Interview/«Si nous sommes élus, c’est pour un seul mandat de cinq ans» (A. Gogué)

Politique

Publié le dimanche 29 mars 2015 | Togo News

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Aimé T. GOGUE, président de l`Alliance des Démocrates pour un Développement Intégral (ADDI).

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Point sur l’impunité au Togo avant le scrutin présidentiel de 2015

- 21/3/2015

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Présidentielle 2015 et joutes électorales

« Si nous sommes élus, c’est pour un seul mandat de cinq ans »

La présidentielle s’approche à grand pas et les formations politiques engagées dans la course à la présidentielle au Togo se mettent en ordre de bataille. Du côté de l’ADDI, l’on respire la sérénité et la confiance pour une issue heureuse. Dans cette interview exclusive réalisée par le www togoenmarche.com et le www togonews.info, Aimé Tchabouré Gogué, professeur d’économie de son Etat et porte étendard du parti ADDI à cette élection, revient sur la motivation de sa candidature et son projet social. Lisez plutôt

Togoenmarche.com: Bonjour Monsieur le président. A quelques jours du démarrage de la campagne, comment l’ADDI et son candidat se portent ?

Aimé Tchabouré Gogué : Nous nous portons très bien. Vous savez, c’est un processus long et intensif qui va demander beaucoup de débauche d’énergie. Ce qui exige que nous soyons prêts avant de nous engager dans la lutte et nous pensons que nous sommes prêts.

Togoenmarche.com: Comment la campagne se prépare au niveau de l’ADDI ?

Aimé Tchabouré Gogué : A l’ADDI nous sommes prêts pour la campagne. Seulement nous pensons que les conditions électorales ne sont pas encore très bonnes. Nous avons des équipes qui sillonnent déjà le pays pour la précampagne et nous continuons à affiner nos stratégies, à mieux préparer nos équipes de campagnes et à poursuivre notre campagne de mobilisation de ressources.

Togoenmarche.com:Vous fêtes votre baptême de feu à une élection présidentielle. Qu’est-ce qui vous a motivé à vous y engager ?

Aimé Tchabouré Gogué : Baptême de feu, nous disons oui et non. Nous étions toujours engagés dans les précédentes élections présidentielles mais dans des coalitions. Nous avons soutenu la candidature de Bob Akitani (candidat de La Coalition en 2005) et celle de Jean-Pierre Fabre candidat du Front républicain pour l’alternance et le changement (FRAC) en 2010. Donc, nous sommes habitués à l’élection présidentielle à travers la campagne. La différence en 2015, c’est que par le passé nos interventions étaient surtout limitées dans la Région des savanes, alors que maintenant nous devons faire la campagne sur toute l’étendue du territoire national.

Qu’est-ce qui nous motive à être candidat. D’abord parce que nous n’étions pas convaincus du principe de la candidature unique. Deuxième point, suite à nos visites de terrain, nous sommes persuadés que la population veut un changement réel et que la victoire est possible. En troisième point, nous nous sommes engagés pour éviter la persistance de la bipolarisation de la vie politique Togolaise où il y a d’un côté, UNIR qui ne veut aucun changement et de l’autre l’ANC dont les stratégies sont illisibles et ne permettent pas de percevoir clairement leur volonté pour un changement. Nous pensons enfin qu’en allant à cette élection, nous offrons une alternative crédible à la population.

Togoenmarche.com : Pourtant depuis 2010 vous étiez avec l’ANC. Pourquoi c’est maintenant que vous vous rendez compte qu’ils n’ont pas une alternative crédible ?

Aimé Tchabouré Gogué : Non, vous savez que depuis 1993, ADDI a travaillé de manière constante et soutenue, pour le principe de la candidature unique. C’est ainsi que le parti a soutenu la candidature de Edem Kodjo du COD2 en 1993, celle de Bob Akitanien 2005 5 et celle de Jean Pierre Fabre en 2010. Il faut tirer les leçons des expériences passées.

C’est ainsi qu’après l’élection présidentielle de 2010, nous avions mené une réflexion interne très profonde dans le parti sur la pertinence de la candidature unique. Nous avions abouti à la conclusion que la stratégie de candidature unique n’était pas nécessairement la meilleure pour une victoire de l’opposition même dans un mode de scrutin à un tour et ce, en raison de l’histoire politique du pays et de la composition de l’électorat togolais.

Nous avons partagé nos idées avec l’ANC, nos amis du CST et ceux de l’Arc-en-ciel.

En outre, nous avons compris que sur la question des réformes l’ANC et nous, n’étions pas sur la même longueur d’onde. Nous avons estimé que la stratégie adoptée au niveau de l’ANC pour les réformes avait peu de chance de donner les résultats que nous souhaitons.

Nous ne nous entendons pas également sur la conception de travail ensemble, la capacité d’écoute de l’autre, le partage des informations, etc. Il était alors difficile de demeurer ensemble.

