Lomé - La Cédéao a proposé mardi un report de 10 jours de l’élection présidentielle prévue le 15 avril au Togo, afin de permettre une révision du fichier électoral à la suite de plaintes formulées par l’opposition et la société civile, a-t-on appris mercredi de sources
concordantes.
Le président ghanéen John Dramani Mahama, président en exercice de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), était mardi à Lomé pour y rencontrer le président Faure Gnassingbé, candidat à sa succession, les autres acteurs politiques et les responsables de la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
"Considérant le travail qui est fait sur la liste électorale, il n’est pas évident que le 15 avril, les élections puissent avoir lieu comme prévu. A cet effet, la Cédéao propose que les élections soient reportées de 10 jours, afin que le travail fait sur la liste électorale puisse satisfaire tous les acteurs", a-t-il déclaré à la presse au terme de cette journée de
consultations.
Ni la Céni, ni le gouvernement togolais n’avaient réagi à cette proposition mercredi.
Pour l’opposition togolaise, le fichier électoral comporte de "graves anomalies" et doit faire l’objet de vérifications avant le vote.
Jean-Pierre Fabre, chef de file de l’opposition et principal rival de M. Gnassingbé à cette élection, a porté plainte à Bruxelles contre la société belge ZETES, chargée des opérations de révision des listes électorales au
Togo, pour "faux en informatique et usage de faux".
L’ONG de défense des droits de l’Homme "Synergie Togo", basée à Paris, dit
également avoir mené une étude sur les listes électorales depuis 2003 et y
avoir décelé 30% d’électeurs fictifs.
La semaine dernière, l’Organisation internationale de la francophonie (OIF)
a envoyé une mission d’experts à Lomé, afin d’aider la Céni à travailler sur
le fichier.
"Tout le monde souhaite une liste électorale fiable et la Céni travaille
actuellement pour la nettoyer, afin que nous puissions avoir des élections
crédibles. Il nous faut prendre des mesures pour éviter toutes formes de
violences", a indiqué M. Mahama.
"Les experts nous ont promis que la liste électorale devra être achevée
d’ici la fin de cette semaine. Elle sera ensuite soumise aux partis politiques
pour validation", a-t-il ajouté.
M. Gnassingbé, qui brigue un troisième mandat - après des victoires
contestées aux scrutins de 2005 et 2010 -, part favori de ce scrutin, auquel
doivent participer quatre autres candidats.
Il avait été porté au pouvoir par l’armée à la mort de son père, le général
Eyadéma, qui a gouverné le Togo d’une main de fer pendant 38 ans jusqu’en 2005.
L’opposition, très divisée, peine à proposer au peuple togolais une
alternative à la dynastie Gnassingbé.
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