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Élections togolaises : falsification, rapport de forces et transition ? Il appartient au peuple togolais de choisir!
Publié le lundi 9 mars 2015  |  Telegramme 228


© AFP
Opération de dépouillement dans un bureau de vote


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Nous y voici ! Le Congrès d’UNIR qui a désigné ce 25 février Faure Gnassingbé comme son candidat à l’élection présidentielle 2015, était censé donner un regain d’intérêt au processus électoral. Or, il n’en est rien. Les dés sont désormais jetés. Ils vont rouler le temps de la campagne électorale. Sauf imprévu intermédiaire dans le parcours présidentiel parfaitement balisé, de nombreux indices concordants, semblent indiquer, qu’à la fin de leur course, les dés indiqueront le numéro de candidat déclaré au scrutin attribué à Faure Gnassingbé, sur le tapis vert de la table des délibérations de la Cour Constitutionnelle, pour la proclamation des résultats définitifs.


1- UNE « DRAMATURGIE » ELECTORALE PARFAITEMENT SCENARISEE PAR LE POUVOIR !
Depuis un an, tout ou presque a été dit ou écrit, sur l’inadaptation des institutions et leur incapacité à garantir la transparence électorale. La préparation bancale de ce scrutin, semble prouver que, pas plus aujourd’hui qu’au cours des quarante dernières années, les conditions de la transparence ne seront pas assurées le 15 avril 2015.

Matériellement, la chronologie législative ne permet plus en à peine quarante-cinq jours, que puissent être satisfaites les trois revendications préalables formulées par l’opposition, découlant de l’Accord Politique Global (APG) signé depuis le 20 août 2006 à savoir :
• la limitation rétroactive du nombre de mandats présidentiels ;
• un mode de scrutin à deux tours pour la présidentielle ;
• un changement du mode de nomination des juges de la Cour constitutionnelle.
Tenter de faire croire le contraire relève soit de la naïveté politique, soit de l’intention délibérée de gruger l’électorat.


La Constitution actuelle permet à Faure Gnassingbé de se représenter autant de fois qu’il le souhaite. En conséquence, à l’examen de ses récents actes politiques en prévision de la présidentielle 2015, le peuple togolais le risque d’être encore obligé de discuter à la veille du scrutin de 2022, de la pertinence de réformes politiques prévues en 2006, que Faure Gnassingbé a promis d’effectuer en 2009 et qui n’auront pas été accomplies durant le mandat à venir. Cette situation confine à l’absurde !
Nous avons ainsi pu observer durant ces quatre derniers mois notamment depuis de début de l’année 2015, combien le pouvoir RPT-UNIR est animé par le sens de la mise en scène.
La chronologie des actes politiques durant cette période en témoigne explicitement.
Qu’il s’agisse :


des déclarations péremptoires prononcées hors du Togo à Accra au Ghana le 26 novembre 2014 par Faure Gnassingbé : « il y a un principe qui ne varie pas, c’est celui du respect des dispositions constitutionnelles qui sont aujourd’hui en vigueur… je crois que ce vers quoi nous devons tous tendre c’est le respect des dispositions constitutionnelles », fermant délibérément la porte à toute possibilité de réforme avant le scrutin présidentiel, et signifier à l’opposition que « la récréation est terminée » comme l’avait fait précédemment son père Eyadema Gnassingbé dans les années 90 ;


