La crise créée par la Synergie des travailleurs du Togo (STT) et entretenue sans le vouloir par les ministres en charge du dossier notamment Gourdigou Kolani et Florent Maganawé continue de dérouler son tapis dans le mauvais sens surtout au détriment des élèves et des patients des structures sanitaires.
Après la sortie ratée du Premier Ministre au CHR Lomé Commune, une sortie qui loin de calmer les énergies en a plutôt rajouté à profusion, il est impérieux que le Chef de l’Etat se saisisse du dossier et cherche plus à y voir clair. Une façon pour le Premier Magistrat de chercher à comprendre comment ses ministres et le Premier Ministre tentent de résorber cette crise qui n’a fait que trop durer.
S’il est vrai que la STT en fait peut être trop parce que éternelle insatisfaite, il sied également de rappeler que les ministres en charge du dossier ne se donnent pas à fond pour une sortie de crise. La dernière sortie mercredi passé du Ministre Gourdigou invitant les ministres et secrétaires d’Etat à lui faire tenir “régulièrement la liste des agents publics grévistes ou qui auront suivi des mouvements de sit-in, ou qui feront juste irruption temporaire sur les lieux de travail sans toutefois s’occuper effectivement des tâches qui leur sont confiés”, loin de dissuader les grévistes n’a fait qu’exacerber la tension.
Justifiant le ton menaçant de sa sortie, le Ministre Gourdigou Kolani affirmait sur le plateau de la télévision nationale que “les points de désaccord qui pour la plupart, nécessitent des clarifications, font actuellement l’objet de discussions et d’échanges au sein d’un comité technique de suivi des accords entre des délégués des Organisations syndicales et des techniciens représentant le gouvernement”.
“Force est de constater qu’en marge de ces travaux du comité technique de suivi consensuellement mis en place, une certaine centrale syndicale appelle encore les agents publics et ceux du secteur para-public à observer des actions de cessation de travail précédées et suivies de sit-in sur les lieux de travail”, a-t-il poursuivi.
Pour M. Gourdigou Kolani ces différentes actions lancées par la STT “sortent du cadre légal et réglementaire et ne se fondent sur aucune base juridique”.
“Par conséquent, tout agent public qui suivra ces mouvements d’ordre de grève et de sit-in, le fera à ses risques et périls et s’expose à la rigueur de loi en vigueur”, a martelé le Ministre Gourdigou Kolani, précisant qu’aucun agent du secteur ne sera radié.
A cette sortie du ministre Gourdjigou vient s’ajouter malheureusement celle de son collègue Florent Maganawè qui a demandé aux inspecteurs de l’éducation de recenser ceux qui désirent exercer la profession d’enseignant comme si pour résoudre la crise définitivement c’est sa meilleure proposition. A voir et à observer le degré d’implication des Ministres Gourdigou et Maganawè, on a comme l’impression qu’ils font tout pour que la crise perdure et ainsi salir la politique du Chef de l’Etat.
Supposons qu’on recherche et on trouve les ” volontaires ” à l’enseignement, est-ce qu’ils sont formés pour le métier d’enseignant ? Ont-ils la pédagogie adéquate ? Que vont valoir les milliards investis dans les enseignants aujourd’hui grévistes qu’on veut remplacer au pied levé parce que mécontents de leurs tristes conditions de vie et de travail?
Pourquoi ne pas limoger les Ministres Gourdigou et Maganawè?
Aujourd’hui et au vu des derniers développements dans la région septentrionale et à quelques semaines de l’élection Présidentielle du 15 avril, nous nous demandons pourquoi ne pas limoger les Ministres Gourdigou et Maganawè tout simplement et trouver d’autres interlocuteurs face à la STT ?
Sans avoir rien contre les ministres cités, nous pensons qu’une telle décision pourra satisfaire la STT et le fait d’avoir d’autres interlocuteurs va certainement relancer les discussions dans un cadre beaucoup plus confiant.
Rappelons que tous les mouvements de grève déclenchés par la STT ont fortement paralysé la santé et l’éducation, la Synergie étant bien implantée dans ces deux secteurs. Cette situation a d’ailleurs poussé certains élèves à descendre dans les rues de certaines villes pour exiger la reprise normale des cours.
Certains n’hésitent pas à ‘’déloger’’ leurs camarades des cours privés, occasionnant parfois des blessés.
La STT exige la satisfaction totale des points qui figurent sur sa plateforme revendicative, à savoir : doubler les salaires des travailleurs, redresser la grille, augmenter l’allocation familiale et trouver une prime de déplacement aux fonctionnaires. L’administration publique togolaise compte plus de 50.000 fonctionnaires.