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Le report de la date du scrutin présidentiel demandé par la CEDEAO est loin de satisfaire la classe politique
Publié le jeudi 26 mars 2015  |  Le Temps


© aLome.com par Parfait
la rencontre Faure Gnassingbé - Fabre
Fabre en route pour la rencontre.


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Pouvoir et opposition risquent de s’opposer sur le report demandé par le président ghanéen John Dramani Mahama. Le Gouvernement pourrait maintenir la date, alors que le report pour corriger les irrégularités du fichier électoral constituerait un argument de l’opposition en vue de demander une annulation pure et simple du scrutin.

La présidentielle togolaise aura-t-elle lieu à la date prévue du 15 avril ? Les candidats de l’opposition se retireront-ils de la course ? Le doute et la confusion s’installent dans un processus électoral auquel les Cassandre prédisent un après scrutin chaotique, compte tenu de la tension politique qui règne dans le pays en cette période: jacqueries rurales à l’intérieur du pays, grognes sociales sur fond de revendications corporatistes et de grèves sèches en tout genre, le tout en filigrane d’un refus des réformes constitutionnelles et institutionnelles par le Président Faure Gnassingbé.

Le président Ghanéen, John Mahama, président en exercice de la CEDEAO, vient de demander un report de dix jours du scrutin. De l’avis du numéro un ghanéen, le scrutin doit avoir lieu le 25 avril prochain alors qu’il était prévu se tenir ce 15 avril. La demande du numéro un ghanéen intervient dans le cadre d’une rencontre avec les principaux protagonistes de l’élection présidentielle , le gouvernement, les candidats en lice et la CENI.


La principale raison de ce report souhaitée par l’institution sous-régionale concerne le fichier électoral dont la consolidation par des experts de l’OIF serait en cours depuis quelques jours. Le président ghanéen encourage “tous les acteurs politiques à coopérer pour le succès de la mission de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) mandatée, à la demande du Gouvernement, pour la consolidation des listes électorales.”

Les préoccupations quant à la transparence du fichier électoral sont partagées par tous les acteurs politiques, estime le président ghanéen. « Tous les acteurs s’accordent que le fichier électoral n’inspire pas confiance », a déclaré le successeur de John Atta Mills.

Par contre, la proposition exprimée par le Président en exercice de la CEDEAO, le Ghanéen John Mahama, d’un report du scrutin de dix jours, loin d’apporter la satisfaction sème le trouble au sein de l’opinion. Elle traduit une réalité :

le processus électoral tel qu’il est conduit actuellement ne garantit ni le bon déroulement ni la transparence du scrutin présidentiel.
Et deux inquiétudes :

le report de dix jours serait-il suffisant pour consolider le fichier ? Peut-on dans un délai si court, corriger toutes les irrégularités dont est entaché le processus électoral ? Et la consolidation du fichier est-elle synonyme d’audit du fichier électoral ? Selon la plupart des experts en informatique dont le plus chevronné, Alberto Olympio, du Parti des Togolais, il faut trois mois au moins pour faire l’audit du fichier électoral. Les Sénégalais l’ont fait en six mois, compte tenu de la taille moindre de l’électorat togolais, on peut conclure à un délai un peu plus court de trois voire quatre mois ;

La seconde inquiétude a trait au report lui-même dont l’exécution traduit une sortie du processus électoral du cadre légal du délai constitutionnel. Les élections doivent se tenir en 45 jours après la convocation du corps électoral. La CEDEAO, selon un juriste constitutionnaliste, n’est pas un acteur du jeu électoral et ne peut en aucune façon imposer un report du scrutin. Le report devrait être une décision politique qui n’est pas du ressort du seul gouvernement, mais aussi des acteurs politiques et de la Cour constitutionnelle. Seul un consensus à ce niveau peut amener à décider d’une nouvelle date des élections.

En attendant le conseil des ministres

Koffi Souza alias Charles Debbasch, ministre-conseiller de Faure Gnassingbé, et homme des tours de passe passe juridiques du régime a à ce titre écrit sur le site officiel de la République: "Comme toute compétition l’élection a ses propres règles de jeu. Le processus électoral doit être transparent et accessible à tous. Il doit se dérouler dans les délais constitutionnels. Il doit s’accompagner d’une campagne libre et sincère. Le vote doit être exempt de toute pression et de toute fraude. Le dépouillement des suffrages doit être aussi clair que l’eau des cascades. Il existe une limite cependant à ne pas franchir : tenter de paralyser la tenue du scrutin par une recherche excessive du perfectionnisme", écrit-il.

Ce qui suppose que le gouvernement en dépit de la pression de la CEDEAO pourrait invoquer le principe du délai constitutionnel et maintenir la date du 15 avril, d’autant plus que le gouvernement a déjà refusé

Du côté de l’opposition, on ne voit pas la situation de cette façon.
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