Bonne nouvelle et signe de la reprise économique. La compagnie Air France a enregistré une hausse de son trafic entre la France et le Togo en 2014. 88.000 passagers ont été transportés, soit 1% de mieux que l’année précédente.
Il n’en reste pas moins que les tarifs entre l’Europe et le Togo demeurent très élevés et pourraient constituer un handicap pour la relance de l’économie et du tourisme. La Diaspora limite ses déplacements en raison du prix du billet.
Franck Legré, le directeur du réseau Afrique à Air France-KLM, ne dément pas, mais il en explique les raisons. ‘Les coûts d’exploitation de la compagnie sont élevés. Dans toute l’Afrique, le carburant est environ 30% plus cher qu’en Europe, les coûts de sûreté aussi sont extrêmement importants’, explique-t-il dans l’entretien qui suit.
Ebola a-t-il affecté les activités d’Air France sur la zone Afrique de l’ouest et pas seulement dans les 3 pays directement impactés ?
Franck Legré : Air France a mis un point d’honneur à maintenir la desserte de la Guinée. Nous avons maintenu notre vol quotidien sur Conakry malgré les événements. Je crois que c’est un signe fort d’Air France. Dans les bons et les mauvais jours, nous sommes les partenaires des Etats Africains.
Pour les autres pays, il y a eu une variation de trafic en fonction de la situation au Nigeria ou au Sénégal mais rien de vraiment significatif.
Le trafic France-Togo a-t-il évolué en 2014 ?
Franck Legré : Le trafic a connu une progression de 1% avec 88 000 passagers transportés entre Lomé et Charles de Gaulle par Air France.
Les clients ‘business’ et ‘éco’ se plaignent de la cherté des billets en comparaison avec les prix pratiqués par la concurrence au départ d’Accra.
Franck Legré : Si nos tarifs semblent chers, c’est tout simplement parce que nos coûts d’exploitation sont élevés. Dans toute l’Afrique, le carburant est environ 30% plus cher qu’en Europe, les coûts de sûreté aussi sont extrêmement importants.
En matière de Hanfling, il n’y a pas le choix, on n’a souvent à traiter avec des régies, avec des monopoles et ça coûte très cher.
Les tarifs que nous pratiquons reflètent nos coûts.
L’une des solutions pour faire baisser les prix, c’est de mettre en ligne des avions de grande capacité. C’est ce qui a été fait sur Abidjan avec l’Airbus A380.
L'A380 permet à Air France de réduire ses coûts
Il sera bientôt à Lomé ?
Franck Legré : Pas pour tout de suite, cela dépendra évidemment de l’évolution du trafic. Nous avons actuellement 4 à 5 vols par semaine. Notre priorité est d’abord de mettre en place des vols quotidiens avant d’augmenter la capacité des avions.
Quelles sont les nouveautés sur la ligne Lomé-Paris ?
Franck Legré : Nous offrons une cabine business avec la dernière version ‘V4’ très confortable parce qu’il n’y a pas de siège au milieu. C’est un très bon produit. On a aussi introduit la prémium économie qui marche bien avec un très bon rapport qualité/prix et bien sûr, la classe économie.
Avec la prochaine inauguration de l’aérogare de Lomé, quels sont les ambitions d’Air France ?
Franck Legré : Nous sommes heureux que le Togo se dote d’une nouvelle aérogare. On est extrêmement heureux. Nous allons continuer à développer l’exploitation en fonction de la demande et du succès d’Air France sur cette ligne.
Air France est actionnaire (20%) d’Air Côte d’Ivoire. Redoutez-vous la concurrence d’Asky ?
Franck Legré : Non, pas du tout ! Au contraire, Je crois qu’avec Asky, il y a une certaine complémentarité. Nous assurons la desserte Nord-sud. Nous ouvrons le Togo vers le monde via Charles de Gaulle alors qu’Asky a une vocation régionale. Pas de concurrence mais de la complémentarité.