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Ebullition du front social, de la nécessité pour le Prince de descendre sur terre
Publié le jeudi 5 mars 2015  |  togo.infos


© Autre presse par DR
Des élèves du togo


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Il se passe des choses particulièrement curieuses dans notre pays.

Depuis que le front social a commencé à bouillonner, depuis que l’écrasante majorité des travailleurs togolais se sont résolus à réclamer avec fermeté et rigueur leurs droits, jamais le Prince-héritier ne sait manifesté en personne.

Il considère peut-être que la crise est encore mineure et peut justement être déminée par ses sbires.

Certainement qu’il se considère un peu trop grand, trop sophistiqué, trop puissant pour se rabaisser au niveau de simples syndicalistes et envisager négocier quoi que ce soit avec ceux-ci, surtout qu’il lui a été rapporté que les responsables de la synergie seraient manipulés par des mains noires tapies dans l’ombre de ses ennemis.

Ainsi donc, Faure Gnassingbé a choisi de jouer dans cette crise, un rôle plutôt catalytique, préférant ainsi tirer les ficelles à distance en même temps qu’il laisse seuls sur le front, son Premier ministre et certains de ses « ministrons ».

Or plus le temps passe, plus un constat apparait avec évidence aux yeux de tous les togolais : Ses fameux collaborateurs sont plus que jamais limités et manquent cruellement d’arguments pertinents à opposer aux revendications légitimes des travailleurs.

Soit ils sont un peu trop arrogants et donc leur message ne peut guère passer devant des syndicalistes chevronnés et bien avertis, ou alors ils sont un peu trop ternes, plats, creux, minables, médiocres …intellectuellement parlant pour tenir devant ces jeunes cultivés, brillants et suffisamment élégants et éloquents dans l’expression de leurs revendications.

Voilà qui justifie le durcissement du bras de fer entre la synergie et l’équipe dirigeante au Togo.

Voilà aussi qui accentue le pourrissement de la situation qui devient de plus en plus délétère dans le pays. Mais jusque-là, le Chef de l’Etat n’en a cure.

Même les fréquentes descentes des élèves dans les rues de Lomé à Dapaong ne le font frémir du moins pour l’instant.

Certes, face à cette situation plutôt inquiétante, il a eu la prudence de ne pas se rendre à Bruxelles malgré se manteau de coordonnateur de la cellule régionale de riposte contre Ebola, mais pour l’essentiel, le Prince est resté comme indifférent aux soubresauts sociaux qui secouent actuellement son régime.

Sa priorité en effet, reste encore sa réélection pour un mandat de plus au Togo.

Voilà pourquoi, pendant que le monde des travailleurs l’assaille de partout pour réclamer ses droits, Faure Gnassingbé se montre dans toutes les régions du Togo pour soit inaugurer tel marché ou tel centre des jeunes, soit pour lancer tel chantier de construction de route ou visiter tel hôpital ou alors bluffer le monde paysan à l’occasion du forum national du paysan togolais...

En somme, l’homme s’est fondamentalement immergé dans la propagande politique pendant que les travailleurs crient leur faim et leur ras-le-bol face aux incessantes promesses non tenues du régime cinquantenaire que le Prince continue d’incarner au Togo.

C’est juste à se demander, quelle est la logique qui sous-tend justement les actions de notre cher Prince ! Quelle place l’homme, l’être humain occupe-t-il dans sa vision ? Sur la base de quel principe priorise-t-il ses missions à la tête d’un Etat ?

Ces questions sont d’autant plus pertinentes que l’on a le désagréable sentiment, en l’état actuel des choses, que Faure Gnassingbé n’a que faire des travailleurs togolais. Il préfère agiter l’épouvantail des menaces plutôt que d’opter pour la résolution pacifique de cette crise.

Apparemment pour lui, il n’appartient pas à des jeunes syndicalistes de lui montrer la voie du Salut.

Son pouvoir, semble-t-il serait suffisamment puissant et particulièrement intouchable pour frémir devant des plaisantins de syndicalistes qui réclament à tue-tête, des droits et primes qu’il trouve d’ailleurs fallacieux.

Pour le Prince et son pouvoir, pousser le curseur du smig de 13.000 à 35.000 fcfa constitue une prouesse extraordinaire qui devrait militer à coudre la bouche aux travailleurs.

Ceux-ci se devraient, dès lors qu’il a accepté d’ajouter 20 et 30.000fcfa sur leurs salaires, de courber l’échine et de ramper pour l’acclamer à chacun de ses passages.

Il ne comprend donc pas que malgré ses « efforts significatifs » qui ont été faits en faveur des travailleurs togolais, ceux-ci se donnent encore l’audace et le toupet de lui réclamer quoi que ce soit. Il n’a plus ni le temps, ni la disponibilité mentale de s’occuper de ce genre de réclamations fantaisistes.

L’argent, l’argent actuel qu’il a mis de côté doit nécessairement et impérativement servir à organiser les élections et à sa campagne électorale en vue de consacrer sa réélection, point-barre.


Mais la question pertinente qui se dégage d’une telle conception des choses est la suivante : Sur qui le Prince compte-t-il pour l’élire au Togo si ceux ne sont les travailleurs et leurs familles ?

A une telle question, le Prince semble aussi avoir une réponse claire : Il compte sur les militaires qui ont les armes et qui ont aussi pris cette habitude historique de transporter les urnes après le vote pour changer à leur guise les données en sa faveur. Qui dit mieux ?

Pris sous cet angle, l’on peut dire qu’il a peut-être raison puisque depuis toujours, aussi bien sous son père défunt que sous lui-même, il n’a vu et vécu que l’efficacité de la force brute, du forcing et de l’intimidation.

Mais l’heure semble avoir sonné pour que l’on lui donne le conseil suivant : la force brute a ses limites, les armes aussi. Celle qui par contre est invincible, c’est la volonté populaire.

Cher Prince bien-aimé, l’heure a effectivement sonné pour que vous descendiez de votre piédestal pour justement faire face à cette invincible volonté populaire qui vous titille tant ces dernières semaines.

« Faire-face » à cette volonté populaire signifie justement apporter des réponses concrètes, précises et nettes à cette volonté du peuple. Le dilatoire, la stratégie de musèlement et de division de la dynamique unitaire actuelle, ne marcheront plus.

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