Législatives/Campagne : "Mon souhait, c’est qu’on quitte le terrain des insultes pour aborder les vraies questions de protection des droits de l’homme" (Mme Olatokunbo IGE)
La campagne électorale pour les législatives du 21 juillet a démarré depuis samedi et prendra fin le 19 juillet prochain. Sur le terrain, la mobilisation est faible, mais certains partis politiques sont quand même sur le terrain pour de petits meetings et des caravanes. Aucun incident n’est pour le moment enregistré. Les militants et sympathisants des partis politiques déjà dans la "danse" se côtoient dans une ambiance bon enfant.
Quel doit être le comportement des uns et des autres pendant la campagne électorale pour qu’on ne parle pas de violation des droits de l’Homme ?
Selon Mme Olatokunbo IGE, la représentante du bureau du Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH-Togo) dans une interview à nos confrères de la radio privée Kanal Fm, il est très important que "les uns et les autres se respectent et que les propos tournent autour des questions essentielles de programmes de société au lieu de s’insulter sur le terrain et provoquer la violence".
"Je crois que si les politiques font vraiment la politique - parler vraiment de leur politique -, cela fait également partie des éléments de droits de l’Homme. Mon souhait, c’est qu’on quitte le terrain des insultes pour aborder les vraies questions de protection des droits de l’homme", a-t-elle indiqué.
"Nous sommes déjà sur le terrain. Au total 600 observateurs des droits de l’Homme (ODH) sont déployés sur le terrain à compter de ce lundi sur l’ensemble du pays pour faire le monitoring sur la situation des droits de l’homme. Nous voulons être sur le terrain, pour dissuader ceux qui, peut être, ont l’intention de créer la violence", a souligné Mme Olatokunbo IGE.
Ces "observateurs" ont la mission d’assurer une observation rigoureuse, impartiale et professionnelle du respect des droits de l’homme avant, pendant et après ces législatives.
Sur le terrain, le travail va les conduire à la collecte active d’informations, à la vérification et à la transmission en temps réel au bureau du HCDH-Togo, de toutes les observations, ce qui permettra au bureau de saisir les autorités compétentes pour corriger d’éventuels dysfonctionnements constatés.
« En plus, nous avons créé une plateforme de monitoring par l’Internet que nous appelons +Asséré Dassefo+ (www.asseredasefo.org) pour aider tous les citoyens, témoins des violations de droits de l’homme ou tout incident qui peut créer des violations de droits de l’homme. Les populations pourront, à travers cette plateforme, nous informer. Ce qui nous permettra d’entrer en contact avec les personnes concernées, afin d’éviter la violence (…). Des gens peuvent aller sur le site de la plateforme qui est un mécanisme qui a été développé au Kenya et qui a été adapté maintenant pour le Togo", a précisé la représentante du bureau du HCDH-Togo.
Le 25 juin dernier, le bureau du HCDH-Togo a également lancé son projet "promotion et protection des droits de l’Homme et de protection des libertés publiques avant, pendant et après" les législatives.
Ce projet a pour but de contribuer de manière significative à la réussite du scrutin dans le respect de tous les droits de l’Homme. Par ailleurs, un autre manuel intitulé : "organiser des élections libres et honnêtes, c’est respecter les droits de l’Homme" - conçu par le HCDH-Togo - a été aussi lancé le même jour.
Rappelons que le Bureau du HCDH-Togo a été installé en novembre 2006. C’est l’une des agences du Système des Nations Unies actives dans le pays. Cette institution a mis en œuvre un grand nombre d’activités, notamment les sensibilisations sur la non violence et le monitoring des droits de l’homme lors des élections législatives de 2007 et des présidentielles de 2010 et l’appui au Gouvernement dans le processus de vérité et réconciliation au Togo, parmi tant d’autres. Selon certains observateurs, le Togo a bénéficié de sa présence pour réaliser des progrès dans le domaine du respect des droits de l’homme, ces dernières années. FIN