Togo - Qu'on ne se le cache pas, la participation à une élection est une question de gros sous. Au Togo, 20 millions, c'est la caution exigée par la CENI des candidats désireux de prendre part à cette joute électorale. Mais au regard des 600 millions mis à disposition au titre de l'aide aux candidats, il est loisible de se demander si certains parmi eux, ne se livrent pas à un business plutôt lucratif?
20 millions de FCFA, c’est la caution versée par Jean-Pierre Fabre (Anc), Faure Gnassingbé (Unir), Aimé Gogué (Addi), Me Tchassona Traoré (Mcd) et Gerry Taama (Net) pour participer à la course au fauteuil présidentiel.
Si certains candidats, disposant des moyens de l’Etat ou ayant des soutiens de taille dans la population togolaise ou au niveau de la diaspora, peuvent être exempts de soucis financiers, ce n’est pas le cas chez d’autres. Il faut une fortune pour couvrir les dépenses de la campagne électorale.
Pour cela, le gouvernement a mis à la disposition des candidats un montant de 600 millions pour couvrir ces dépenses. Selon la répartition publiée par la Céni, 60% seront distribués équitablement aux candidats pour les campagnes. Les 40% restant seront versés aux candidats, selon le score qu’ils auront obtenu à l’issue de cette élection.
Ainsi quand on divise les 60 millions par 100 multipliés par 60, on trouve une bagatelle de 72 millions de FCFA. C'est ce que les candidats auront dans leur poche avant le scrutin proprement dit. Quand on déduit les 20 millions de caution des 72 millions, il leur reste 52 millions de FCFA.
Même si certains candidats ne sont sûrs d'avoir un bon score pour avoir conséquemment part aux 40% restant, ils sont au moins rassurés des 52 millions. Surtout qu'il leur sera difficile d'avoir les 5% pour se voir retourner les 20 millions. On a connu des candidats qui n'ont même 1% aux dernières législatives, mais sont dans la course pour la prochaine présidentielle.
Pour de nombreux observateurs, cette élection est un véritable business auquel se livrent certains candidats. En effet, ceux dont leur parti ne se résume qu’à eux-mêmes savent qu’ils ne pourront pas gagner cette élection. Il est clair qu’ils n’y pensent même pas, surtout dans les conditions actuelles dans lesquelles le processus est alambiqué.
L’essentiel est d’être au cœur de ce business qui promet bien. En tout cas, on aura plus que les 20 millions FCFA qu’on a versé entre-temps.