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Les Togolais en quête de l’intérêt général
Publié le mardi 31 mars 2015  |  La Passerelle


© Autre presse par DR
Le président Faure Gnassingbé et Gilchrist Olympio fondateur de l’UFC (opposition)


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L'univers politique togolais vient de prendre la dimension de la blessure profonde, qu'a été pour l'Union des Forces de Changement (UFC) la scission qui a donné naissance à l'Alliance Nationale pour le Changement (ANC). La réconciliation des forces de l'opposition à laquelle le Président national de l'UFC appelait et croyait dans son message de janvier 2014 apparaît plus que jamais comme une opération difficile et complexe. Certains ont vite fait de décider que l'UFC n'est plus de l'opposition. D'autres se réjouissent déjà de la mort de ce parti et de son Président. Mauvais caractère, diriez vous?

S'il est permis de choisir son parti, de le défendre sur le plan des idées, est-il concevable qu'on s'en prenne à l'âge d'un leader politique, au point de souhaiter sa mort? Cela est possible au Togo, parce que la profession politique ne se comprend pas comme le choix de servir d'abord et avant tout l'intérêt général, et surtout le bonheur des hommes, auquel doivent tendre toutes les réalisations qu'on peut être amené à faire.

A-t-on une classe politique qui est soucieuse vraiment de l'intérêt général? Tout le monde parle de l'intérêt général, mais le fait qu'il y ait une centaine de partis dans ce pays prouve qu'on en a une idée fausse. Le général de Gaule se demandait comment on peut gouverner un pays avec une grande variété de fromages. A plus forte raison comment peut-on le faire dans un pays où il y a une centaine de partis?

Le Togo est-il gouverné? Préparer des élections, convoquer le corps électoral et finalement se faire dicter la conduite à tenir par la CEDEAO. Ce n'est pas sérieux. Il y a là comme la preuve manifeste d'un problème de gouvernance, malgré les dix ans d'expérience du pouvoir de M. Faure GNASSINGBE. Si la CEDEAO a usé de son droit d'ingérence dans les affaires du Togo, n'est ce pas parce que le pays s'est façonné une image de pays, qui peut compromettre la sécurité sous-régionale déjà mise à mal par Boko Haram au Nigéria? Les responsabilités sont partagées en la matière.

En effet, l'opposition, celle qui se dit la plus représentative puisqu'elle a des candidats n'est pas mieux lotie, non plus. Par exemple, comment peut-on comprendre qu'au moment où les travailleurs togolais revendiquent des augmentations de salaire, parce que ce qu'ils perçoivent ne leur suffit pas, des partis engagés dans la course électorale en soient à demander des contributions financières pour leur campagne.Une telle opération se fait avec tact et élégance. Des gens qui ne respectent pas la souffrance des travailleurs, le feraient-ils une fois arrivés au pouvoir?

Un pouvoir qui ne rassure pas par sa manière de gouverner, une opposition qui ne rassure pas non plus et qui ne respecte pas les souffrances des travailleurs. Tel est le tableau que la classe politique togolaise présente à trois semaines du scrutin présidentiel, faute d'avoir défini un consensus minimum sur l'intérêt général.

Un journaliste réagissant au mémorandum de l'UFC sur un des candidats, en l'occurrence M. Jean Pierre FABRE, qu'il soutient, et c'est son droit, a cru bon devoir écrire que la descente aux enfers de l'UFC se poursuit. S'il pouvait comprendre que si descente aux enfers il y a, c'est le Togo qui y descend! Parce que sa classe politique, morcelée en cent partis l'y pousse. Inverser la tendance, c'est taire les ambitions personnelles, définir des ambitions nationales et humaines, créer un consensus autour de l'intérêt général, au coeur duquel il y a la paix, la justice, l'égalité des chances, le respect mutuel, la confiance.

Ce sont là autant de défis que la classe politique dans son état actuel ne semble pas prête à relever.
L'intérêt général au Togo, ce n'est pas demain la veille, dirait un pessimiste.

Dy GILID

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