Togo - La boucle sera bientôt bouclée pour le dépôt des dossiers de candidatures dans le cadre du scrutin législatif du 21 juillet prochain. Le délai de rigueur que la CENI a prorogé pour la seconde fois au 19 juin à minuit hier à travers un communiqué, s’effiloche petit à petit. Les formations politiques qui s’inscrivent dans la logique de dialogue avant les élections, ont tenu bon. Cependant, ceux qui optent pour une participation, montent au créneau pour expliquer les raisons qui sous-tendent leur décision. C’est le cas de Bassabi Kagbara, Président du PDP (Parti Démocratique Panafricain), qui se dit prêt à aller aux élections pour sauver le peuple.
Au cours de l’émission 12-13 sur Nana Fm, dont il a été l’invité, le premier responsable du PDP se dit disposé à aller au scrutin bien qu’il reconnaisse que toutes les conditions ne sont pas réunies à cet effet. Il évoque néanmoins la possibilité d’un report des élections, non pas pour négocier un quelconque dialogue avec le pouvoir, puisque selon lui « le dialogue n’est pas une fin en soi », mais motive ce report par des raisons climatiques. Pour lui, le mois de juillet est un mois pluvieux et à ce titre, les paysans sont aux champs. « On ne peut pas empêcher les paysans de vaquer à leurs occupations pour des raisons politiques », a-t-il fait comprendre. Il justifie ensuite ce probable report par l’état délabré des voies de communication en période de pluies. « A l’intérieur du pays, les routes et les pistes sont impraticables pendant la saison pluvieuse. La période idéale pour les élections est le mois de septembre, qui coïncide avec le début de la saison sèche », a-t-il fait savoir.
En ce qui concerne la participation de sa formation politique aux élections, il affirme sans ambages que son parti prendra part au scrutin malgré la précipitation avec laquelle la CENI leur a demandé d’apprêter les dossiers de candidatures. « Le PDP ira aux élections quelles que soient les conditions. Je dis à mes amis de l’opposition, allons-y, même si nous ne sommes pas prêts. Nous irons à la guerre les mains vides », a-t-il conseillé. Il explique cet élan patriotique par l’amour qu’il éprouve pour le peuple togolais. « Nous sommes devant une situation où nous devons sauver les Togolais et aucun sacrifice ne doit être trop grand quand il s’agit du bien des Togolais », a-t-il ajouté.
Abordant l’épineuse question du dialogue, que certains politiciens brandissent comme une condition sine qua non à leur participation à toute élection, le Président du PDP trouve que « le dialogue n’est pas une fin en soi. Je crois qu’il y a certains qui cherchent à semer la confusion dans les esprits. Nous avons fait dix-neuf dialogues et le dernier, le CPDC rénové, a fait des recommandations dont certaines ont été intégrées au code électoral. J’invite plutôt les opposants à réclamer l’application des recommandations du CPDC rénové. Avec les conditions minimales, nous remporterons les élections » a-t-il rassuré.
En ce qui concerne la loi portant financement des partis politiques, le chargé aux relations avec les autres partis politiques et la société civile au sein de la Coalition Arc-en-ciel, trouve qu’il s’agit là d’une loi très ambiguë à laquelle il avoue ne rien comprendre. « Je ne comprends rien à cette loi, je ne sais pas ce qui est décidé pour le compte des partis extraparlementaires et de toute l’opposition. J’attends que le législateur m’explique les termes de cette loi. J’ai l’impression que ces 450 millions seront partagés juste entre l’Unir et son allié l’UFC au grand dam des partis de l’opposition », a regretté le responsable N°1 du PDP. Citant en exemple le décret fixant la caution à 50.000fCfa pour les candidates contre 100.000f Cfa pour les candidats, l’ex directeur général de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale, s’en félicite et dit tirer chapeau au pouvoir, car à ses termes, « il s’agit là d’une loi claire ».
Il a terminé ses propos en invitant le peuple togolais « à prendre son courage à deux mains pour aller voter le jour du scrutin ».
K.A-W / F.S