Togoenmarche.com : Vous êtes cinq candidats. Que proposez-vous de particulier ou de nouveau aux togolais?

Aimé Tchabouré Gogué : Nous avons un projet de société et une plate-forme que nous entendons mettre en œuvre. Sur le plan politique, nous disons que si nous sommes élus, c’est pour un seul mandat de cinq ans. Et nous sommes les seuls à avoir fait cette proposition. Deuxième chose, nous sommes prêts à travailler avec tout le monde. Vous savez, nos pays se caractérisent par le fait qu’aucun parti ne peut dire qu’il dispose de suffisamment de ressources humaines de qualités pour faire seul face aux problèmes que nous vivons. Nous disons qu’il faut rendre notre armée plus républicaine en redéfinissant leur rôle et fonction afin que tous les togolais puissent se reconnaitre en cette armée. Ensuite, nous n’allons pas faire la chasse aux sorcières même si pour ce qui concerne les crimes économiques, il faudrait rendre compte.

Nous entendons mettre aussi un accent sur l’emploi des jeunes, l’agriculture et le renforcement des infrastructures économiques. Il est vrai que les gens disent que Faure a beaucoup fait en matière de bitumage de rues dans la capitale.

Malheureusement, il y a des quartiers comme Bè et Kodjoviacopé qui sont laissés pour compte. Il faut revoir tout cela. Il y a des routes plus prioritaires (l’axe Lomé – Dapaong, des transversales, etc.)

Togoenmarche.com : Après vos discussions avec John Mahama, celui-ci a proposé de reporter la présidentielle de dix jours. Pensez-vous que dix jours soient suffisants pour corriger les insuffisances du fichier électoral ?

Aimé Tchabouré Gogué : Je ne peux ni dire oui, ni dire non. Tout dépend des problèmes à résoudre. S’il pense que ces problèmes peuvent être résolus en dix jours, pourquoi pas. Mais, si la résolution de ces problèmes doit dépasser dix jours alors nous pensons qu’il faut prendre le temps nécessaire. Nous disons que, fixer dix jours sans avoir diagnostiqué préalablement les problèmes du fichier par exemple, n’est pas la bonne proposition. Nous avons regretté que cette mission de la CEDEAO ne soit pas venue plus tôt pour aider à avoir les réformes que tant de Togolais souhaitent avant cette élection.

Togoenmarche.com : Si au soir de la présidentielle, le choix des togolais se portait sur vous pour présider aux destinés du Togo. Quels seront vos axes prioritaires ?

Aimé Tchabouré Gogué : Dans les premiers mois, les réformes politiques que nous revendiquons tant seront réglés. Procéder à la résolution définitive des problèmes de la crise sociale actuelle. Je vais résoudre le plus vite le problème du chômage des jeunes. Il est inadmissible pour un pays que des gens qui ont fait environ 17 ans d’étude ne puissent pas être employés. Ce qui constitue une perte de ressource et une cause de crise sociale potentielle.

Vous savez que le Président actuel voyage beaucoup. Or presque partout dans le pays, l’accès à l’eau potable constitue un problème sérieux auquel la population doit faire face. A partir des économies que je ferai sur la rubrique de voyage du président, je m’engage à construire un forage par semaine !

Lutter efficacement contre la pauvreté qui est une réalité dans tous les coins du pays alors qu’il y a beaucoup de potentialité dans le pays. Il faut donc revaloriser l’agriculture à travers des moyens très simples comme la normalisation des instruments de mesure des produits agricoles, la mise à disposition des paysans des intrants améliorés et la promotion d’engrais organique et la construction/amélioration des pistes rurales.

Togoenmarche.com: Monsieur le président, depuis quelques jours le front social est en ébullition au Togo. Comment analysez-vous cette situation?

Aimé Tchabouré Gogué : Non, ce n’est pas depuis quelques jours, c’est depuis quelques années que le Togo connait cette crise et c’est dramatique qu’elle dure autant. Des enseignants souvent en grèves, le service minimum dans les centres de santé est mal défini et appliqué. Quel crédit donner à notre enseignement avec des grèves récurrentes ? Quelle sera la qualité de l’enseignement et du contenu des cours que les enfants vont suivre ? Or, nous sommes dans un monde concurrentiel et le Togo certainement va perdre quelques points de compétitivité.

Nous regrettons les violences que sont introduites dans le mouvement. Ce n’est pas par des invectives, des menaces d’arrestation ou d’enlèvement des responsables syndicaux qu’une solution sera trouvée. Il faut que le gouvernement s’y mette avec les syndicats afin de trouver rapidement une solution à cette situation. La sincérité et la transparence dans les discussions, et le rétablissement de la confiance entre les protagonistes sont nécessaires pour y arriver.

Jean-Claude BAKALI

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