Togo - Après Adawolato et Hédzranawé, Ingrid AWADE était à Totsi L’étape du marché de Totsi tenue hier jeudi est la troisième étape d’une tournée de sensibilisation lancée depuis le lundi 2 mars par Madame Ingrid AWADE, DG de la Délégation à l’Organisation du Secteur Informel (DOSI). Ces rencontres d’échanges qui se poursuivront jusqu’au 19 mars prochain dans les autres marchés de Lomé ont commencé avec les commerçantes des marchés d’Adawlato, d’Agbadahonou et de Hédzranawé.
Réunis pour la première fois à la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo (CCIT) et plus tard sur les sites des marchés concernés, les commerçantes et commerçants ont été entretenus par un panel de personnalités dont la Ministre du Commerce et de la Promotion du Secteur Privé, Madame Bernadette LEGZIM BALOUKI, les Directrices Générales de l’Institut National d’Assurance Maladie (INAM) et du Centre d’Achat des Médicaments Génériques (CAMEG), Mme la Directrice du Sceau, de la Nationalité et de l’Identité Civile , Mme Ie Chargé de la Sensibilisation et représentante du DG du Fonds National de la Finance Inclusive (FNFI) et Mme Ingrid AWADE, DG de la DOSI.
Dans son mot de bienvenue à la rencontre inaugurale à la CCIT, le maître des lieux, M. Germain MEBA, Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo a exhorté les commerçantes et commerçants des deux marchés, à s’inscrire résolument dans la démarche de la DOSI qui vise à les organiser pour faire d’eux les futurs opérateurs économiques, partenaires de la CCIT. Pour lui, le secteur informel doit être un tremplin pour aller vers le formel, objectif qui est celui de la DOSI.
Pour Madame LEGZIM BALOUKI, l’ignorance qui entoure le secteur informel doit être combattue comme la peste car elle à la source des maux qui minent ce secteur. Il faut donc que les commerçantes cherchent à en sortir avec l’accompagnement de la DOSI. « Sortir du secteur informel, c’est de savoir comment mieux gérer son affaire. Même quant on est dans le secteur informel, il faut que ça soit vraiment un secteur informel. Bien que vous soyez dans le secteur informel, il faut que vous sachiez faire la différence entre votre capital et votre bénéfice », a-t-elle déclaré.
Madame Ingrid AWADA, Directeur Général de la DOSI, n’a pas manqué de rappeler ce que signifie l’organisation du secteur informel, ainsi que les avantages que celle-ci revêt pour les commerçants. « L’organisation du secteur informel pour nous à la DOSI c’est de trouver les moyens pour que chacun de nous puisse s’assurer une retraite, pour que chacun puisse maintenir son train de vie quant il sera vieux ou vieille », a-t-elle expliqué.
In fine, l’ambition de la DOSI c’est non seulement l’organisation du secteur pour le rendre plus fort et plus compétitif, mais surtout l’assurance pour les acteurs du secteur d’un accès aux services sociaux de bases. « Comment se maintenir en bonne santé ? Comment organiser les activités pour qu’elles rapportent un peu plus chaque jour ? Quelles formations faut-il suivre ? Comment s’organiser pour qu’ensemble nous soyons plus forts et pour être prises en compte par le FNFI, l’INAM et tous nos partenaires ? », ce sont-là quelques unes des interrogations sur lesquelles le DG, Ingrid AWADE, a invité les femmes à réfléchir.
Dans leurs interventions, chacun des membres du panel à relevé l’intérêt de son secteur pour les commerçantes et commerçants et souhaité leur organisation au sein de la DOSI pour faciliter leur identification et leur prise en compte par les programmes existants.
Vers une offre spécifique du FNFI aux commerçantes
Des premiers échanges avec Mme BENISSAN Téley, Chargé de la sensibilisation et représentant du FNFI, les commerçantes retiendront que plus d’un an après son lancement et après le succès rencontré par son premier produit, l’Accès des Pauvres aux services financiers (APSEF), le FNFI va lancer dans les prochains jours deux nouveaux produits : l’Accès des Jeunes aux Services Financiers (AJSEF) et l’Accès des Agriculteurs aux Services Financiers (AGRISEF).
