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Obnubilé par sa réélection, le Prince s’oublie désormais dans le folklore
Publié le mardi 10 mars 2015  |  togo.infos


© aLome.com par Lakente Bankhead
Faure Gnassingbé officiellement candidat à la présidentielle 2015
Kara, le 25 février 2015. Le président togolais Faure Gnassingbé a été investi par son parti comme candidat à la présidentielle de cette année. La cérémonie d`investiture s`est tenue au palais des congrès de la ville de Kara en présence de plusieurs milliers de militants.


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Lundi matin, tous les abords du palais des congrès de Lomé étaient bouclés.

Policiers, gendarmes, éléments de la garde présidentielle…des chars et jeeps de combat étaient postés partout tout autour de ce palais public. La cause ? Le Prince y était attendu.

Effectivement, autour de 10 heures, l’homme a fait son apparition dans un long cortège de véhicules blindés avec des militaires armés jusqu’aux dents.

Faure Gnassingbé s’est rendu au palais des congrès de Lomé pour présider la cérémonie de lancement de deux nouveaux produits appendices du fameux FNFI qui, dans le budget 2015, absorbe 12 milliards de fcfa.

Des centaines de pauvres femmes, les jeunes débrouillards largement instrumentalisés par dame Dogbé Victoire étaient tous déposés en grappes sur l’esplanade de ce palais en vue d’applaudir avec frénésie le Prince dès son arrivée dans ce palais. Ce fut fait.

Damma Dramani, le Président de l’Assemblée Nationale, Ahoomey-Zunu, zélé et arrogant 1er ministre ainsi que la quasi-totalité des membres du gouvernement étaient eux aussi là pour témoigner au Prince qu’ils sont tous soudés autour de lui.

C’est ainsi qu’à son arrivée, il a passé en revue le détachement militaire, salué les officiers présents, ceux-là même sur qui il compte pour s’accrocher au pouvoir.

Le PA, le PM ainsi que les ministres ont eux aussi pourchassé la main du Prince pour la serrer et se sentir aimés par celui-là qu’ils confondent à leur Dieu sur terre.

Ensuite commence une longue cérémonie ponctuée de discours superflus, de témoignages incongrus, de folklore redondant et parfaitement ennuyant.

Le Prince lui-même qui s’y était rendu avec fougue et énergie, a commencé à bailler à se rompre les mâchoires. Tant la cérémonie l’a fatigué tout comme nombre de tous ceux qui avaient eu le malheur d’être dans cette salle.

Dame Victoire Dogbé, maitre de ce folklore se sentant tellement dans ses bottes, affirme béatement qu’en un an, le FNFI a fait du chemin, un long chemin avec plus de 330.000 bénéficiaires sur toutes l’étendue du territoire national.

Ces propos seront d’ailleurs corroborés par le Prince lui-même qui, très las et complètement déchargé, n’a plus été capable de lire ce long discours qui lui était préparé mais s’est tout de même arrangé à improviser quelques mots de dithyrambe à l’endroit de la dame et de tous ceux qui l’ont accompagné dans cette noble mission.

Tellement enthousiasmé par les chiffres et les flatteries de Dame Dogbé et de ses complices, le Prince promet lui aussi béatement qu’il fera tout pour que d’autres victoires soient remportées contre la pauvreté dans notre pays.

Il le dit à quelques semaines de l’élection présidentielle qui doit en principe acter la fin de ses deux mandats.

Il le dit sans même nuancer, sans donc tenir compte du fait qu’il pourrait bien perdre cette élection. Il le dit naïvement ou peut-être gaillardement sans doute parce qu’il se dit que ses militaires vont à nouveau s’activer pour transporter les urnes et changer les résultats du scrutin en sa faveur comme ce fut le cas par le passé.

Il le dit ainsi sans scrupule ni retenue alors même qu’il est en train de boucler 10 ans à la suite de son père dans ce fauteuil sans avoir eu les moyens d’éradiquer la pauvreté dans ce Togo.

Aujourd’hui, pour des raisons de propagande politique, il jure qu’il est plus que déterminé à déminer la pauvreté au Togo.

