Togo - Il est maintenant presque de coutume de voir, suite à un mot d’ordre de grève de la Synergie des travailleurs du Togo (STT), des élèves des établissements scolaires publics de par certaines villes du pays sortir dans les rues pour réclamer leurs enseignants et même leurs cours qui seront considérés comme faits.
Pour éviter que leurs camarades des établissements privés les dépassent en cours et craignant que ceux-ci soient plus à même de se sortir d’affaire lors des différents examens, plusieurs centaines d’élèves se mettent parfois à aller déloger les établissements privés de leur effectif.
Néanmoins, la médaille a un revers. Certains élèves des établissements privés, contents parfois de cet arrêt des cours, transforment la situation à leur compte. C’est ce qu’a confié à l’Agence de presse Afreepress, Amina, une élève en classe de Terminale D dans un complexe scolaire privé sis dans un quartier de Lomé.
" Il y a certains de nos camarades qui, une fois qu’ils sont au courant de l’absence de cours dans les collèges et lycées publics, et se sentent embêtés par des cours ou des enseignants, appellent leurs amis de ces établissements à venir les déloger des classes", a-t-elle déclaré.
Selon cette élève, cela s’est passé deux (2) fois de suite déjà. "Une fois, notre prof de Maths, en plein cours nous a donné un exercice d’application à faire sur un nouveau chapitre. Il a voulu qu’un volontaire passe au tableau pour traiter l’exercice mais pendant plusieurs minutes, personne ne s’est. Visiblement pas content, il nous a dit de prendre une feuille. En fait, tout le monde, même moi n’était pas content. Un bruit s’en est suivi et des camardes garçons de derrière l’ont menacé, comme quoi, ils vont faire appel aux délogeurs. Le prof a insisté et c’est ce qui fut fait dans les trente minutes qui ont suivi l’interrogation. On n’a pas eu le temps de ramasser les feuilles".
La même chose s’est produite une seconde fois à l’heure du cours d’anglais dans le mois de février dernier, a-t-elle indiqué.
"Je souhaite véritablement que les autorités se penchent sur ce problème aussi parce qu’il existe. Je ne peux pas tout dire", a fait observer Amina.