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Entretien avec M. ALAIN BELMOND SONYEM
Publié le dimanche 8 mars 2015  |  Togo News




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GRAF-Info: Bonjour Monsieur SONYEM, vous êtes à la fin de votre séjour d´un an en Allemagne, qu´est-ce qui vous a marqué lors de votre séjour et qu´emportez-vous de l´Allemagne?

Mr.SONYEM :Je voudrais vous adresser d´abord mon bonjour. Je vous remercie pour l´opportunité que vous me donnez de m´exprimer par rapport à mon séjour en Allemagne qui a débuté en Octobre 2013 et qui est sur le point de s´achever. Je m´appelle Alain Belmond SONYEM je suis universitaire Camerounais. Je travaille à l´université de Yaoundé I depuis 3 ans comme “wissenschaftlicher Mitarbeiter” (personnel d’appui). J´ai eu une bourse d´un an pour finaliser mes travaux de recherches doctorales ici. Ce qui m´a marqué ici en Allemagne c´est la bonne organisation sur tous les plans: sur le plan social, sur le plan de la santé, sur le plan des études et de la recherche scientifique… J’ai été impressioné par le sérieux que l´on accorde au travail intellectuel puisque c´est ici que j´ai eu l´opportunité de publier mes deux travaux que j´avais déjà rédigé étant au pays. J´ai admiré la valeur que lon accorde aux œuvres de l´esprit.

GRAF-Info: Vous aviez fait allusion à votre travail de recherche. Sur quoi porte exactement ce travail?

Mr.SONYEM :Voilà une question très importante. C´est depuis l´année 2002 que je suis arrivé à l´université de Yaoundé I venant de l´université de Dschang où j´ai obtenu une licence trilingue (français, anglais, allemand). Je me suis donc spécialisé en Germanistique à l´université de Yaoundé I.


J´avais en projet de faire quelque chose de nouveau, c’est-à-dire travailler sur un domaine moins exploré et j´ai eu la chance de rencontrer un enseignant venant de Saarbrücken en Allemagne qui nous a justement présenté les nouveaux champs de recherche. Celui qui m´a marqué était la recherche sur la littérature pour enfants et jeunes. Dans ma jeunesse, j’avais beaucoup lu mais je n´avais jamais su que ce je lisais pouvait faire l´objet d´une recherche scientifique. C´est là où j´ai commencé à m´y intéresser, à chercher ce que signifie la littérature d´enfance et de jeunesse. Voilà comment mon premier thème de recherche naquit et qui était l´image de l´adulte dans la littérature pour enfants. J’ai démontré celà à travers l´œuvre d´une écrivaine Autrichienne notamment Christine Nöstlinger. Cependant mes attentes ne furent pas comblées. Je n’avais pas suffisamment compris ce que signifie la littérature d´enfance et de jeunesse. Il fallait donc que j’approfondisse la recherche en établissant la différence entre cette littérature et la littérature pour adultes. Sur ce, j’ai découvert un écrivain qui avait pratiqué les deux genres de littérature ( pour les adultes et pour les enfants) notamment Erich Kästner. J´ai esquissé une étude comparative entre sa littérature pour enfants et celle pour adultes.

Quand j’ai fini ce travail en 2008 et me suis inscrit en cycle de doctorat, je pouvais mieux cerner les contours de la littérature pour enfants et pour jeunes et je me suis demandé pourquoi ne pas mener un étude interculturelle, pourquoi ne pas chercher ce que cela pourrait m´apporter en tant qu´Africain ou bien ce que ce genre de littérature pourrait apporter à l´Afrique? C´est ainsi que je me suis lancé dans l´aventure de la recherche de l´image de l´Afrique dans la littérature pour enfants et jeunes. Voilà mon sujet de recherche.

En lisant les travaux portant sur l´image de l´Afrique dans la littérature, je découvre une tendance à se limiter à l’imagologie pour étudier les œuvres. Ceci en recherchant dans une œuvre des images figées qui sont soit positives, soit negatives et, si elles reflètent la réalité africaine. Personellement je ne trouve pas juste qu´on cherche dans la littérature qui est en principe une œuvre de l´esprit des images pour les confronter à la réalité. C´est la raison pour laquelle j´ai remis en question la notion d’image. Quand on parle d´image on voit par exemple au mur une photo d´un éléphant comme reflet de l´Afrique. Ce qui ne correspond pas du tout à la réalité puisque moi par exemple en tant qu’africain je n´ai jamais vu un éléphant. C´est pour cela que je me suis dit que l´image de l´Afrique n´existe pas. Il n´existe que des représentations de l´Afrique qui varient d´une œuvre à une autre. L´image est statique alors que la représentation est dynamique.