du voyage à Abidjan le 16 février 2015, pour « soi-disant » recueillir un message de François Hollande, mais semble-t-il plus probablement pour recueillir les avis éclairés et tirer les leçons instructives des expériences respectives d’Alassane Ouattara en 2010 et du départ précipité de Blaise Compaoré, dans la mesure où le constat de la présence d’éléments des Forces armées Togolaises (FAT) le 30 octobre 2014 à Ouagadougou semble indiquer que Faure Gnassingbé aurait fait envoyer des militaires des FAT pour tenter de le sauver ;
de l’éviction de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), des quatre représentants de l’Union pour la République(UNIR), qui officiellement, ont remis le 13 janvier leur démission, mais qui en réalité semblent avoir été démissionnés par leur parti, et aussitôt remplacés par d’autres caciques du parti UNIR (ancien ministre pour certains), pour n’avoir pas respecté les délais constitutionnels de convocation du corps électoral, ce qui a conduit à un report de la date de l’élection présidentielle.
du communiqué du Gouvernement réuni le 24 février à PYA berceau originel du pouvoir du clan Gnassingbé, annonçant la date de l’élection présidentielle pour le 15 avril 2015 ;
du Congrès RPT-UNIR le lendemain 25 février à Kara, à sept kilomètres de PYA, pour désigner le candidat à l’élection présidentielle, au cours duquel le candidat Faure Gnassingbé nouvellement investi a prononcé en 13 minutes un discours d’investiture sans relief avec des platitudes rappelant une mer d’huile par un jour sans vent ;
tout semble concourir à démontrer, qu’en lieu et place de l’amateurisme qu’on leur prête trop souvent, Faure Gnassingbé, son gouvernement, et le RPT/UNIR, leur soutien essentiel, ont au contraire savamment orchestré la « dramaturgie » de l’élection présidentielle à venir !
La symbolique portée par ces actions ciblées, le retour au fief historique du clan Gnassingbé pour lancer le processus de l’élection présidentielle, permet d’entrevoir le choix d’atteindre au plus profond le subconscient des citoyens togolais et l’imaginaire populaire collectif. La stratégie déployée ne semble laisser aucune place au hasard.
L’effort concomitant déployé pour impliquer indirectement l’ONU dans la préparation de l’élection présidentielle et obtenir sa caution tacite, en témoigne.
2- ONU ET PROCESSUS ELECTORAL : ENTRE PRINCIPES UNIVERSELS ET REALPOLITIK !
Durant cette période préparatoire, pendant que l’opposition politique du Togo s’essoufflait à essayer d’obtenir les illusoires réformes que Faure Gnassingbé refuse d’exécuter depuis 2006, le pouvoir peaufinait efficacement sa stratégie électorale.
Pour compléter le dispositif et parfaire l’édifice pré-électoral, Faure Gnassingbé réussissait une opération politique qui pourrait s’avérer être « saut qualitatif », en s’attachant, soit indirectement ou via la représentation au Togo du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), les bonnes grâces de l’Organisation des Nations Unies, sans que celle-ci n’émette aucune réserve.


Au mois de décembre la Représentante Résidente au Togo du PNUD, Mme Khardiata Lo NDiaye et le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Colonel Yark Damehame, signaient un accord financier de plis de 110 millions de F CFA pour la formation des agents de la FOSEP 2015. Il faut savoir que pour renouveler son séjour au Togo, Mme la Représentante résident du PNUD a besoin d’un appui sans faille du pouvoir de Faure Gnassingbé.

Les Togolais qui ont encore en mémoire les exactions commises par la FOSEP 2010, seront heureux d’apprendre que c’est désormais l’ONU qui contribue au financement de la FOSEP 2015, dispositif de « surveillance » de l’élection présidentielle, qui n’a pas donné lors de l’élection présidentielle 2010 l’illustration d’une fibre démocratique et citoyenne.

Le 20 janvier, la Cour Constitutionnelle bénéficiait, toujours par l’entremise de Mme Khardiata Lo NDiaye, des largesses du PNUD, à hauteur de 23 millions de francs CFA pour la « familiarisation des principaux acteurs à la mission de la Cour Constitutionnelle dans son mandat de gestionnaire du contentieux électoral, … de même que la maitrise des techniques de rédaction de requête et de mémoire en matière de contentieux électoral. » Madame Khardiata Lo Ndiaye peut toujours arguer que : « … l’organisation d’élections justes, transparentes, crédibles et apaisées est une donne fondamentale susceptible de contribuer à la consolidation de la paix… », il n’est pas besoin de savoir lire entre les lignes pour comprendre ici que le pouvoir de Faure Gnassingbé s’est organisé pour baliser à son avantage le traitement des contentieux électoraux de l’élection présidentielle du 15 avril !
Le même jour, Mme Khardiata Lo NDiaye pour le PNUD et Kokou Biossey Tozoun Président de la HAAC, signaient un accord de financement qui octroyait soixante-cinq millions de francs CFA à la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) : « pour mener à bien son rôle de régulation avant, pendant et après l’élection présidentielle que le pays s’apprête à organiser ». Selon Kokou Biossey Tozoun : « Ce fonds va servir au financement d’un certain nombre d’activités qui seront menées par la HAAC notamment les sessions de formation … l’adoption et la signature du Code de Bonne conduite et la supervision des médias par la HAAC dans les 35 préfectures pendant la période électorale. » Encore un Code de bonne conduite qui risque de finir dans la corbeille à papiers du bureau du président de la HAAC.

Connaissant les us et coutumes de Faure Gnassingbé et du gouvernement il est permis de supposer que dans leur esprit le mot «régulation» pourrait se transformer en « verrouillage » de l’information, appréciation qui semble confirmée par « l’interdiction faite à la presse de publier les résultats partiels du scrutin » prononcée récemment par la HAAC « au prétexte d’éviter des « troubles électoraux » ».


