Suite aux manifestations qui ont abouti au renversement du président Mohamed Morsi, le 03 juillet 2013, l’Organisation Jeunesse Africaine salue la phase II de la révolution égyptienne.
Regrettant qu’un gouvernement issu des urnes n’ait pas pu survivre à sa propre dérive autoritaire, l’Organisation Jeunesse Africaine rappelle que quelques mois après sa prise de pouvoir, le 24 juin 2012, Mohamed Morsi s’était octroyé les pleins pouvoirs, détournant la révolution et inscrivant l’Égypte sur le chemin d’un islamisme d’extrême droite qui a eu pour effet la mise à l’écart de la diversité ethnoculturelle égyptienne et la fin des principes fondamentaux de la démocratie.
L’Organisation Jeunesse Africaine considère que lorsqu’un homme d’État démocratiquement élu transforme son règne en une vénération, dirige sans partage et exclut les autres composantes de la nation de son système de gouvernance devenu autocratique, le peuple, qui lui a remis le pouvoir par les urnes, n’a pas d’autre choix que de le reprendre. Ainsi, même si elles font partie du jeu démocratique, les élections ne représentent pas la démocratie dans les faits; elles ne sont qu’un outil de transmission du pouvoir à des représentants aux fins de son exercice véritable.
La légitimité d’un pouvoir ne s’obtient donc pas nécessairement par les urnes, mais par la gestion que l’on fait du pouvoir qui en sort. Les procédures de l’impeachment, qui existent dans les démocraties avancées, le démontrent fort bien. C’est la bonne gouvernance fondée sur la justice sociale, le respect des libertés, la sécurité, la bonne distribution des richesses, l’égalité de tous devant la loi et l’inclusion de toutes les composantes sociales dans la gestion des affaires de la nation qui donne force de droit au pouvoir et confirme la légitimité démocratique des représentants du peuple.
Dans cette perspective, l’Organisation Jeunesse Africaine conçoit qu’en faisant corps avec le peuple et en remettant le pouvoir à un autre civil, en l’occurrence au président au conseil constitutionnel, l’Armée a joué le rôle de protecteur des intérêts du peuple. La destitution de Mohamed Morsi ne saurait donc être vue comme un coup d’État; elle traduit plutôt la mise en application de la procédure de l’impeachment, enclenchée par le peuple lui-même à la suite des faits présentés plus haut.
L’Organisation Jeunesse Africaine saisit l’occasion qu’offre cette révolution pacifique pour lancer un appel à l’instauration d’un État laïc en Égypte et inviter d’une part les armées africaines à s’inspirer de l’exemple égyptien pour devenir, elles aussi, le bras droit protecteur de leurs peuples respectifs, et d’autre part les gouvernements africains à sortir des modèles autocratiques pour s’inscrire définitivement dans les systèmes véritablement démocratiques.
Pour L’Organisation Jeunesse Africaine
Maurice NGUEPE, Secrétaire Général