ciblé comme étant malheureusement le vrai et unique danger pour l’éclosion des valeurs démocratiques au Togo.


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