L’ancien activiste et ex-député de l’UFC (Union des Forces de Changement) Nicodème Habia a ouvertement fustigé vendredi le choix de son mentor Gilchrist Olympio de faire entrer des ministres UFC dans le gouvernement Ahoomey-Zunu II. « Je suis aussi d’accord avec ceux qui ne sont pas d’accord que les gens soient au gouvernement parce qu’on a été à une élection ; on a été sanctionné par le peuple qui n’est pas d’accord avec nous qu’on soit au gouvernement ; ce peuple veut de l’alternance dans ce pays. Donc, il faut quand même respecter la volonté du peuple », c’est ce qu’a déclaré le natif de l’Avé sur une radio à Lomé.
Sans gène aucune, Habia a publiquement dévoilé qu’il n’y a pas toujours la sérénité au sein de l’UFC qui partage la gestion du pouvoir avec l’Union pour la République (UNIR) depuis 2010. « Je ne vais pas tromper la population togolaise, la sérénité n’est pas encore revenue au sein de notre parti parce qu’il y a quelques membres qui disent qu’ils ne sont pas d’accord avec l’entrée au gouvernement et il y a un autre groupe qui est pour. Donc, honnêtement là où nous sommes aujourd’hui, la sérénité n’est pas encore revenue au sein du parti », a-t-il dit. A la question de savoir la lecture politique que fait l’ex-député de la situation actuelle, il n’a pas caché son envie de retrouver ses anciens camarades de lutte regroupés au sein de l’ANC. Il se dit prêt à soutenir Jean-Pierre Fabre en 2015 si c’est ce dernier qui est désigné candidat unique de l’opposition. « Qu’est ce que nous voulons dans ce pays ? C’est l’alternance ; même si c’est un mouton qu’on a pris pour être devant l’opposition pour qu’il y ait l’alternance en 2015, il faut que tout le monde soit avec ce mouton ; ce qui est important pour moi, c’est l’alternance ou rien », a-t-il laissé entendre. En tout cas, une position qui fait couler beaucoup d’encre et de salive. Pour certains, Habia aurait compris finalement que Gilchrist a fait le choix de son ventre au lieu de servir l’intérêt du peuple, raison de ce revirement spectaculaire. D’autres par contre, estiment que l’ex-député est aigri et révolté par un double échec. Après le vote sanction des populations d’Avé contre sa personne, son mentor n’a pas pu lui trouver une place au gouvernement. Raison pour laquelle, il désavoue aujourd’hui celui qu’il a toujours proclamé « opposant charismatique ».
Mais une chose est certaine, l’UFC est à nouveau à la porte d’une crise et si Gilchrist Olympio n’y prend garde, son parti n’existera finalement que de nom.