Par exemple, Monsieur Ouro-Sama, en arrivant ici vous aviez une certaine représentation de moi, vous vous disiez que ce Monsieur peut être très méchant. Mais après avoir dialogué avec moi pendant deux minutes, vous changez d´avis, vous vous dites que je suis plutôt bien gentil. Voyez-vous , votre représentation a changé en deux minutes. Donc voilà ce que j´entends par représentation de l´Afrique, là il ne s´agit pas d´une idée figée de l´Afrique mais plutot des perceptions dynamiques de l´Afrique. C´est ce qui motive ma recherche. Ma thèse principale est que l´Afrique qui n´est qu´une idée dans le contexte allemand et telle qu’elle apparait dans la littérature allemande n´existe pas. C´est une Afrique que je mets dans mon travail entre guillemets.

Donc elle ne renvoie à aucune réalité palpable. Il est bien vrai que l´on situe l´action dans des pays africains tels que la Tanzanie, la République Démocratique du Congo, le Maroc, mais en effet ce qui ressort de ces littératures ne sont que des idées par rapport à ces pays africains. J´ai été frappé par le fait que la plupart des œuvres écrites à propos de l´Afrique ont le mot “Afrique” au titre. Nous pouvons citer comme exemples “Millie in Afrika”, “Ein Brief aus Afrika”, “E-Mails aus Afrika”...

Dans l´imaginaire des auteurs de ces oeuvres, l´Afrique est comme un pays où on retrouverait un certain type de personnes, le plus souvent des Noirs. L’auteur de “Millie in Afrika” avait par exemple écrit trois ans auparavant une oeuvre intitulée “Millie in Ägypten”. Peut-être qu’en le faisant, elle ne savait pas qu´elle était déjà en Afrique.

Il y a un discours sur l´Afrique dans le contexte allemand, discours structuré par des oppositions binaires que l´on retrouve en lisant bon nombre d´œuvres. Il y a l´opposition Nord-Sud et ce qui caractérise ce type d´œuvres c´est le voyage. Nous avons affaire à des écrivains qui voyagent dans les pays africains pour un court ou long séjour, découvrent quelque chose de nouveau et décident de la mettre sur papier en imaginant une histoire par rapport à ce qu´ils ont vécu dans le but de démontrer comment l´Afrique est différente de l´Allemagne ou de l´Europe. Pour ceux qui ont fait un voyage touristique, c´est une image idéalisante, pour eux l´Afrique serait le paradis. Ceux qui ont fait un voyage à but humanitaire n´ont eu affaire qu´aux gens qui souffraient. Pour eux l´Afrique c´est la souffrance.

Donc vous voyez en quoi le motif du voyage devient important. Celui qui voyage est appelé à produire un récit de son voyage. Quand je vais rentrer au Cameroun dans quelques jours, on va me demander ce que j´ai vu en Allemagne. Je vais faire un bilan de mon séjour.

Et quand je raconterai, j´essayerai de montrer quelle est la différence entre ce qu´on vit au pays et ce que
j´ai vécu en Allemagne. C’est ce que ces écrivains là font aussi en insistant sur les différences entre ´Afrique et l´Europe, l´Afrique et l´Allemagne.

La manière de raconter dépend du temps qu´on a mis dans le pays d’accueil. Pour celui qui ne fait qu´un voyage de trois jours, tout ce qu´il voit l’émerveille, il n´a pas encore eu le temps de s´approprier cela, de l’accepter comme réalité, comme quelque chose qui peut exister. Donc il va raconter cela de manière à ce que l´Afrique apparaisse comme un monde extraordinaire. Alors que celui qui a passé un an a eu le temps de s´approprier cela. Et avec le temps tout ce qui lui était étrange devient ordinaire et humain. Lui il va raconter cela comme une expérience de vie.

La deuxième opposition est celle de la société traditionnelle africaine et de la société moderne européenne. Les pays africains ont leurs coutumes et traditions. Quand un écrivain allemand les découvre, sa façon de décrire peut dénoter d’une certaine admiration ou bien d’une certaine peur. Il pourra ainsi le faire en valorisant ou en dévalorisant le vécu.

La dernière thématique est l´opposition riches-pauvres. Il y a bon nombres d´écrits qui traitent de ce que le togolais Kodjo Attikpoe appelle ”afrikanisches Problem”, c´est-à-dire le problème ou le mal africain: il s´agit des guerres, des maladies, de la pauvreté, des enfants de la rue etc. Ce qui m´a marqué c´est que la plupart des écrivains qui font ce genre de littérature appartiennent à des organisations non gouvernementales, des organisations d´aide au développement et qui développent ce thème afin de pouvoir demander de l’aide pour les africains. Ce faisant, ils écrivent de manière à susciter chez le lecteur la sympathie. Voilà comment à partir de toutes ces oppositions, l´Afrique apparait comme une représentation et non comme une réalité.