Mais la question simple et naturelle qui surgit à l’esprit de tout observateur est justement de savoir depuis quand ce réflexe de lutter contre la pauvreté au Togo lui est-il venu à l’esprit ? Juste l’année dernière ?

Qu’à cela ne tienne, le Prince est donc convaincu que 30.000fcfa accordés aux pauvres femmes et jeunes désœuvrés des campagnes ont résolu leurs problèmes de pauvreté ?

Aujourd’hui, il lance avec faste deux nouveaux produits à l’endroit de la masse paysanne et des jeunes diplômés sans emploi juste à un mois du scrutin présidentiel espérant justement qu’il réussira à jeter de la poudre aux yeux de cette écrasante majorité des togolais qui luttent chaque jours avec la pauvreté et la survie.

L’idée qui sous-tend cela est de les endormir pour obtenir leur voix et donc rempiler pour un troisième mandat. Voilà qui est bien malhonnête et même lâche.

Si pendant 10 bonnes années, Faure Gnassingbé n’a pas été en mesure d’impacter significativement par des mesures concrètes le devenir du Togolais, c’est à un troisième mandat qu’il réussira un tel pari ?

Mais en attendant d’ailleurs qu’il entre en campagne proprement dite, en attendant qu’il réalise si son jeu aura du succès ou non auprès de ces pauvres femmes et pauvres jeunes désœuvrés, il est question pour le Prince d’apporter une réponse concrète aux revendications justes et légitimes des travailleurs togolais.

Il est question, en l’état actuel des choses, qu’il s’affirme en un Président de la République qui vit les réalités de son pays.

Les travailleurs lui rappellent simplement qu’il leur doit ce qu’il leur a promis depuis 2013 à savoir, le redressement de la grille salariale, le relèvement de l’allocation familiale et de la valeur indiciaire, des primes etc.

Mis à part ces travailleurs qui le tiennent par les couilles, il y a aussi la société civile, les prélats, les politiques, les 85% des togolais ainsi que la communauté internationale qui attendent les réformes qu’il se devait de faire depuis août 2006.

Pour quelqu’un qui a dûment signé des engagements de cette nature qui n’a pas été en mesure de les respecter jusqu’à ce jour, en quoi sera-t-il capable de respecter une simple parole lancée à l’endroit de ces pauvres femmes et jeunes désœuvrés massés dans une salle au palais des congrès de Lomé ?

Faure ne connait pas la pauvreté, il ne l’a jamais vécue, jamais il ne saura se sacrifier pour l’éradiquer ni aujourd’hui ni demain au Togo.

Ce qui compte pour lui, tout le monde le sait, c’est la jouissance du pouvoir. Il est naturellement et irrésistiblement obnubilé par ce fauteuil ainsi que les privilèges qui l’accompagnent.

La preuve, tous les togolais le savent aujourd’hui, il n’a jamais hésité à verser des milliards dans des fastes, dans des locations d’avion pour ses villégiatures où il va suivre du théâtre en Italie et dans bien d’autres contrées du monde.

Que des togolais meurent de faim ou des balles que ses propres policiers et gendarmes tirent, cela le préoccupe assez moins.

Voilà pourquoi, pour renforcer son pouvoir, il a mis des milliards pour acheter en Chine, en Turquie et bien d’autres pays d’Europe de l’Est des armes, des véhicules à l’avant-blindé, des munitions et consort pour réprimer si nécessaire des éventuels manifestants après élection.

Voilà encore pourquoi, dans le budget 2015, il a eu le courage et la force naturelle de supprimer près de 25 milliards de fcfa au corps médical et à l’enseignement au profit des secteurs de la propagande politique tel le ministère du développement à la base.

Voilà encore pourquoi, il a relevé le budget de la présidence à plus de 14 milliards alors qu’il y a juste 10 ans ce budget était juste de 5 milliards.

Avec cet argent, il fait la fête, multiplie ses voyages de villégiatures, arrose et corrompt le monde diplomatique et les réseaux mafieux qui s’activent de par le monde pour endormir la communauté internationale sur ses dérives au Togo. C’est justement de cette manière que le Prince travaille pour le Togo et les togolais, à eux d’en juger.

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