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Christian Adovelande veut repousser les frontières de l’exclusion
Publié le dimanche 15 mars 2015  |  Republicoftogo


© Autre presse par DR
Anne Paugam, directrice de l’Agence française de développement (AFD) et Christian Adovelande, président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD)


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La BOAD* (Banque ouest-africaine de développement) veut aider les pays membres à repousser les frontières de l’exclusion. C’est ainsi qu’elle a accordé 22 milliards de Fcfa à la finance inclusive dans la sous région, dont 5 milliards en faveur du Togo.

Comme l’explique Christian Adovelande, président de la BOAD, cette démarche vise à faciliter l’accès des populations vulnérables au financement.

Republicoftogo.com : L’accès au crédit et à la micro finance est-elle la solution au développement ?

Christian Adovelande : Non seulement une solution, mais un préalable. Il est impérieux aujourd’hui que la bonne croissance que connaît le continent depuis quelques années soit partagée par toutes les couches de la population. Cela nécessite, notamment, l’existence d’un système financier performant, favorisant une plus grande inclusion financière.

Celle-ci englobe toutes les initiatives visant à rendre des services financiers formels disponibles, accessibles et abordables pour l’ensemble de la population.

Dans l’espace UEMOA, le Togo démontre un certain dynamisme dans ce secteur. En 2009, l’encours de l’épargne et de crédit des SFD y représentait 15% de l’encours global dans la zone UEMOA.

Le secteur de la micro finance s’est développé rapidement au cours des dix dernières années avec une clientèle dont le nombre a été multiplié par 4 pour avoisiner 1.400.000 bénéficiaires 2013.

Les financement classiques concernent principalement les crédits à court terme et à moyen terme. Les crédits spéciaux, habitat, le crédit rural/agricole et la micro assurance ne sont pas développés et restent des demandes non satisfaites.

Cette évolution du secteur de la micro finance au Togo mérite d’être appuyée et renforcée. C’est la raison pour laquelle la BOAD a décidé d’accompagner le pays dans la mise en œuvre du projet d’appui au secteur de la finance inclusive, première opération de grande envergure initiée par le pays dans ce domaine.

Republicoftogo.com : Quel est le niveau de votre engagement financier ?

Christian Adovelande : Notre institution a mis à la disposition du Togo des ressources d’un montant de 5 milliards de Fcfa destinées au lancement des activités du Fonds national de la finance nclusive (FNFI).

Cette opération vise à renforcer les capacités techniques et financières des acteurs, notamment du FNFI et des prestataires de services financiers afin de favoriser dès la première année le démarrage. Permettre à 300.000 femmes et hommes pauvres d’accéder au microcrédit.

Notre engagement a également pour objectif de promouvoir l’approfondissement des articulations entre les banques et les institutions de micro-finance en vue d’augmenter l’offre en finance inclusive en direction des agriculteurs, artisans, femmes et jeunes sans emplois et puis, la mise en place de mécanismes professionnels et d’appui favorables aux bénéficiaires, et garantissant la pérennité des institutions de financement décentralisées.

Republicoftogo.com : La philosophie du FNFI est-elle en phase avec la stratégie de la BOAD ?

Christian Adovelande : Les objectifs cadrent parfaitement avec les missions assignées à notre institution, notamment celle relative à la lutte contre la pauvreté qui concerne le Togo, mais également les autres pays membres. Au total, nous avons décaissé 22 milliards.

Le nouveau plan stratégique dont la BOAD s’est dotée pour la période 2015-2019 accorde une place encore plus importante à l’inclusion financière.

L’institution envisage de mettre l’accent sur le crédit rural. Cela favorisera une diversification des sources de revenus des populations vulnérables, ainsi que l’accroissement de leur pouvoir d’achat à travers le financement d’activités génératrices de revenus, dans le cadre de la mise en œuvre des programmes intégrés de développement.

Plus généralement, la BOAD favorisera l’accès des populations vulnérables au financement, en renforçant ses concours aux Structures de Financement Décentralisées (SFD), ainsi qu’aux structures nationales en charge de la finance inclusive.

Les Fonds nationaux de micro-finance et de promotion de l’emploi des jeunes seront particulièrement ciblés. Cette orientation est rendue possible par le fait que le secteur des SFD est aujourd’hui mieux structuré et mieux contrôlé dans les Etats membres.

* L'institution a comme actionnaires le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Togo, la BCEAO, la France, la KfW (Allemagne), la BAD, la Belgique, l'Eximbank (Inde), la Banque populaire de Chine et le Maroc.

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