Si le premier est réservé aux jeunes, le second produit sera destiné au monde paysan et à toutes les personnes qui travaillent sur les produits agricoles comme les commerçantes de céréales, les vendeuses de bouillie, beignets… Outre le souhait des premiers responsables de la DOSI de faciliter un accès des commerçants à ces nouveaux produits, l’idée d’une mutuelle des commerçants est en voie d’actualisation pour la création d’un produit spécifique aux femmes des marchés avec des montants plus élevés. Un désir qui ne pourra se réaliser qu’à travers une mutualisation de volonté et d’énergie ainsi que des échanges en vue de trouver les meilleures réponses aux aspirations des commerçantes et commerçants.
Après les artisans et les paysans, l’INAM sur la piste des commerçants
Depuis sa création, l’Institut National d’Assurance Maladie a facilité l’accès aux soins des fonctionnaires. Trois ans après, il pense à étendre l’assurance maladie aux artisans et aux paysans. Aujourd’hui, ce sont les commerçantes et commerçants qui sont la nouvelle cible de l’INAM représenté à cette rencontre par sa Directrice Générale, Mme Myriam DOSSOU.
Elle a, dans ce sens, exhorté les femmes à se former en groupement et à adhérer à l’initiative de la DOSI qui vise à les rendre plus visibles et mieux organisées. Car, l’INAM travaille avec des groupes et non avec des personnes prises individuellement.
La CAMEG ou la santé des commerçantes au quotidien
Plus que l’accès aux soins, l’accès aux médicaments reste une difficulté majeure. Dans son intervention, Mlle ASSIH Mamesilé, Directrice de la Centrale d’Achat des Médicaments Génériques a rassuré les femmes et hommes des marchés sur la qualité des médicaments de la CAMEG et les a invité à les utiliser au besoin. Les médicaments génériques ne sont pas des médicaments de mauvaises qualités, mais des copies fabriquées sur la base des molécules des produits originaux.
Ils ont la même efficacité. La CAMEG, à ce jour, est très impliquée dans la distribution gratuite des ARV et des produits anti paludéens. Grâce à la CAMEG, des produits antipaludéens comme Coartem sont gratuits alors que d’autres comme Arthemeter injectable sont largement sponsorisés et ne coûtent que 90 ou 120 F selon l’âge du patient. Les responsables de la CAMEG, on donc exhorté les commerçants a exigé ces produits qui sont efficaces, gratuits, plus économiques et surtout disponibles dans les hôpitaux et centres de santé.
Le Certificat de Nationalité, d’une grande importance dans l’activité commerciale
Sur les étapes de Hédzranawé et de Totsi, une autre personne ressource, Mme Kobauyah TCHAMDJA KPATCHA, Directrice du Sceau, de la Nationalité et de l’Identité Civile a rejoint les échanges pour apporter des précisions sur les nombreuses facilités offertes aujourd’hui aux togolais pour se faire établir un certificat de nationalité, une pièce importante qui permet d’avoir une carte d’identité voire un passeport, des documents qui se révèlent de plus en plus indispensables pour les commerçantes et commerçants. Elles et ils en ont besoins pour des opérations bancaires et financières, pour éviter des tracasseries au moment de franchir les frontières,….etc.
Des artistes de la chanson et des humoristes comme Cécile MEBA, OLIBIG et GOGOLIGO ont égayé ces rencontres tout en y apportant une bonne dose de conscientisation. Quant aux commerçantes, elles ne cachent pas leur satisfaction face à cette démarche inédite de la DOSI. Mme GANKEY Happy, Présidente des commerçantes du marché de Totsi témoigne : « C’est avec beaucoup de joie que nous avons accueilli toutes ces personnalités qui sont venus nous apprendre beaucoup de choses. Nous remercions le Chef de l’Etat pour tous les efforts accomplis pour créer les conditions d’épanouissement des togolais et particulièrement des femmes et de la jeunes. Une infirmerie est entrain d’être construite ici dans notre marché de Totsi. Nous sommes satisfaits de la prise en compte progressive et totale de nos besoins et nous encourageons la DOSI dans sa mission. »
Après l’étape d’Adawlato, Hédzranawé et Totsi, la délégation de la DOSI mettra le cap, dans les prochains jours sur d’autres marchés de Lomé : Bè, Abattoir, Nukafu, …