Togo - Visiblement, les sorties punitives des colonels Yark, Barnabo et Mongourgou dans les établissements scolaires à l’intérieur du pays, n’ont pas réussi à fléchir les élèves. Ces derniers sont revenus cette semaine plus déterminés dans les rues de Dapaong, Sokodé, Atakpamé et Lomé.
Officiellement, on a présenté à la télévision le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Yark Damehame et deux autres colonels qui étaient en tournée dans la région centrale pour « sensibiliser » les élèves à ne pas sortir dans les rues. Pour la cause de cette propagande, on a montré un élève, bien préparé, qui s’est engagé à ne plus sortir des classes.
Mais en réalité, cette propagande n’est que l’envers du décor. C’est une délégation composée des cadres de la région des Savanes qui a rendu visite aux élèves de Nano. Ces derniers ont été bien fessés pour avoir organisé des manifestations dans la rue. Une situation qui a indigné les parents des enfants « corrigés ».
De son côté, le Colonel Ouro faisait la même opération dans la région centrale. Cet officier a, quant à lui, une double mission : « sensibiliser » les élèves et empêcher la population de se rendre à un meeting qu’organisait le Parti national panafricain (PNP) de Tchikpi Atchadam.
Malheureusement, les choses n’ont pas marché pour le Colonel Ouro qui s’était retrouvé seul. Pire, il a été séquestré pendant plusieurs heures par ses propres « frères » de la région. Il a fallu l’intervention du président du PNP, Tchikpi Atchadam, avant qu’il ne soit relâché.
Dans la foulée, Arthème Ahoomey-Zunu a aussi tenté d’organiser une réunion pour appeler les responsables d’établissements scolaires d’empêcher les élèves de descendre dans la rue. Mais c’est compter sans la détermination de ces enseignants qui n’ont daigné répondre à l’invitation.
On apprend ce matin que le ministre des Enseignements primaire et secondaire, Florent Maganawé va sillonner Baguida, Adidogomé et d’autres quartiers de Lomé pour rencontrer élèves et enseignants. Le but, c’est toujours les « sensibiliser » à ne plus sortir dans les rues.
On voit visiblement que ces actions ne produisent pas les effets escomptés. Sinon, les élèves ne descendraient pas dans les rues hier. Ce qu’il y a lieu de faire, à en croire de nombreux observateurs, c’est de poser des actes concrets et crédibles à l’endroit des travailleurs, dont les enseignants.