Il faudrait qu’un de ces matins, Faure Gnassingbé se rende compte par lui-même que tout ce à quoi il se permet de toucher incongrument se gâte toujours.
Les Togolais pourraient bien se rappeler les conditions absconses dans lesquelles, Faure Gnassingbé et ses sbires avaient décidé d’arrêter la date du 15 avril pour la tenue de l’élection présidentielle au Togo.
Alors même que la CENI, seule structure compétente à établir un chronogramme scientifique du processus électoral avait arrêté la date du 21 avril, Faure Gnassingbé s’était permis de s’immiscer avec force pour changer unilatéralement cette date à travers un décret curieux.
Cela avait d’ailleurs coûté la tête des cinq membres de UNIR à la CENI.
Aujourd’hui, après toute cette gesticulation puérile, après cet empressement à précipiter l’élection présidentielle en forçant sa tenue à tout prix le 15 avril, Faure Gnassingbé se voit bien contraint, honteusement de composer avec l’avis de la CEDEAO.
Mardi justement, le Président ghanéen, John Mahama, également président en exercice de la CEDEAO, a effectué une mission expresse à Lomé pour suggérer le report d’au moins dix jours du scrutin présidentiel. Voilà une démarche qui relève simplement du bon sens.
Comment pouvait-on comprendre l’obsession de Faure Gnassingbé à aller coûte que coûte à cette élection le 15 avril alors même qu’un débat sérieux est né sur la fiabilité du fichier électoral ?
Comment Gilbert Bawara pouvait-il s’expliquer cette prophétie sur l’irréversibilité de la date du 15 avril alors même que les experts de la Francophonie dépêchés à Lomé pour expertiser et consolider le fichier électoral n’avaient pas encore rendu leur conclusion ?
Eh bien de gré ou de force, Faure Gnassingbé qui avait tablé sur une démarche aveugle, est malheureusement contraint par ses pairs de la sous-région de marquer une pause.
Le scrutin ne pourra avoir lieu au Togo qu’au moins le 25 avril. N’en déplaise à tous ceux que Faure Gnassingbé a envoyés sur les antennes pour proclamer l’irréversibilité de la date du 15 avril.
Honte à ceux-là qui ont gongonné partout que toutes les conditions étaient réunies pour la tenue du scrutin à cette date du 15 avril malgré toute la polémique qui est entretenue sur le bourrage électronique et les multiples doublons qui existeraient dans le fichier électoral.
Tout le monde sait que dans le plan du Prince, il faut tout liquider avant trop tard, il faut tout liquider avant que les gens ne se rendent compte du coup de force qu’il est en train d’opérer contre les togolais. Mais non, l’on vient justement de lui mettre un frein.
L’impératif d’un scrutin apaisé exige immanquablement un processus électoral transparent.
Si les tenants du pouvoir ne l’ont pas compris, ils se doivent, maintenant de le comprendre ! Et tout commence justement avec la fiabilité du fichier électoral.
Tout le monde sait que pour Faure Gnassingbé et ses affidés, le processus en question n’est que du folklore sinon une formalité.
Ils se disent que toutes les conditions sont réunies pour que Faure Gnassingbé s’arrache un nouveau mandat sans peine, ils se disent qu’il pleuve ou qu’il neige, la machine à fraude qu’ils ont toujours utilisée est encore en bon état. Ils se disent aussi qu’ils peuvent encore compter sur la sous-information et la naïveté des masses analphabètes au Togo.
Voilà pourquoi, depuis près de trois semaines, Faure Gnassingbé s’est littéralement lancé dans un chantier de mystification éhontée du peuple togolais à travers des lancements sans fin de fallacieux projets évalués à coûts de milliards.
Il se dit qu’avec cette stratégie mystificatrice, il réussira à embarquer la population naïve dans son bateau d’illusions.
Lui qui a toujours lancé des projets qui n’ont jamais prospéré, pense aujourd’hui que les togolais ont une mémoire courte pour oublier de ci-tôt, ses sempiternelles fuites en avant.
Il se dit que les 52.000 fonctionnaires togolais qui sont en train de le pourchasser fermement pour lui arracher des conditions minimales de vie et de travail ne représentent pas grand-chose dans la balance des voix à chasser pour se faire élire.
Le calcul est très erronné mais il y tient sans pour autant comprendre qu’au Togo, la précarité et la pauvreté ont fait que derrière chaque fonctionnaire, se rangent au moins quinze à vingt bouches à nourir !
Sans rien comprendre à cette réalité évidente, Faure Gnassingbé a choisi sans doute maladroitement de tabler sur la jeunesse au chômage, les couches déshéritées à qui il promet le ciel et la terre à travers des projets montés de toutes pièces et dont seuls lui et ses sbires ont le secret.
Ce travail de mystification fait, Faure Gnassingbé n’a donc plus du temps à perdre, il lui faut précipiter le vote pour formaliser et consacrer son maintien au pouvoir car même si tout ce bluff ne marche pas, il saura voler les résultats comme il en a bien l’habitude et personne ne trouvera à redire puisque le prétexte du bilan et des projets est bien là pour le couvrir ! Voilà comment Faure Gnassingbé fait ses calculs.
Le soir du vote, s’il l’on contexte les résultats que lui et ses alchimistes vont décréter, il dira qu’au cours de la campagne, il a toujours eu des meetings les plus affluents, un bilan « impressionnant » et des projets sérieux qui ont convaincu l’écrasante majorité des togolais. Et le tour est joué !
Monsieur le Président et cher Prince, tout le monde connait ce plan, mais avant de le mettre en œuvre, merci d’œuvrer pour la fiabilité du fichier électoral et c’est justement cette voie que la Francophonie et la CEDEAO sont en train de vous montrer.
Vous ne perdrez rien à patienter avant de décréter votre prétendue victoire ! Seulement attention ! Comme le dit si bien l’adage, l’homme propose, mais c’est Dieu qui dispose. Qui veut que ses propositions s’arriment au plan de Dieu, s’harmonise avec les Lois de la nature, les vertus morales et spirituelles, le bon sens…Etes-vous dans cette posture, offrez-vous ces gages propores aux grands hommes ?