LOME - Les élections législatives togolaises, plusieurs fois repoussées avant d’être annoncées officiellement pour le 21 juillet, ont finalement été reportées au 25 juillet, selon un communiqué du gouvernement rendu public mardi soir.
"Les élections législatives prévues initialement le 21 juillet se tiendront le jeudi 25 juillet, dans un souci de renforcer la dynamique de décrispation enclenchée et de permettre la tenue d’élections dans un climat de paix et de sérénité", a-t-on appris dans un communiqué officiel lu à la télévision nationale.
"De ce fait, le jeudi 25 juillet est déclaré jour férié. La campagne électorale qui a démarré le 6 juillet est prorogée et prendra fin le 23 juillet à minuit", ajoute le communiqué.
Le report de ces législatives intervient après quatre jours de discussions à huis clos entre le pouvoir et les principaux partis politiques de l’opposition regroupés au sein du Collectif "Sauvons le Togo" (CST) et de la Coalition "Arc-en-ciel".
Monseigneur Nicodème Barrigah, le président de la Commission vérité, justice et réconciliation, un organe créé par le gouvernement en 2009 pour "mettre fin aux cycles de violences" qu’a traversé le Togo et "notamment en période électorale", a été désigné comme médiateur dans ces pourparlers, auxquels a assisté l’ambassadeur des Etats-Unis au Togo, Robert Whitehead.
Le CST et "Arc-en-ciel" ont manifesté plusieurs fois ces derniers mois à Lomé pour réclamer des réformes avant la tenue du scrutin, notamment la recomposition de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), l’adoption d’un nouveau code électoral et la limitation du nombre de mandats présidentiels, non prévue par la Constitution.
Au terme de ces discussions, l’opposition a notamment obtenu de places dans les commissions électorales locales et dans les bureaux de vote en vue des législatives.
Aussi, trois autres opposants présents sur la liste électorale du CST, écroués dans l’affaire de l’incendie de deux marchés du pays en janvier ont été remis en liberté provisoire samedi.
Au total, 35 personnes, des opposants pour la plupart, avaient été inculpées dans cette affaire d’incendies. Dix d’entre eux avaient été libérés le 18 juin.
Vingt-six partis politiques, groupements de partis et groupes d’indépendants ont présenté de listes pour ces législatives dans 30 circonscriptions électorales. Un peu plus de trois millions d’électeurs sont répartis dans 7.660 bureaux de vote.
Au total 91 sièges sont à pourvoir contre 81 dans l’actuel Parlement, suite à un redécoupage électoral.
Le Togo a été dirigé d’une main de fer par le général Gnassingbé Eyadéma de 1967 à sa mort en 2005. Porté au pouvoir par l’armée, son fils Faure Gnassingbé lui a succédé en 2005. Il a remporté en 2005 puis en 2010 des scrutins présidentiels dont les résultats ont été contestés par l’opposition.