Avec le concours gracieux de l’Allemagne conjointement avec le PNUD, par l’entremise de l’ambassadeur d’Allemagne au Togo, le Dr Volker Barresheim, et de Mme Khardiata Lo NDiaye, 160 millions de francs CFA, seront affectés au renforcement des : « capacités en matière d’observance de la neutralité et de l’équité avant, pendant et après l’élection présidentielle de 2015. », sous l’égide de l’incontournable ministre de l’administration territoriale, Gilbert Bawara. Connaissant le rôle de pilier du système joué par Gilbert Bawara, le caractère péremptoire et impératif de ses assertions, la détermination de ses actes politiques pour défendre inconditionnellement le régime de Faure Gnassingbé, la neutralité souhaitée pourrait être rapidement reléguée au rang de vœu pieux.
Pour couronner l’édifice de cette coopération internationale de haut niveau, le Secrétaire adjoint des Nations Unies aux Affaires politiques, M. Jeffrey Feltman venait le 3 février 2015 à Lomé, entériner le processus électoral façon Faure Gnassingbé /Gouvernement/UNIR/Cour Constitutionnelle/FOSEP 2015, sans se formaliser que ce processus soit bancal et inadapté, car laissant la reconstruction politique au Togo à l’état de ruine, puisque actée depuis 2006 et pas encore réalisée neuf ans après en 2015.
À ne pas servir la justice, on manque à la paix et en ne servant pas la paix, on manque à la justice !
La pratique du deux poids deux mesures de l’ONU et de ses démembrements, ignorant les risques subséquents pour la paix civile que comporte l’obstination de Faure Gnassingbé à tenir le scrutin du 15 avril 2015, comme si tous les problèmes en suspens avaient été réglés, est confirmée lorsque s’exprime le Dr Mohammed Ibn Chambas. Celui-ci, émissaire du Secrétaire Général des Nations Unies sur la situation des réformes constitutionnelles et institutionnelles avant l’élection présidentielle 2015 au Togo, déclare sans le moindre état-d ‘âme : « que tous les acteurs togolais savaient que ces réformes ne pourraient être réalisées avant l’élection présidentielle. »


Ce basculement spectaculaire au profit des Nations unies, en lieu et place de l’Union Européenne, partenaire financier des processus électoraux togolais et observateur des scrutins pendant près de dix ans, n’est certainement pas anodin. Tout ceci permet de croire que Faure Gnassingbé n’a rien laissé au Hasard !
3- SITUATION SOCIALE TENDUE ET PERTE DE REPERES D’HUMANITE… !
Dans cette période pré-électorale, des mouvements sociaux de tous ordres ont lieu dans divers corps du service public, mais pas seulement, pour des motifs divers, notamment parmi les enseignants et les professions de santé. Les grèves et leurs conséquences sont comme partout imputées de manière grégaire par le pouvoir à de « mauvais citoyens » et à l’opposition.


La Synergie des Travailleurs du Togo (STT), dans un contexte social délétère, reproche au gouvernement de ne pas répondre aux revendications. Elle appelait l’ensemble des travailleurs de la fonction publique à une grève de quatre jours à partir du 17 février 2015. Après une grève de 72 heures, déjà observée en début du mois de janvier, c’est le troisième mouvement depuis le début du mois de janvier 2015. Motif principal de ces actions :
• redressement de la grille indiciaire sur le SMIG en plus de l’intégration de 20 000 et 30000 F CFA pour 2015 ;
• définition claire d’un plan d’augmentation des salaires pour les années à venir ;
• exécution de tous les accords de 2013 ainsi que l’apurement du reste de leur plateforme ;
• paiement de la différence de salaire observée en 2014 suite à une mauvaise application de l’accord du 07 octobre 2013.
Dans l’enseignement, le 17 février le gouvernement fut contraint de fermer les écoles. En raison de différents mouvements de grève des enseignants, les élèves des écoles publiques de Lomé étaient à leur tour descendus dans la rue.
Dans le secteur hospitalier, en grève, pas de service minimum d’urgence, ils ont déjà du mal à assurer les soins demandés en temps normal. Lors de la dernière grève, plus de médecins pour officier, il n’est pas certain que des internes soient eux-mêmes en service. Des témoignages concrets vécus, parlent de soins prodigués par des stagiaires, y compris dans le cas précis de la pratique de césariennes. Un cas survenu le 14 février fait état d’une situation ubuesque. Outre l’argent demandé en plusieurs fois sans qu’il soit délivré d’ordonnance ou de reçu, après 80.000 F CFA de dépenses et deux jours d’attente, c’est à une intervention d’une personne du ministère par l’intermédiaire d’un frère, etc…, qu’une femme doit sa prise en charge. « Elle et l’enfant », s’en sortiront cette fois !
Ce n’est pas le cas pour toutes. Ainsi au cours des récents mouvements six femmes et trois enfants sont décédés. Dans ce sinistre décompte, le record des précédentes grèves sera-t-il battu ? Parmi le dénombrement des derniers jours, une femme, ventre ouvert, a été mise de côté pour prendre en charge une autre femme qui, elle, travaille au sein de l’établissement. Résultat, lorsque l’opération interrompue de la première a été reprise, l’enfant était décédé. Pire, si cela est possible pour rajouter de l’horreur à la peine des parents, les médicaments (d’une valeur de près de 150 000F CFA) réclamés au père et que celui-ci apportait, étaient eux pris en charge par une sage-femme. Ceci n’est-il pas un vol caractérisé ? Mais pas inhabituel parait-il ! Résultat : la colère du père a explosé devant l’attitude de la sage-femme. Des policiers l’ont maitrisé, ont écouté les explications et l’ont laissé repartir avec sa femme et les médicaments. Un reste d’humanité, mais pour l’enfant… ? Et les autres.
Voilà quelques épisodes périphériques de cette période pré-électorale présidentielle.
Rien de nouveau sous le soleil togolais. Chacun fait porter sur le camp adverse la responsabilité des actes délictueux. Mais le constat est implacable et les responsabilités vite établies dans la mesure où il faut reconnaître que tous n’ont pas la même possibilité d’agir.


