Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Togo    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Autre presse N° 001 du

Voir la Titrologie

  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Politique

Présidentielle du 15 avril 2015/Nicodème Habia du Front Tchoboé : "Si on va à ces élections, ce ne serait plus un boulevard mais ce sera du highway qu’on va laisser à Faure Gnassingbé"
Publié le mercredi 25 mars 2015  |  Telegramme 228


© aLome.com par Parfait
M. Nicodème HABIA, ex député de l’UFC.


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier


C’est une interview bilan de la dernière incursion du Front Tchoboé à l’intérieur du Togo. Une incursion qui a eu lieu la semaine dernière et qui a permis aux représentants de ce front anti-élection sans réformes d’apporter des éclaircissements sur leur lutte contre des élections sans réformes actuellement en préparation au Togo.


Pour Nicodème Habia, un des responsables de ce Front, les jeux sont déjà pliés et prendre part à une telle joute électorale comme se sont engagés quatre leaders de l’opposition, c’est juste aller légitimer Faure Gnassingbé, le président sortant et candidat à sa propre succession. Il appelle donc ces candidats de l’opposition à se retirer de la course pour aider à bloquer le processus et à contraindre le pouvoir en place à aller aux réformes, pour éviter ainsi des élections émaillées de violences avec son cortège de morts comme vécu à certains moments douloureux de l’histoire du Togo. Il est à noter qu’il s’agit d’une analyse de situation qui n’est pas pourtant celle du pouvoir qui prend à témoin les scrutins législatives et présidentielle de 2007, 12010 et 2013. Et qui dit vouloir en faire autant en minimisant les risques de violence. Lisez plutôt l’interview de Nicodème Habia !

Le front Tchoboé était la semaine dernière à l’intérieur du pays, c’était pour quel objectif ?


Le front Tchoboé était au grand nord la semaine passée, notre objectif c’est la suite de ce que nous sommes en train de faire depuis un temps sur le terrain, la mobilisation, la sensibilisation, la conscientisation du peuple togolais parce que ça fait un bon moment que nous vivons quelque chose dans le pays et actuellement, il y a l’organisation des élections présidentielles que nous nous contestons. Nous ne sommes pas d’accord avec cette nouvelle mascarade électorale et c’est la raison pour laquelle nous nous sommes rendus au grand nord, jusqu’à Dapaong pour rencontrer la population là bas. Nous avons fait Sokodé, nous avons rencontré les jeunes de Kara, nous avons rencontré les cadres de la STT, les partis politiques, les associations de défense des droits de l’Homme à Dapaong et nous nous sommes recueillis sur la tombe des jeunes élèves qui avaient été assassinés… Aussi hier (dimanche 22 mars, ndlr), nous avons animé un meeting à Sokodé avec le PNP, qui est aussi membre du front Tchoboé, ce sont là des raisons pour lesquelles nous étions au grand nord. Et on peut dire que tout s’est bien passé et le message a été bien accueilli.


Et c’était quoi le message ?


Le message était clair, nous ne sommes pas pour les élections parce que ces élections sont déjà fraudées par Faure Gnassingbé. Nous ne savons pas pourquoi on peut encore organiser une élection au Togo sans les réformes. C’est depuis 2006 qu’on parle de réformes au Togo et en 2013, à la veille des élections législatives, les prêtres en l’occurrence Monseigneur Barrigah nous a promis qu’après les élections législatives, il y aura les réformes mais aujourd’hui, on ne parle plus de réformes. Actuellement, c’est Mme Awa Nana qui est là avec son HCCRUN, et on va encore aller aux élections, il y aura autres choses, ce ne serait plus Awa Nana, peut-être que ce sera Natchaba… Donc nous, on n’est pas pour ces élections là. Nous voulons rester dans l’histoire positivement, dire au peuple togolais qu’on ne va pas légitimer Faure Gnassingbé à faire comme son papa. Aller à ces élections dans ces conditions, c’est de légitimer Faure Gnassingbé. Il n’a jamais gagné une élection, son parti n’a jamais gagné une élection, ils vont s’éterniser encore au pouvoir, c’est donner encore 50 ans à Faure Gnassingbé.

