Le président national du comité d’action pour le renouveau (CAR), Me Paul Dodji Apévon a tout dit jeudi sur les antennes de la radio privée Légende à Lomé.
Le pouvoir de Faure Gnassingbé organise exprès le cafouillage pour pouvoir voler les élections législatives prochaines.
Voilà dit en peu de mots la stratégie adoptée par Faure Gnassingbé et ses affidés pour dribbler le peuple togolais et l’ensemble de la classe politique ainsi que la Communauté Internationale.
La rigidité du pouvoir, son obstination à aller à tout prix à ces élections législatives sans concéder un minimum de place dans l’appareil digestif du processus électoral ne peut s’expliquer que par cette peur bleue qu’a Faure Gnassingbé de se voir humilié lors de ces élections législatives.
Les signes de la perte de crédibilité et de toute popularité de ce pouvoir sont évidents et patents.
Les soulèvements répétitifs dans les traditionnels fiefs du pouvoir, les affronts réguliers que les délégations de UNIR subissent sur le terrain, la montée exponentielle du front sociale, les fausses promesses du Chef de l’Etat, la divagation permanente du système en place sur des sujets de portée nationale, les camouflets judiciaires que subit Faure Gnassingbé au plan international, l’accumulation des frustrations nées de l’injustice sociale et politique… sont des faits qui démontrent clairement que le pouvoir de Lomé est désormais en berne.
Devant une telle évidence où le pouvoir se sait totalement amorti, que faut-il faire pour se donner un semblant de présence et se sauver la face ?
Il faut absolument et nécessairement voler, tricher, dribbler pour ensuite faire semblant de panser les plaies après coup.
C’est ce que le pouvoir de Faure Gnassingbé est précisément en train de faire sans état d’âme ni retenue.
« Nos dirigeants ne sont pas normaux, il n’y a rien de normal qui se fait dans l’organisation de ce processus électoral » avait martelé Me Paul Dodji Apévon sur la Radio Légende.
Il a raison, il a tellement raison que même le code électoral qui constitue la matrice renfermant les directives de base pour l’organisation des élections législatives n’est toujours pas accessible, il est mis sous embargo, sous scellé, bien sécurisé et bien loin des yeux trop regardants des adversaires politiques.
Il ne sera mis à la disposition de la population et des leaders politiques qu’après tous les coups tordus et éhontés, non susceptibles d’être réparés.
Le pouvoir est pour ainsi dire, blasé. Il n’est perméable ni à la honte, ni à la critique, ni au bon sens encore moins à la morale. Rien. Il joue sa survie, un point, un trait.
Dans un tel contexte, les adversaires politiques comme les acteurs de la société civile ainsi que les syndicats œuvrant pour le bien-être du peuple togolais auraient tort d’attendre de Faure Gnassingbé et de son pouvoir des actes humains.
Ils se méprendraient sérieusement en continuant d’espérer des gestes de raison de la part de ce régime.
Si ce pouvoir devrait se laissés percer par une lueur de lucidité et de bon sens, il l’aurait fait depuis des lustres. Depuis que l’Union Européenne, la CEDEAO, la conférence épiscopale, les organisations de la société civile, les leaders politiques etc. ont demandé un minimum de consensus politique avant l’organisation du processus électoral.
Si les dirigeants du Togo devraient tenir compte des aspirations profondes des populations à la base, ils se seraient déjà ravisés depuis que les délégations de UNIR sont renvoyées ici et là à travers le pays, depuis que les candidats de ce parti sont ouvertement contestés, depuis que la critique fuse de tous côtés contre les méthodes de gouvernance du Togo.
Si rien n’a été fait jusqu’à présent, c’est évident que le pouvoir a compris qu’en dernier ressort, il se doit, impérativement de jouer sa survie.
Il appartient alors aux acteurs politiques, aux organisations de défense des droits de l’homme et de la société civile ainsi qu’aux différentes couches socioprofessionnelles du pays d’en tirer les conclusions et d’opter pour une méthode de lutte plus adaptée à l’état mental actuel de nos dirigeants.