Faure Gnassingbé, son gouvernement et UNIR, tiennent d’une main de fer tous les rouages de la société, sont aux commandes du « radeau de la Méduse » de l’Etat togolais et mènent une politique de prédation économique et de refus de partage équitable de la richesse nationale.


Ainsi éclatent au grand jour, les écrasantes responsabilités du système Faure Gnassingbé !
4- DYNAMISER L’OBJECTIF D’ALTERNANCE EN S’APPUYANT SUR L’ASPIRATION ET LE BESOIN DE JUSTICE SOCIALE !
Les indices concordants fournis par l’observation des préparatifs du scrutin du 15 avril, semblent indiquer, que pas davantage en 2015, que durant tout le règne Gnassingbé depuis 1967, les conditions « minimales » de transparence ne seront assurées. La Vérité des Urnes sera malmenée. Seule la naïveté politique pourrait incliner à penser le contraire.
La double problématique de toute formation politique, ou groupement de formations, est de créer les conditions d’un leadership pour exister de manière pérenne, mais la durabilité est insuffisante si elle n’est accompagnée d’une crédibilité perceptible, appropriable par la majorité des citoyens. La réunion de ces deux facteurs est indispensable pour créer les conditions d’une victoire électorale par la cristallisation d’une majorité de suffrages sur un candidat et un programme crédibles !
Dans les démocraties modernes, l’existence durable des partis politiques est un exercice difficile. La compétition est rude. À plus forte raison au Togo, pays gouverné depuis 1967 par un seul clan, où, de scrutins truqués en élections ouvertement volées, la signification de l’alternance politique s’est progressivement délitée dans l’imaginaire collectif. Si l’on ajoute, les effets négatifs de la migration politique, « allers-retours » entre camps en présence, dévoiements politiques et participations gouvernementales contre nature, le désintérêt grandissant des citoyens à l’égard de la politique, trouve sa justification.
Au fil du temps, à la manière dont s’estompent les graffiti sur les murs délavés par la pluie puis grillés par le soleil, les marqueurs idéologiques différenciant les adversaires politiques se délitent. Comment donc exister lorsque les marqueurs idéologiques s’estompent au point de se confondre ?
L’entêtement persistant, la débauche d’énergie déployée pour arracher au pouvoir des réformes susceptibles d’instaurer une démocratie républicaine, relève ici de la contradiction. Si Faure Gnassingbé ne cède rien aux exigences démocratiques de ses concitoyens, ce n’est pas parce qu’il est mauvais garçon, méchant ou insensible. Plus simplement, les intérêts de l’oligarchie qui le soutient, en s’appuyant la coercition et sur la force militaire exercée par la partie antirépublicaine des Forces Armées togolaises (FAT), sont contradictoires avec ceux de l’immense majorité des togolais.
Dans un monde globalisé réellement gouverné aujourd’hui par 50.000 personnes à peine, constituant une oligarchie économico-politique et financière, seul le « centre de profit » compte et pour assurer la profitabilité, il dispose partout de relais locaux. De ce point de vue Faure Gnassingbé à la tête du Togo, sert les intérêts de cette oligarchie au-delà même de ses espérances. Si l’on analyse comment les 20 plus importants opérateurs économiques du Togo (Togolais ou étrangers) ont bâti leur fortune : exploitation à outrance d’un salariat ne disposant que de droits sociaux et syndicaux minimaux, avec des salaires maintenus au point d’étiage, quasiment sans protection sociale, il est permis de comprendre que l’oligarchie – locale et internationale – a tout intérêt au maintien du statu quo !


Voilà la raison principale de la crise sociale, politique, économique, qui caractérise le Togo en 2015.
Nonobstant un appui marqué aux acteurs du mouvement social, si l’opposition politique, donne l’impression d’un déséquilibre de son combat politique entre la part consacrée aux revendications sur les questions institutionnelles et celles relatives aux questions sociales, elle pourrait susciter l’incompréhension de millions de concitoyens confinés à un état d’extrême pauvreté, à la limite de la rupture sociale et peu persuadés, que les réformes institutionnelles apporteront au lendemain de l’élection présidentielle 2015 un rayon de soleil dans leur assiette.


