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Interview Politique: Nicodème Habia, ancien député UFC : "La candidature de Faure Gnassingbé est une honte"
Publié le samedi 28 fevrier 2015  |  Telegramme 228


© Autre presse
Nicodème Habia, ancien membre de l`UFC


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Du rapport d’Amnesty International à la candidature de Faure Gnassingbé en passant par la question des réformes et le nouveau combat du mouvement « Tchoboé » dont son association ; l’APDHDS (Action pour la Protection des Droits de l’Homme et le Développement social) est membre, l’ancien député UFC aborde dans l’interview qui suit et qu’il a accordée à notre rédaction, tous ces sujets sans tabou.


Autant il n’est pas d’accord avec la candidature de Faure Gnassingbé pour un 3ème mandat à la tête du Togo, autant, Nicodème Habia fait de la question des réformes, une question de vie ou de mort, avant de penser à quelque élection que ce soit. Il dit être prêt à se battre au prix de sa vie pour voir ces réformes s’opérer une fois pour de bon afin que les élections à venir soient transparentes et ne soient plus jalonnées par un cortège de morts des filles et fils de la nation togolaise. Lecture !

Dans la nuit de mardi à mercredi Amnesty International a sorti son nouveau rapport. Un rapport qui peint en noir la situation des droits de l’homme au Togo. Quel regard vous portez sur ce rapport ?


Défenseur des droits de l’Homme et combattant de la liberté, je ne peux que féliciter Amnesty International pour son travail qu’elle abat aussi bien au Togo que dans le monde. Parce que sans elle, nous on ne serait pas peut-être ici aujourd’hui. Je ne peux que les encourager. Quant à ce qui concerne le gouvernement qui dénonce ce rapport, lui aussi il est dans son rôle. Le gouvernement ne peut jamais accepter les accusations d’Amnesty International. J’ai écouté je crois le ministre des Droits de l’Homme sur RFI qui n’est pas du tout d’accord avec la sortie d’Amnesty International mais nous savons tous ce qui se passe chez nous et je crois que le rapport d’Amnesty International. C’est sorti au moment opportun parce que là où nous sommes aujourd’hui, la situation est vraiment délicate pour nous tous. Nul n’est épargné et nul ne sera épargné. Une fois encore, on ne peut que remercier cette ONG internationale pour le travail abattu.


Le rapport parle d’allégation de tortures, de mauvaises conditions dans les milieux carcérales. Croyez-vous que c’est fidèle aux réalités sur le terrain ?


Je dirai que Amnesty n’a même pas tout révélé. Parce que si Amnesty doit interviewer tout le monde et doit bien faire son travail sur le terrain, vous voyez encore ce que Kouloum a encore fait à Atakpamé la dernière fois, vous voyez ce que Kadanga est en train de faire sur le terrain, nous voyons ce que les autres sont en train de faire sur le terrain. Ce n’est pas normal. Je peux dire que Amnesty doit aller encore très loin. Parce que, au Togo, il reste encore beaucoup de choses à faire sur le plan des droits de l’Homme. Rien ne marche, il faut avoir le courage de le dire.

Et vous savez, nous sommes à quelques pas des élections, nous savons ce qui se passe. Ce qui va se passer sera encore pire qu’en 2005, il y aura encore des morts. Ce n’est pas de notre souhait mais c’est compte tenu de ce que le gouvernement est en train de faire. Le coup de force que le gouvernement est en train de faire. Ce qui est bizarre pour moi, c’est le silence des hommes d’église, comme Nicodème Barrigah, et autres, comme Mitré des Assemblées de Dieu, comme Klagba de l’église méthodiste… Dans les autres pays, ce n’est pas comme ça que ça se passe. Il faut que les hommes de Dieu, oui nous sommes tous des hommes de Dieu, mais les responsables des églises, il faut qu’ils réagissent par rapport à notre situation. Ça ne va pas dans notre pays et je crois que Amnesty International est pour les faibles, est pour les sans voix.


