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Nicodème Habia: «Les revendications sociales font aussi partie des réformes»
Publié le lundi 9 mars 2015  |  Courrier d'Afrique


© aLome.com par Lakente Bankhead
Nicodème Habia, ancien député et responsable de l`UFC.


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Ancien bras droit de Gilchrist Olympio et ex-député sous la bannière de l’Union des Forces de Changement (UFC), Nicodème Habia s’est reconverti depuis son clash avec son ancien mentor. Président de l’APDHDS, une organisation de défense des droits de l’homme, l’ancien président de la jeunesse de l’UFC s’engage aujourd’hui résolument dans la défense des droits de l’homme mais aussi contre toute élection au Togo sans les réformes. Dans cet entretien avec Courrier d’Afrique, Habia revient sur sa rupture avec M. Olympio, sa vision pour le Togo, mais également sur l’importance à attacher aux revendications sociales. Lecture…


Courrier d’Afrique: Nicodème Habia, vous étiez bien connu à l’Union des Forces de Changement (UFC) pour votre fougue mais surtout pour être le bras droit de Gilchrist Olympio. C’était, on va dire, une belle histoire d’amour entre vous. Qu’est-ce qui s’est passé pour que vous en arriviez au divorce?

Nicodème Habia: Pour l’histoire et pour l’avenir, je crois qu’il faut éclairer le peuple. Je n’ai pas quitté l’UFC mais j’ai été exclu de l’UFC par Gilchrist Olympio parce que je n’étais pas pour l’accord qu’il a signé avec le parti au pouvoir (le RPT/UNIR) à un certain moment de la vie politique de l’UFC. Donc c’est suite à ces divergences que moi et certains amis étions exclus de l’Union des Forces de Changement.

Beaucoup, après cette exclusion, vous voyaient, par rapport à votre position de dénonciation, chez vos anciens amis réunis au sein de l’Alliance Nationale pour le Changement ANC.


Evidemment j’aime faire appeler chat, chat et chien, chien, parce que je suis homme politique et défenseur des droits de l’homme, je me bats pour l’intérêt de mon peuple. Là, je crois que Jean Pierre Fabre, c’est un frère et ami à moi et jusqu’à aujourd’hui, nous entretenons cette relation et donc ce n’est pas parce que nous avons des positions divergentes que nous sommes devenus des ennemis. Moi, c’est ma nature et j’aime dire les choses telles qu’elles sont.

De la politique, vous êtes aujourd’hui dans la cour des défenseurs des droits de l’homme avec notre association APDHDS. Qu’est-ce qui vous a poussé sur ce terrain ?

Effectivement je suis avec les défenseurs des droits de l’homme et la Société civile parce que si vous regardez un peu partout dans les autres d’Afrique et d’ailleurs, ce sont les ODDH et la société civile qui mènent le combat pour l’alternance. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de créer l’Action pour la protection des droits de l’homme social et développement. Notre ambition est d’être aux côtés de la société civile pour mener à bien cette lutte.

Vous voyez actuellement, il y a des partis politiques qui sont dans la logique d’aller aux élections sans les réformes. On a la même CENI, la même Cour Constitutionnelle comme au temps d’Eyadéma, ce n’est pas acceptable. Cet engagement, moi je l’ai commencé depuis que j’étais au parlement. Ma lutte est celle du peuple car j’ai compris que leurs droits étaient bafoués. Je prends l’exemple de la prison, beaucoup y sont juste pour un petit problème. Le plus fréquent ce sont des problèmes fonciers. Quand les gens du pouvoir vont prendre l’argent du contribuable togolais pour acheter leur propre terre et après mettre ces pauvres en prison, je crois que ce combat, nous devons le mener pour aider nos frères et sœurs dans cette situation.


Vous êtes bien engagé aux côtés de la population, au même moment, vous réclamez les réformes avant toutes élections au Togo. Est-ce que vous avez le sentiment d’être écouté ?

Je vais vous le dire sans détour, nous sommes bien écoutés, soutenus et sollicités sur le terrain. Parfois, nous sommes même débordés parce que ce qui se passe aujourd’hui, ce n’est pas une question d’une personne mais c’est tout un peuple qui est concerné. Si vous voyez la grève des fonctionnaires, cela veut dire que la situation est préoccupante et je crois que bientôt les agricultures, éleveurs vont rentrer dans la danse. Et nous sous devons agir, parce que toutes ces revendications font partie des réformes et il faut les obtenir pour que tout le monde puisse mieux vivre. C’est très important pour nous et donc il faut un mouvement populaire pour dire non à cette minorité comme l’a reconnu le chef de l’état sortant Faure Gnassingbé lui-même qui n’arrive toujours pas à arrêter, à mettre la main sur cette minorité mais qui veut encore aller aux élections; ce n’est pas normal.

A coté des réformes vous mettez également la transparence du scrutin, Est-ce que Vous êtes sûr d’avoir tout ça avant le 15 Avril prochain ?

Je suis optimiste et notre force c’est le peuple, si le peuple est d’accord on aura tout avant le 15 Avril 2015.

Mais finalement tout le monde parle du peuple ?

Oui, vous le savez bien que moi, le peuple veut le changement, sortez dans la rue et posez la question de savoir à quoi aspirent les citoyens togolais et vous aurez la réponse. Moi je ne fabrique rien, c’est la réalité que nous déclarons tout haut.


Justement, le front « Tchoboé » dont vous êtes membre manifeste dans les rues de Lomé dans les jours à venir. Ce sera une démonstration de force ?

Non Patrick, le front « Tchoboé » n’est pas là pour cela, mais je vais vous le dire, depuis la mise sur pied de ce mouvement, nous sommes dans les quartiers de Lomé et de ses environs pour conscientiser les frères et sœurs togolais pour la bonne cause. Le front « Tchoboé » est là pour réveiller le peuple, pour dire que çà suffit ! Je suis sûr que vous aussi vous avez suivi Jean Baptiste Placca sur RFI, nous devons faire attention si non Faure Gnassingbé va faire 2015, 2020 et même 2030 parce que tout simplement la démocratie au Togo est singulière et moi je dis que c’est plutôt la dictature togolaise qui est singulière et c’est triste.

A un moment donné, vous n’avez pas peur d’être accusé de soulèvement contre le régime en place ?

Ecoutez, je le dis toujours, le premier politicien que je connais c’est Jésus Christ, il s’est donné et a donné sa vie et aujourd’hui il est là et il vit éternellement. C’est comme Martin Luther King; si tu veux faire quelque chose, il faut le faire sans réserve. Je n’ai pas peur, j’ai combattu au temps où c’était plus difficile que maintenant.

Aujourd’hui, on voit Nicodème Habia avec son manteau de défenseur des droits de l’homme, à quand votre retour en politique peut-être avec votre propre parti politique ?

[Sourire] Notre retour en politique dépendra du bureau de l’APDHDS mais pour l’instant nous sommes préoccupés par la mise en œuvre des réformes pour qu’il y ait un Etat de droit au Togo. Nous ne sommes pas chauds pour créer un parti politique pour le moment.

Vous avez été déçu en politique ?

Non pas du tout! Jamais déçu en politique. [Pause et sourire] J’ai connu l’exil, j’ai connu les interpellations, la prison mais jamais déçu en politique.

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