Graf-Info: A propos de ”l´image” de l´Afrique est-ce le rôle de tout africain de présenter la “vraie image” de l´Afrique si “vraie image” il y a? En tant que africain dans une société étrangère comme l´Allemagne aviez-vous senti à travers votre personne cette image de l´Afrique lors votre séjour?

Mr.SONYEM Très intéressante question. Permettez-moi de sourire avant d´aborder cette question. Vous venez d´aborder un aspect de mon travail dont je ne voulais pas beaucoup parler. Puisque en fait mon travail est comparatif, il a deux niveaux. Je suis parti du fait qu´il y a une critique idéologique en Allemagne qui stipule que les écrivains allemands présentent une mauvaise image de l´Afrique. Que leurs écrits sont teintés de colonialisme, de racisme. Que c´est les auteurs africains qui présenteraient une autre image de l´Afrique. Voilà mon prémisse de depart. Je démontre que, comme je vous le disais, l´image de l´Afrique n´existe pas. Ce ne sont que des représentations de l´Afrique. Qu´il s´agisse de l´écrivain allemand ou de l´écrivain “africain” ou mieux de l’écrivain ressortissant de l´Afrique, il ne dit que ce qu´il pense de l´Afrique. Il n’émet que ses idées par rapport à l´Afrique en mettant sur papier des représentations de l´Afrique. Donc si je vous dis que l´écrivain “africain” présente une image autre de l´Afrique, je serai en train de mentir. De quoi s´agit-il en fait? L´écrivain peut être en train de vouloir montrer une autre face que les gens n´ont jamais montré de l´Afrique. Peut-être qu´on a seulement passé le temps à dire que l´Afrique est pauvre et que lui il voudrait montrer qu´ il y a aussi les riches en Afrique. Là il est en train de réagir par rapport au discours ambiant. L´écrivain ressortissant de l´Afrique peut parler de l´Afrique dans le but de confirmer ce discours. Ou bien il peut être en train d´exprimer ses propres visions de l´Afrique, ce qu´il aurait aimé que l´Afrique fut. Donc vous voyez dans les trois cas qu´il s´agit d’une Afrique differente de celle qu´on présente souvent ou bien l´Afrique qui perpétue cette image qu´on connait d’elle ou alors l´Afrique telle qu´on aurait voulu qu´elle fut.

En conclusion je ne dirais pas qu´il revient à l´Homme africain de montrer une autre représentation ou bien une meilleure representation de l’Afrique. Mais si on veut revenir à la réalité concrète, je dirais que chaque ressortissant de l´Afrique partout où il est devrait déployer ses efforts pour que certains stéréotypes ou clichés qu´on a de l´Afrique soient déconstruits. Quant je parle de déconstruction, il s´agit d´abord de détruire pour reconstruire c´est-à-dire reformuler d´une autre manière. Que les ressortissants africains puissent montrer à celui qui pense que l´Afrique n´est composée que de Noirs qu´il y a aussi d´autres races notamment les Blancs. Que le ressortissant de l´Afrique puisse démontrer à celui qui pense qu´en Afrique, on souffre beaucoup, qu´il y a aussi des nantis à côté des démunis comme partout ailleurs.

Voilà en fait ce que les ressortissants d´Afrique peuvent faire au quotidien.

Mais le plus souvent dans une société comme celle allemande, où il y a un certain discours sur l´Afrique, il y a des écrivains ressortissants de l´Afrique qui préfèrent plutôt tirer profit de cela. Par exemple quand l´écrivain allemand a developpé un thème comme celui d´enfants soldats, l´écrivain ressortissant de l´Afrique reagit à son tour en démontrant qu´il s´est refugié en Allemagne pour échapper à sa situation d’enfant soldat. Il confirme ainsi l´existence de ce phénomène en Afrique. Il le fait pour collecter aussi des fonds pour aider à la réinsertion sociale des enfants soldats. C´est embarrassant mais ce n´est pas tout à fait mauvais aussi. Ce positionnement peut aussi être profitable pour l´Afrique meme s´il contribue à ternir sa réputation.