Dans le même sillage de la dénonciation de ces violations des droits de l’Homme, vous, c’est-à-dire, l’APDHDS que vous dirigez, aviez lancé il y a quelques jours, ensemble avec trois partis politiques, un regroupement dénommé Tchoboé. Parlez nous un peu de ce regroupement…


Nous faisons partie es ODDH. Et la semaine dernière nous avons lancé le regroupement « Tchoboé ». On s’est mis ensemble pour nous battre pour l’alternance pacifique, pour les réformes avant les élections dans notre pays, parce que ça a trop duré, ça dure ce qui n’est pas bon pour nous. C’est ça qui nous a amené à créer le regroupement Tchoboé. Nous allons nous battre par tous les moyens nécessaires. Il s’agit d’un combat ouvert entre le gouvernement et le peuple togolais que nous représentons. Nous sommes prêts à tenir debout, nous sommes prêts à aller jusqu’au bout avec ce mouvement.


Dans quelques jours, les Togolais seront aux urnes. Ce sera des élections sans les réformes, comment entrevoyez-vous la suite pour le Togo ?

Nous mobilisons le peuple. Et personne ne fait confiance en une élection au Togo. Aller à ces élections au Togo avec Faure Gnassingbé, ça c’est perdu d’avance et tout le monde le sait très bien. Donc aujourd’hui, le peuple est avec nous et le peuple est d’accord avec ce que nous sommes en train de faire. Et au moment opportun, le peuple va répondre à notre appel pour faire partir Faure Gnassingbé ou pour avoir les réformes au Togo.


Pendant que vous réclamez à cor et cri les réformes, il y a des partis politiques qui se sont prononcés en faveur d’une participation à ces élections, même si les réformes ne sont pas obtenues…
Non, je crois que même le parti au pouvoir, UNIR a besoin de ces réformes parce que, il y a même des gens dans ce parti qui veulent faire acte de candidature, leurs enfants, leurs frères… Mais aujourd’hui qu’il n’y a pas de réformes et que Faure Gnassingbé doit toujours rester là, ces gens n’ont pas de chance pour être candidat un jour. Même y compris l’ANC de Jean-Pierre Fabre, jusqu’à aujourd’hui, je ne suis pas sûr que lui ou bien CAP 2015 irait à ces élections. Arrivé à un moment, tel que je le connais, je crois bien qu’il va écouter la voix du peuple pour revenir réclamer les réformes avant les élections.


Parlant de candidature pour ces élections, depuis hier mercredi une nouvelle donne s’est introduite. Faure Gnassingbé a été investi par son parti comme candidat à ce scrutin. Quel regard vous portez sur cette candidature ?


La candidature de Faure Gnassingbé est une honte pour sa famille, une honte pour le peuple togolais, une honte pour son parti UNIR. Faure Gnassingbé ne doit plus oser être candidat pour cette élection présidentielle pour une troisième fois. C’est une insulte pour sa famille, pour lui-même.


Et pourquoi ?
Parce que nous sommes au 21ème siècle, on voit ce qui se passe partout. Nous allons organiser le peuple, nous allons organiser la rue pour lui causer des problèmes.


Est-ce vous ne voyez pas que la rue a été tellement sollicitée ces cinq dernières années et ne saurait répondre efficacement à votre appel ?

C’est la rue même qui nous demande de nous organiser actuellement, nous les leaders. Et nous sommes prêts à les organiser, à prendre le devant pour faire partir Faure Gnassingbé.


Que dire aujourd’hui à UNIR ou encore à l’opposition qui se lance dans la course pour la présidence de la République ?


Que ce soit le pouvoir ou ceux qui veulent aller le combattre dans les urnes, je veux dire que c’est grave pour le peuple togolais. On ne veut plus des morts à cause de la politique dans notre pays. Il faut les réformes pour qu’il y ait la transparence. Ceux qui veulent aller à ces élections, il faut qu’ils mettent la balle à terre. Il faut qu’il y ait des réformes avant ces élections. J’interpelle la Communauté internationale à intervenir, sinon le moment venu, on n’a pas peur des poursuites. Nous sommes des Togolais et nous devons nous battre pour notre patrie.

Réalisée par G. K.

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