On ne peut envisager la paix si l’on n’instaure pas d’abord la paix sur le plan social.
L’opposition pourrait alors se trouver confrontée à un problème de fond. Celui du sens de son engagement ! Nombre de citoyens semblent aujourd’hui acquis à l’idée que réformes politiques et institutionnelles ne seront jamais réalisées tant que Faure Gnassingbé tiendra les rênes du pays.
La question lancinante du bien-être et de la justice sociale est donc aujourd’hui cruciale pour des millions de citoyens togolais. Une certaine opposition court le risque de se tromper de combat, si elle néglige de réfléchir pour adapter les instruments du combat politique, au moyen d’une articulation judicieuse des revendications de différente nature, portées par diverses catégories sociales et leur agrégation dans une plateforme commune. Ceci est susceptible d’entrainer une désaffection progressive de citoyens conscients, qui considèreraient l’opposition moins porteuse d’alternative politique et démocratique.
L’analyse de l’agitation qui a affecté diverses catégories sociales ces derniers mois au Togo, semble indiquer que le « totem » des réformes politiques ne semble pas constituer véritablement le socle majeur des aspirations intimes des citoyens.
Ainsi, se couper des masses citoyennes risque de s’avérer à terme un calcul politique perdant !
5- PRESIDENTIELLE 2015 : UNE COURSE AU TITRE DE CHEF DE FILE DE L’OPPOSITION ?
Si le jeu politique est bloqué par l’impossibilité d’alternance démocratique, participer à une élection de plus ne fera pas avancer la conscience populaire sur les enjeux véritables du changement !
Face à une situation où les divisions de l’opposition togolaise apparaissent récurrentes, où quatre candidats issus de ses rangs, ou s’en réclamant, affrontent Faure Gnassingbé dans un scrutin à un seul tour, il est utile d’essayer de comprendre les motivations qui sous-tendent ces candidatures.


Aimé Tchabouré GOGUE, de l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI), Mohamed TCHASSONA TRAORE, du Mouvement citoyen pour la Démocratie (MCD), Gerry Komandéga TAAMA du Nouvel Engagement pour le Togo (NET), peuvent-ils dire, en les regardant droit dans les yeux, à des millions de citoyens togolais qui aspirent plus que tout au changement, qu’ils sont convaincus au plus profond de leur être de porter cet espoir, en ayant une chance sérieuse de l’emporter face à Faure Gnassingbé. Combien de suffrages sont-ils chacun en mesure d’agréger sur leur nom pour constituer une force politique susceptible de dynamiser un mouvement populaire de masse ?


Seul, éventuellement, Jean-Pierre Fabre, pourrait se glisser dans les habits de challenger crédible au plan national en face de Faure Gnassingbé. Mais pour avoir joué ce rôle lors de l’élection présidentielle de 2010, et s’être confronté à l’implacable machine électorale du RPT et aux exactions de la FOSEP 2010 à l’égard de ses militants, Jean-Pierre Fabre, sait que depuis 2010, aucune évolution positive des institutions du Togo, n’a été obtenue, du fait de l’obstination de Faure Gnassingbé à refuser les réformes promises dans l’Accord Politique Global (APG) de 2006.
Au vu des manœuvres de Faure Gnassingbé, pour organiser l’élection de manière non consensuelle, tout semble indiquer qu’en 2015, comme en 2010, ce n’est pas la Vérité des Urnes qui désignera le prochain président du Togo. Jean-Pierre Fabre, en politicien courageux et rompu aux arcanes de la politique togolaise, le sait. Il n’aurait aucune chance de remporter l’élection présidentielle, après les tripatouillages de la Commission Electorale Nationale « dite » Indépendante (CENI) et à l’issue des délibérations autour du tapis vert de la Cour Constitutionnelle, au lendemain du 15 avril 2015.
Il est alors intéressant de s’interroger pour tenter de comprendre si la loi adoptée en 2013 par l’Assemblée nationale, officialisant le statut de chef de file de l’opposition, assorti d’un certain nombre d’avantages et privilèges, mais dont le décret d’application n’est à ce jour pas encore signé par le Président de la République Faure Gnassingbé, n’est pas la carotte agitée sous le nez d’une certaine opposition pour la contraindre à participer, « malgré elle », à un scrutin qu’elle sait perdu d’avance ?
En participant à une nouvelle mascarade électorale qui condamne par avance la Vérité des Urnes, l’opposition politique togolaise feint d’oublier que « si l’original d’un événement historique est une tragédie, sa copie n’est qu’une farce. »
Mais après tout, le sort des compétiteurs n’est qu’un épiphénomène, en regard de l’immense désillusion et frustration qui ne manqueront pas d’affecter le peuple togolais.
6- LA VOLONTE POPULAIRE POUR CREER UN « FRONT DE LA TRANSITION »
Quel intérêt pour le Peuple du Togo, finalement, de cautionner un scrutin présidentiel ou l’on connait par avance le vainqueur, Faure Gnassingbé ?
Des voix pourraient s’élever pour parler de défaitisme et de renoncement ! Au contraire, le refus de servir de « caution solidaire, arguments à l’appui, à un processus électoral phagocyté par le pouvoir, relève de la clairvoyance politique. Clairvoyance étayée par l’expérience concrète et irréfutable que fournit l’examen minutieux de tous les scrutins volés par le clan Gnassingbé au pouvoir depuis 1967.
Le « FRONT DE LA TRANSITION », qui pourrait ainsi naitre si les forces de progrès parviennent à l’organiser, attesterait d’une maturité politique et d’un positionnement révolutionnaire par les moyens pacifiques, à l’instar de l’exemple donné en novembre 2013, par les frères burkinabés !
Quel sens donner à l’action politique sinon la volonté de transformer de la société Togolaise ? En l’occurrence, construire une VERITABLE démocratie républicaine au Togo et, surtout, réformer en profondeur des institutions obsolètes pour qu’elles permettent durablement, l’instauration d’un rapport de forces favorable au maintien et à la consolidation de la démocratie !

