Togo - Le constat est général et déplorable. Le secteur de communication et de la connexion internet sont à la traîne au Togo en comparaison des autres pays de la sous-région. Entre la cherté du coût de communication, la connexion internet qui se réduit à sa plus simple expression et un troisième opérateur de téléphonie mobile qui tarde toujours, la ministre en charge des télécommunications et de l’économie numérique a montré ses limites et devrait avoir la courtoisie de rendre son tablier pour rendre service à ses compatriotes.
S’il y a un domaine dans lequel Mme Cina Lawson, ministre en charge des Télécommunications et de l’Economie numérique est championne, ce sont les annonces fracassantes mais qui se révèlent vite dénuées de tout fondement ou à la limite mensongères.
La liste est longue mais intéressons-nous tout d’abord à son annonce phare. L’arrivée d’un troisième opérateur de téléphonie mobile. Pour information, le Togo demeure le seul pays de la sous région où opèrent seulement deux opérateurs et est pourtant le champion en termes de coût de communication.
Pour les togolais, communiquer relève d’une véritable sinécure. Le mauvais état du réseau et une couverture très en déca des attentes des consommateurs, n’égale en rien le coût exorbitant de la communication. Les togolais sont devenus très doués dans les appels ultra courts et on consulte aussitôt son crédit pour vérifier combien l’opérateur a encore « volé ». Aussi pour rendre le secteur un peu plus concurrentiel, l’arrivée d’un 3ème opérateur est souhaitée par tous.
A cet effet, on ne compte plus les sorties médiatiques effectuées par la Ministre des Télécommunications et de l’Economie numérique, pour annoncer « l’arrivée imminente » d’un 3ème opérateur. Des noms d’opérateurs ont même été évoqués, GLO, MTN et tout récemment encore, ORANGE. Mais toujours rien. A chaque fois qu’elle est interpellée sur le sujet, la ministre répond que les derniers réglages sont entrain d’être faits. Des réglages qui durent depuis des années. Pendant ce temps, les opérateurs de téléphonie ont le champ libre et se sucrent allègrement sur le dos des togolais et cela frise parfois l’arnaque.
Un autre domaine dans lequel, Mme Cina Lawson doit aller relire attentivement son cahier de charge, c’est celui de la connexion internet. C’est tout simplement inconcevable que dans un pays qui se dit tourner vers l’avenir, l’émergence et qui aspire a devenir un hub financier, la connexion internet soit aussi merdique. C’est le mot approprié. C’est à s’arracher parfois les cheveux. Ce sont des journées entières de travail qui sont perdues dans certaines sociétés à cause de cet état de chose. Dans les banques, dans les administrations, les employées peuvent passer une journée entière à se tourner les pouces parce qu’il n’y pas de connexion. Ne parlons pas des drames familiaux qui se sont produits tout simplement par que faute d’internet, un retrait d’argent n’a pas pu être effectué. Et le comble c’est que la ministre de tutelle, a encore le courage de faire des annonces qui frisent le ridicule. C’est ainsi que sa nouvelle trouvaille, c’est le e-commerce.
La question que les togolais se posent est toute simple. Comment peut-on oser parler de e-commerce dans un pays ou la connexion internet est quasi nulle et ne couvre qu’une partie infime du territoire nationale ? Quelle entrepreneur doté de toutes ses facultés voudrait s’aventurer dans un secteur aussi risqué ? Mme Cina Lawson a sûrement les réponses à ces questions. Une autre de ces lubies, c’est l’installation de zones wifi gratuites à certains endroits de la ville de Lomé. Comment peut-on parler de gratuité alors même que les consommateurs qui payent au prix fort leur connexion n’y ont même pas accès et ne peuvent pas en jouir comme il se doit?
Heureusement devra-t-on dire, 2015 est une année électorale et il est de coutume qu’un remaniement ministériel ait lieu après le renouvellement des instances dirigeantes du pays. On a déjà une petite idée sur un département qui aura besoin d’un véritable coup de balai ou tout au moins d’un sérieux recadrage. A bon entendeur !