Togo - L’un des soucis majeurs de la population de Madjikpeto, dans le canton de Legbassito (environ 20 Km de Lomé), reste l’eau potable, l’électricité et l’infrastructure routière. Une visite dans cette localité nous a permis de nous rendre compte que, malgré la politique des grands travaux entamés par le gouvernement, il y a des populations qui sont oubliées et l’on se demande jusqu’à quand ?
C’est une localité très enclavée. D’abord en quittant Agoé pour Madjikpeto, c’est la croix et la bannière. L’état de la route laisse à désirer. La population selon les informations reçues sur place avoisine les 2000 habitants. Mais grande fut notre surprise de constater que, pour une population de cette taille, un seul centre de santé couvre la zone. Alors que d’autres villages qui ne se trouvent pas dans ce canton, profitent aussi du centre de santé construit à l’air libre. Tout peut rentrer et sortir. Le centre emploi une dizaine d’agents : 4 sages femmes, 02 assistants, 01 pharmacien et un agent d’hygiène. Ce seul centre de santé se révèle aujourd’hui insuffisant à en croire de nombreuses femmes rencontrées dans la localité.
"Tout d’abord, le centre est trop exiguë. Il faut passer la journée entière avant de bénéficier d’un soin. Nous les femmes enceintes, nous souffrons trop ici puisque c’est le seul centre que nous avons", témoigne de son côté dame Ayélé, enceinte de 6 mois.
La plupart des malades qui affluent vers le centre de santé de Madjikpeto sont généralement ceux qui souffrent du paludisme, la diarrhée, la dysenterie etc. Les autres maux sont des grossesses non désirées.
"Notre souci majeur ici c’est l’eau potable. Ici, nous recourons aux puits qui sont généralement assez profonds et cette eau est insalubre. Mais nous ne pouvons rien", a confié Mme Akouwa. Agée de 45 ans et mère de 3 enfants dont une fille, Mme Akouwa vit avec son mari à Madjikpeto très longtemps. Elle connaît bien les difficultés auxquelles la plupart des populations sont confrontées. Elle n’a pas hésité à nous les citer : eau, électricité, la route.
"A chaque fois, on nous fait savoir que on pense à nous mais je vous dis que les jours passent et ne ressemblent pas. A quand nous aussi dans ce village, nous aurons accès à l’eau potable", se plaint Roméo, un jeune autochtone.
Plongé dans un enclavement qui ne dit pas son nom, Madjikpeto selon les témoignages de certaines personnes, est un milieu où l’insécurité règne. Le phénomène a diminué grâce à l'organisation de la population.
"Ici, il y a trop d’insécurité. L’ampleur à amené les populations à se constituer en auto-défense. Si on te prend en tant que voleur, c’est fini pour toi", nous explique Koudjo, 30 ans, père de deux ans.
Aujourd’hui, la population, tourne son regard vers le gouvernement qui selon les habitant est le seul à pouvoir trouver solution à leurs problèmes. C’est pourquoi certains à qui nous tendu notre micro, n’ont pas tardé à lancer un appel au gouvernement.
"Nos besoins sont énormes. Il faut que l’état nous arrive en aide. Notre préoccupation se résume en eau potable, électricité et les routes", a souligné un membre proche du chef canton.