Ce Front de l’Insoumission présenterait aussi un autre avantage pour l’instauration de nouveaux rapports avec les partenaires internationaux !

• 6.1 COMMUNAUTE INTERNATIONALE EN GENERAL - Un NON, ferme et argumenté, permettrait de signifier à la dite « communauté internationale », constituée d’actionnaires anonymes, devenue aujourd’hui une véritable multinationale de l’illusion démocratique à géométrie variable, que le Peuple togolais n’est plus dupe de ses manigances. Ladite « communauté internationale », s’est accommodée jusqu’à présent sans états d’âme, dans trop de pays du continent de processus démocratiques dévoyés et d’élections volées par le recours à la force et à la coercition, pour être fondée à nous donner de leçons. Ladite « communauté internationale » a trop habitué les africains aux leurres et aux des supercheries pour être crédible lorsqu’elle parle de démocratie et de processus électoraux comme gages universels de la démocratie.
Les togolais ont encore en mémoire le véritable fiasco politique que constituent les nombreuses manœuvres dilatoires opérées sous couvert de la consolidation de la démocratie. Que sont devenus aujourd’hui, les Codes de Bonne conduite et autres fadaises du même genre, conclus entre partis au pouvoir et partis « faire-valoir » d’opposition, sous l’égide d’organisations internationales en mal de reconnaissance, accords qui comme les éphémères n’ont duré que le temps de leur signature ?
De quelle valeur éthique la soi-disant « Bonne Conduite » peut se prévaloir au Togo, lorsque la coalition CAP 2015, essuie un refus d’audit du fichier électoral de la part de la CENI, après avoir révélé le 3 mars 2015, les manquements que CAP 2015 y a relevés ? L’étude des 7.443 documents fournis par la CENI le 29 décembre 2014 fait ressortir 6.959 doublons : « doublons sur les noms, les numéros de cartes d’électeur et usurpations d’identité », ce qui fait dire à CAP 2015 que « la procédure de déploiement des kits électoraux [en 2014], avec des données partielles entraine des risques supplémentaires d’enregistrement de doublons dans le fichier électoral ».
Dans le climat d’obscurantisme politique entretenu au Togo par Faure Gnassingbé avec, son refus délibéré de déverrouiller tous les cadenas de la démocratie, son refus récurrent d’ouverture, garante du dialogue politique constructif, où sont aujourd’hui les résultats concrets de ces circonvolutions politiques qui n’ont d’autre fin que de leurrer l’opinion pour la détourner des véritables enjeux ?
Ainsi, en se rendant complice à de nombreuses reprises, de mascarades électorales qu’elle a validées sans sourciller, cette communauté internationale a laissé prospérer le terreau susceptible de favoriser l’égarement des esprits. En rétrécissant le champ des perspectives d’alternance politique, c’est l’idée même démocratie qu’elle a fait reculer dans la conscience collective. Cette situation a permis dans la dernière décennie aux pires extrémismes de prospérer dangereusement sur le sol africain. Si la démocratie ne progresse pas à grande vitesse sur le continent, nul pays n’est aujourd’hui à l’abri de voir s’installer les hordes barbares. Le Togo, pas plus que les autres !
Lentement, une chape de plomb s’installe et façonne les consciences négativement de manière
Insidieuse dans le sens d’un repli sur soi stérile. Le très lourd déficit démocratique qui règne aussi au Togo, favorise la progression des idées de résignation, s’instille dans les esprits et pourrait permettre au chant des sirènes extrémistes de produire ses effets négatifs.
• 6.2 UNION EUROPEENNE - L’initiative prise par le Collectif de Solidarité avec les Luttes Sociales et Politiques en Afrique, et les propositions formulées, dans une lettre ouverte à Mme Federica Mogherini, haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité‎, vice-présidente et M. Neven Nimica, commissaire au Développement de l’Union européenne, est digne d’intérêt, notamment la proposition n° 4 visant à « tenir compte des inversions de résultats des scrutins, présidentiels ou législatifs, de l’historique des élections, dans le traitement diplomatique et politique des processus électoraux et redéfinir les modalités de sanctions économiques… ». Il semble toutefois que sa mise en œuvre concrète soit difficile à obtenir.
Le contexte politique qui prévaut actuellement au plus haut niveau des instances de décision des institutions européennes, fortement imprégné de libéralisme et marqué par des politiques antisociales, ne semble guère favorable et incite à penser qu’il y a peu de chances que ces propositions soient retenues et suivies d’effets concrets. Pour se convaincre de cette interrogation, il suffit d’observer la véritable guerre de tranchées qui vient de commencer entre le gouvernement grec d’Alexis Tsipras issu du parti Syriza nouvellement élu et les instances européennes, rétives à la mise en œuvre de la politique choisie démocratiquement par le Peuple grec, pour comprendre que les préoccupations européennes du moment sont d’un autre niveau.
Le fait que l’Union Européenne se soit aujourd’hui désengagée de toute intervention dans le processus électoral togolais, ne semble pas plaider en faveur de la transparence. Il est par exemple difficile de porter une appréciation positive sur les résultats obtenus par les Nations unies dans la supervision et le traitement des événements post-électoraux, en Côte d’Ivoire, en Centrafrique ou en RDC. Quels indices permettent-ils de penser qu’elles feraient mieux au Togo en 2015 ?