Vous parliez de mon expérience propre depuis mon arrivée en Allemagne. Effectivement le fait que je sois de peau noire fait qu´on m´identifie à l´Afrique. Donc quand quelqu´un veut m´interpeller, il m´appelle “Afrikaner” (africain). La notion de race est donc une réalité en Allemagne.Je crois qu´il faudrait encore beaucoup du temps pour que le mot “Afrique” tel qu´il est conçu dans “l´imaginaire allemand” ait une autre signification. Au lieu de m´appeler “Afrikaner” qu´il y ait un autre mot. Puisqu´il y a des Noirs qui viennent des Etats-Unis d´Amérique, de la France et d´ailleurs. Voilà en gros ce que je peux dire sur la question.En faisant mes recherches j´ai été aussi impressioné par l´expression “Afro-Deutsch”, notamment par le fait que les enfants des africains qui sont nés ici en Allemagne et qui ne connaissent presque rien de l´Afrique ne soient pas considérés comme des Allemands à cause de leur peau noire, cela me parait incompréhensible. Et curieusement quand j´ai rencontré une fille ressortissante d´une famille Marocano-allemande (de père Marocain et de mère Allemande), elle n´en savait rien du tout. Là j´ai compris que quand on parle de l´Afrique dans le contexte allemand, les non-Noirs de l´Afrique tels que les Magrébins sont exclus. Ce terme Afro-Deutsch me parait problématique puisque comment-ce qu´on peut associer un pays “Deutschland” (Allemagne) à un continent? Ca fait penser au terme “Francafrique”. Pour moi cela n´a aucun sens. C´est vrai que le courant Afro-Deutsch est né dans les années 80 et inspiré du mouvement Afro-Américain. Mais quand on dit Afro-Américain cela a qu´en même un sens puisque c´est entre deux continents ( l´Afrique et l´Amérique).

Graf-Info: Quelles sont donc vos perspectives après votre séjour en Allemagne?



Mr.SONYEM :Mon séjour a été très enrichissant. J´ai réalisé un rêve d´enfance puisque j´ai toujours eu le rêve d´être écrivain. J´avais commencé à écrire quand j´avais 14 ans. J´ai publié une œuvre littéraire notamment un roman ”Richter im Dorfgymnasium”. Dans ce roman j´ai exploré mes 10 ans d´expérience comme enseignant d´Allemand de lycée au Cameroun et j´ai mis en scène un jeune personnage de père Camerounais et de mère allemande vivant au Cameroun avec son père, la mère étant venue au Cameroun avant de retourner en Allemagne où elle vit. L´enfant a tellement de problèmes à l´école de la ville par manque de bon suivi au point où son père décide de l´envoyer fréquenter au village. C´est quelque chose d´étrange puisqu´on ne connait que le sens inverse, c´est à dire l´exode rural. Mais pour moi le problème est plus complexe. La dichotomie village-ville est pour moi comme Cameroun-Allemagne ou comme Afrique-Europe puis qu´on ne voit le plus souvent que des Africains qui cherchent à aller s´installer ou à faire les études en Europe. Le contraire on ne le voit pas très souvent. C´est là où j´essaie de démontrer que le contraire est possible, que les Européens pourraient aussi faire des études en Afrique comme les Allemands au Cameroun.

S’agissant des projets futurs, mon œuvre n´est pas achevée. Je vais continuer d´écrire et je crois si tout se passe bien en 2016 je pourrais publier la suite. En attendant ce qui est immédiat, il faut d´abord que je défende ma thèse que je suis venu rédiger et dont je suis à la fin. C´est quand je l´achèverai que je me lancerai dans le deuxième projet de “Richter im Dorfgymnasium”.

Graf-Info: Merci pour l´entretien et nous vous souhaitons bon retour et plein succès. Bonne fête de Noel même si vous raterez une partie étant donné que vous arriverez au Cameroun le 25 Décembre.

Mr.SONYEM: Je vous remercie beaucoup pour l´opportunité qui m´a été offerte de présenter mon œuvre ou de me faire connaître. Mon souhait est que tous les ressortissants de l´Afrique qu´ils soient en Allemagne, dans les pays européens ou autres pays du monde conjuguent leurs efforts pour faire émerger nos pays africains. Puisque l´Afrique, mieux les pays africains ont besoin de cette matière grise qui est allée ailleurs. Bref que ces africains puissent rester en contact avec “l´Afrique” et participer à son développement.

Je tiens à vous rappeler que mon choix de quitter l´Allemagne le 24 et d´arriver le 25 Décembre au Cameroun était tout à fait bien calculé. En Allemagne on fête la Noel le 24 Décembre, mais au Cameroun c´est le 25 Décembre qui est considéré comme le jour de la fête de Noel. J´arriverai au Cameroun à 04 heures du matin au bon moment. Au Cameroun on va même au marché la matinée jusqu´à midi pour acheter les jouets aux enfants. La vraie fête en famille se passe dans l´après-midi. Donc je ne raterai rien puisque j´aurai le temps de décorer mon arbre de Noel, d´apprêter les enfants avant la fête en famille.

Passez une bonne fête de Noel et mes vœux les meilleurs pour l´année 2015.

Interview réalisé par:

Mr. Chariffou Ouro-Sama

Mr. Clemens Benkel

Equipe de presse et de communication

Group Africa-Development e.V

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