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La rançon du refus de la confiance
Publié le jeudi 19 mars 2015  |  La Passerelle


© Autre presse
Rencontre Faure Gnassingbé - Jean-Pierre Fabre


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Le Togo s'apprête pour une élection présidentielle, où le moins qu'on puisse dire, la rue parle plus que les candidats. Hier encore Dapaong a été le théâtre de manifestations de rues, qui ont obligé le gouvernement à y fermer les écoles. Ce matin d'autres localités lui ont emboité le pas. Les protagonistes de ces affrontements sont :
d'un côté le gouvernement et ses sympathisants-même si avec les bandeaux jaunes à la tête et au bras, on a voulu croire que les militants de l'UFC, parti participant au gouvernement, et non parti au pouvoir, sont plus royalistes que le roi;
de l'autre, la Synergie des Travailleurs du Togo (STT), et ses sympathisants, notamment les élèves qui par un jeu subtil se retrouvent acteurs incontournables, arguant du fait que la grève de leurs enseignants les fragilise pour les examens auxquels ils seront soumis en même temps que ceux du privé, et que de ce fait, les écoles privées doivent être fermées tout le temps où aucune solution n'est trouvée pour les revendications salariales de leurs enseignants.

Des multiples rencontres qui ont eu lieu entre ces protagonistes, il n'est sorti aucune mesure d'apaisement. Le gouvernement, qui promet depuis 2006, a encore promis se pencher sur le problème après l'élection présidentielle Un excès de confiance en ce qui concerne l'issue de ce scrutin, qui fait dire à certains qu'ils sont prêts à mettre tous les moyens y compris frauduleux pour gagner cette élection.
La STT, née pour sanctionner la trop grande patience des centrales syndicales qui existaient avant elle, refuse de tomber dans le même piège, et se fait un point d'honneur d'obtenir satisfaction avant le scrutin, se disant qu'il faut que celui qui a promis depuis 2006, s'exécute avant un autre mandat.

Tel est le dialogue de sourd qu'entretiennent les deux protagonistes. Parce que d'un côté le message du pouvoir est inaudible et incompréhensible, car en janvier ou avril 2017,il bouclera les 50 ans d'un règne qu'on dit dynastique, car il cumulera, si Faure GNASSINGBE est élu les 38 ans du règne de GNASSINGBE Eyadèma et les 12 ans, que le fils aura alors accomplis. La problématique est simple: peut-on avoir le droit d'être au pouvoir pour 50 ans, si on n'a pas su créer les conditions pour répondre à de justes revendications sociales? Ou si vous le préférez, qui est responsable de l'incapacité de l'Etat à répondre à de justes revendications si ce n'est les deux détenteurs du pouvoir depuis 50 ans? Dans une telle perspective, comment leur donner la possibilité d'être récompensés pour un aveu d'échec?

Telle est réellement la problématique exacerbée par la réalisation de grands chantiers routiers, ou le choix délibéré de financer sur fonds propres le scrutin présidentiel, à la différence de beaucoup de pays africains, qui n'hésitent pas à recourir aux partenaires techniques et financiers.

Ces deux éléments renforcent la STT dans sa conviction que des choix délibérés ont été faits, en refusant de considérer comme une priorité l'amélioration des conditions de vie des travailleurs.

Comparaison n'est pas raison, mais les travailleurs togolais qui savent combien ils étaient mieux lotis que ceux des autres pays de la sous-région avant la dévaluation de 1993; ne comprennent pas que le pouvoir traine le pas dans la recherche des voies et moyens de combler le déficit accumulé à cette occasion du fait de la crise politique qu'a connue le pays.

Cet imbroglio politico-social, s'il interfère avec les passions politiques qui ne manqueront pas de se déchainer bientôt dans le cadre de la campagne électorale, qui commence fin mars pour quinze jours, créera un contexte électoral dangereux et explosif, qu'il convient d'éviter. Les revendications sociales ont un prix que l'Etat doit s'efforcer de payer. La Paix n'a pas de prix, compte tenu de sa valeur inestimable. Serait-il sage de prendre le risque de la compromettre pour une histoire de sous? Surtout que la STT est convaincue que le pouvoir peut trouver ces sous s'il le veut réellement. Et là, nous touchons aux incohérences d'un système politique, qui n'a jamais fait l'effort d'être transparent pour créer la confiance, un système où les responsables sont sensés déclarés leurs biens selon la constitution, et ne le font pas, un système où d'arrogantes richesses, qu'on ne justifie pas choquent l'Homme togolais, fait à l'image d'un Dieu qui s'est dit jaloux.

Respecter la loi, c'est la voie royale pour rassurer les uns et les autres et créer les conditions de la confiance. Pour avoir prêté serment sur une constitution, sans en respecter les dispositions relatives à la transparence pour la confiance, le Togo avec ces violences d'enfants dans les rues fait peur; parce que ses responsables politiques doivent voir dans les yeux de ces derniers ce qu'ils ont souvent été pendant des décennies, des indisciplinés en ce qui concerne le respect des critères de transparence créant la confiance, des usagers constants de la contrainte physique légitime, qui malgré son caractère légitime risque de ne plus l'être si elle amène les enfants à croire aussi qu'ils peuvent contraindre physiquement leurs camarades riches, inscrits dans des écoles privées à rester à la maison.

Comme le disait un enfant trop mûr pour son âge, peut-on perdre deux camarades et aimer ceux qui ne perdent jamais rien ni personne? Malheureux ceux qui sont responsables d'une maturation si précoce, qu'il s'agisse de ceux qui jettent les enfants dans les rues ou de ceux qui les y tuent.
Dy GILID

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