Ainsi s’en remettre aujourd’hui à l’Union Européenne comme par ailleurs aux Nations Unies via le PNUD-Togo pour favoriser les processus démocratiques en Afrique, particulièrement au Togo, c’est prendre un pari risqué. Celui de voir la situation de statu quo politique en Afrique de l’ouest perdurer longtemps encore.
Rappelons ici que l’analyse exhaustive réalisée par le Collectif pour la Vérité des Urnes pour tirer les enseignements de la valeur réelle des Missions d’observations électorales de l’Union Européenne (MOE-UE) en Afrique et l’examen des résultats concrets obtenus en matière d’amélioration des processus électoraux et de la démocratie a conclu à un échec total de ces initiatives. Non-seulement une très grande majorité des recommandations des MOE-UE n’ont pas été mises en œuvre, ni aucune sanction prise par l’Union Européenne à l’égard des pouvoirs politiques concernés.

• 6.3 L’ESPACE FRANCOPHONE - Les français, semblent très bien placés pour savoir que François Hollande a souvent omis de dire clairement ce qu’il va faire. C’est l’un des reproches majeurs qui lui sont faits en France, y compris dans le camp politique qui l’a porté au pouvoir.
Si elles ne sont pas, partout, y compris au Togo, suivies d’effets concrets, à l’instar du Burkina Faso le 30 octobre 2014, les effusions de F. Hollande sur la démocratie africaine dans le discours prononcé devant le dernier sommet de la francophonie à Dakar, pourraient se révéler comme une posture de plus et, à l’épreuve de l’usage, n’être finalement que des larmes de crocodile.
Sans doute F. Hollande a-t-il fait à Dakar des recommandations de portée générale. Mais au Burkina Faso Blaise Compaoré n’a pas cru utile de prendre en compte les recommandations que F. Hollande lui avait adressées dans une lettre personnelle, et F. Hollande s’est vu contraint de « kidnapper » Blaise Compaoré pour le sauver des affres de la révolution burkinabé. C’est bien le peuple Burkinabé qui anticipant le discours de Dakar, a pris à la lettre les recommandations de F. Hollande en chassant pacifiquement Blaise Compaoré du pouvoir.
Si de surcroit dans le cas du Togo, F. Hollande n’a trouvé que Blaise Compaoré et Alassane Ouattara (qui se souvient encore de la crise post-électorale ivoirienne de 2010 ?), comme médiateurs pour communiquer le détail de ses recommandations sur la démocratie à Faure Gnassingbé, la démarche n’augure en principe rien de constructif. Elle pourrait même s’avérer stérile et contre-productive. A moins que F. Hollande ait déjà écrit à Faure Gnassingbé et que ses recommandations soient restées lettre morte comme tout semble l’indiquer.
Dans ce cas, le peuple togolais, aujourd’hui encore plus qu’hier, doit en premier lieu compter sur ses propres forces, mais sans négliger de nouer de manière concomitante des partenariats externes basés sur l’équité pour s’assurer ainsi des soutiens dépourvus d’arrière-pensées « intéressées ».
• 6.4 PREMICES TOGOLAIS DU FRONT DE LA TRANSITION - Il est intéressant de constater que l’idée de rejet de la caution électorale progresse au Togo ! De nombreuses voix se lèvent au Togo pour porter la même interrogation sur l’intérêt des élections. Ainsi certains confrères, prenant acte des « péripéties » de l’histoire électorale du Togo affirment qu’il n’y a « Pas de place, dans cette structure combinarde, pour le facteur concurrentiel, le paramètre compétitif et…le respect des suffrages exprimés », et concluent leur commentaire par un jugement sans appel : « Si l’organisation des élections au Togo n’a pour unique objectif que la permanente réédition de la stratégie du passage en force…se poser la question de l’importance des élections dans ce pays n’a rien de tordu. Si, pour les togolais, élection doit toujours rimer avec négation de leur volonté et extinction de leur espoirs de changement, il y a lieu de se demander si le jeu en vaut encore la chandelle.
