Afrikaexpress y est pour un moment. Votre média en ligne réalise quelques articles sur Atakpamé, la ville qui, en 2005, fut le sanctuaire de la violence électorale. Selon les divers rapports, Atakpamé, 160 km de Lomé, est la localité qui a enregistré le plus grand nombre de décès, liés au massacre post-électoral. A la veille de la présidentielle de 2015, dix ans après, les tensions n’ont jamais été aussi fortes, les frustrations aussi certaines. Les ingrédients de l’explosion sont réunis. Le cocktail est prêt à emploi.
Le fait que les recommandations de la CVJR (Commission vérité réconciliation et justice) mise en place par Faure Gnassingbé, président du Togo, n’aient pas été appliquées, l’impression de l’impunité généralisée qui plane dans l’air et créent un type d’intouchables et les conflits entre allogènes kabyè (ethnie du Nord du Togo) et les autochtones Ana (ethnie majoritaire dans la ville d’Atakpamé) viennent rappeler que parier sur un scrutin sans violence est périlleux d’autant que les mémoires sont encore fraiches sur les évènements survenus en 2005 mais aussi sur de affrontements historiques qui, en 1991, ont opposés des locaux et kabyè et ont été soldés par la destruction de plusieurs maisons appartenant aux allogènes.
Ici, l’actualité, c’est Djerehouye. Un petit village en temps normal, banal. Où vivent depuis 1914 des kabyè venus de la Binah et des losso, venus du Doufelgou, 450 km de Lomé, au Nord du Togo. Le 02 février dernier, ils se sont levés, à l’occasion du recensement électoral, contre l’un des chefs du village qui les a accueillis. Si les versions divergent, selon qu’on soit d’un camp ou de l’autre, le gouvernement a condamné ceux qui s’en sont pris au chef, de même que le ministre de l’administration territoriale. Idem pour le Major Kouloun, parrain local du parti au pouvoir, Unir, et accusé de violence massive en 2005 et qui, en recevant notre équipe, a condamné des « faits inadmissibles » et s’est dit « mobilisé contre toutes violences » même si certains l’accusent de les avoir orchestrés.
Afrikaexpress publiera, dès demain et pour trois jours, trois articles inédits sur la ville aux sept collines. Les risques de violences, la pauvreté ambiante qui fait de la localité une poche fragile de l’explosion sociale et l’affaire de Djerehouye en insistant sur ce qui n’a pas été dit jusque-là.
Exclusive enquête. Sans oublier la liberté d’expression souvent menacée en période électorale, avec une chronique sur « Excelsior, Radio Mille collines » selon Mathias Ayénan, membre de la Haac, haute autorité de l’audiovisuel et de la communication, comme si à la fragilité conjoncturelle et structure, doit s’ajouter la maladresse institutionnelle, orchestrée par des gens censées protéger la presse…
Bonne lecture.