Et comment ce message a été accueilli ?


Ce message a été accueilli positivement. Les gens comprennent que seuls les imbéciles ne changent pas. Mais tout le peuple togolais, partout où on passe comprennent le message, reçoivent bien ce message. Comment aller à une élection quand nous même nous avons dit sans les réformes, pas d’élection ? Et arrivé à un moment, on nous donne trois jours pour déposer nos candidatures et les gens ont couru de gauche à droite pour aller déposer leur candidature. Quand vous suivez tout ça là, on se demande quel sera le résultat qu’on donnera après l’élection. Comment est-ce qu’on peut contester ces résultats. Donc nous nous disons, qu’on n’est pas pour ces élections. On ne veut plus compter des morts au Togo, à cause des élections frauduleuses, à cause des mascarades électorales, à cause des élections déjà fraudées, déjà volées par le pouvoir en place. Nous sommes donc prêts à mobiliser le peuple, à tout faire pour bloquer ces élections.
Nous, nous sommes plutôt pour une élection libre et transparente au Togo. Mais à cette allure, le père a fait 38 ans, le fils a déjà fait 10 ans, il veut faire plus que ça. Ce qui veut dire qu’une même famille va faire plus d’un demi-siècle au pouvoir au 21ème siècle. Ce qui est inadmissible.


Nous ne pouvons pas accepter des choses comme ça. Et il faut que l’opposition ait le courage, que tous ceux qui vont à ces élections se retirent. Même Jean-Pierre Fabre, l’a encore dit, hier, qu’il veut une élection transparente, et il a d’ailleurs porté plainte contre la société Zétès en Belgique. Donc, je suis optimiste, je suis sûr que CAP 2015 va retirer sa candidature. Il ne va plus aller à ces élections parce que, si vous dites que le processus est bâclé, il y a des doublons, vous portez plainte contre cette société, comment aller encore à ces élections ? Qu’est-ce que vous allez réclamer après ? Donc la meilleure chose à faire, c’est que tous les partis de l’opposition se retirent du processus et se mobiliser pour avoir des réformes avant les élections.


Un retrait sera synonyme de boulevard à Faure Gnassingbé, soutiennent certains acteurs politiques. Que pensez-vous de cela ?


Il faut que les choses soient claires pour tout le monde, parce que j’entends même certains journalistes qui disent que boycotter les élections n’est pas une bonne chose. Mais qu’est-ce qu’ils veulent dire ? Ils font certaines comparaisons qui ne tiennent pas. Vous savez, nous nous parlons d’un boycott actif. Nous voulons tout faire, mobiliser le peuple pour dire à Faure Gnassingbé, à la famille Gnassingbé que ça suffit comme ça, qu’ils ne peuvent plus continuer dans ce sens. Dans le cas contraire, Faure va passer, Mey va passer, et c’est le petit fils de Faure qui va passer si on ne peut pas mobiliser le peuple pour empêcher ces élections. Et je vous dire que c’est facile à faire, parce que le peuple est prêt et n’attend que le mot d’ordre de l’opposition et de la société civile togolaise. Sinon, laisser quel boulevard ? Après tout ce sera du highway. Si on va à ces élections, ce ne serait plus un boulevard mais ce sera du highway qu’on va laisser à Faure Gnassingbé.


On n’a pas besoin d’aller à ces élections, on doit tout faire pour bloquer ce processus.
Alors êtes-vous sûr que vu le temps qui nous séparent du scrutin vous pouvez bloquer ce processus là ?
Nous avons écouté la secrétaire générale de l’OIF qui a indiqué ce matin (lundi ndlr), qu’ils sont là pour accompagner le Togo mais si les choses ne sont pas claires, ils sont prêts à repousser les élections et nous savons très bien que les choses ne sont pas claires et il y aura des violences. Il y aura encore des morts après ces élections et c’est ce que nous ne voulons pas, en demandant les réformes avant ces élections dans notre pays.



Réalisée par G.K, Lomé (Telegramme228)

... suite de l'article sur Autre presse


 Commentaires