Dans la vie d’une nation démocratique, dans les pays où le président est élu au suffrage universel direct, le débat politique de l’élection présidentielle est un moment privilégié pour transcender la réflexion commune sur l’avenir en construction. Cela n’a jamais été et n’est pas encore le cas du Togo !
Dans ces conditions les togolais semblent fondés à poser au moins deux questions à ceux qui vont les solliciter prochainement pour recueillir leurs suffrages.
Est-il politiquement utile de participer à un tel scrutin ? Est-il politiquement honnête de contribuer à donner du Togo l’illusion d’une démocratie électorale ?
7- RECOMMANDATIONS DE CVU-TOGO-DIASPORA
L’efficacité en politique se mesure à la capacité à tirer les enseignements de l’expérience et de les mettre utilement au service de la lutte politique. Mais qui dit lutte politique ne dit pas agitation stérile qui ne ferait que permettre au statu quo de perdurer. Pour déterminer ou se situe au mieux leur intérêt, les togolais doivent considérer que l’agrégation une somme d’intérêts particuliers, du reste souvent divergents et sources de contradictions, est insuffisante pour construire un destin commun.
Après avoir analysé la situation politique du Togo et considérant que toutes les conditions de transparence et d’honnêteté, ne sont pas réunies dans l’organisation du scrutin présidentiel du 15 avril 2015, CVU-TOGO-DIASPORA recommande aux togolais :
de refuser d’être caution d’un système électoral destiné à présenter une fausse apparence de démocratie en ne participant pas au scrutin présidentiel du 15 avril 2015 si les réformes institutionnelles demandées n’interviennent pas ; la participation devra être différée dans le temps après un période de transition ;
de solliciter immédiatement le maximum de Mouvements de la société civile, de syndicats et les partis politiques qui souscriraient à la démarche, sans arrière-pensées, pour créer un FRONT de la TRANSITION avant le 15 avril 2015 refusant toute compromission politique et tout arrangement qui prendrait des libertés avec l’exigence de démocratie, pour engager immédiatement le Togo sur la voie de la transition politique ;
De reconsidérer, ainsi l’analyse produite par CVU-TOGO-DIASPORA le 19 mai 2010 : « Alternative pour une sortie de crise : 22 propositions pour refonder la démocratie au Togo », qui tirait les enseignements de l’élection présidentielle de 2010, dont la pertinence est toujours d’actualité, en apportant les ajustements nécessaires pour tenir compte de l’actualité ;
D’articuler l’idée de création du FRONT de la TRANSITION sur l’exigence d’une transition démocratique, qui prendrait des mesures d’urgence pour satisfaire les premiers besoins en matière de justice sociale, mettrait en œuvre les réformes que le peuple a toujours exigé et dont le pays a besoin.

Certaines nations d’Afrique, ont montré que les forteresses les mieux défendues peuvent s’écrouler comme des châteaux de cartes. Suivant leur exemple le peuple togolais peut aussi parvenir à ses fins. S’il fixe quelques objectifs, concrets et réalistes, reposant sur de solides piliers : démocratie, justice sociale par la répartition équitable de la richesse nationale, refus des discriminations, extension et garantie des libertés fondamentales, il peut à son tour renverser les frêles barrières qui le séparent de son rêve inassouvi.
Ainsi, le peuple togolais pourrait accéder au but que l’empêche d’atteindre depuis quarante-trois ans l’actuel système électoral, à savoir tourner à jamais la page du système Gnassingbé et, oser enfin librement «Inventer l’avenir » du Togo !

Analyse CVU, 7 mars 2015.
François FABREGAT
Directeur de la Communication

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