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Présidentielle du 25 avril 2015/ODDH et Société civile craignent des impacts fâcheux de la grogne de la STT sur le scrutin
Publié le vendredi 3 avril 2015  |  Telegramme 228


© aLome.com par Parfait
Zeus AJAVON, un juriste constitutionnalise.


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Trois grands points sont contenus dans ce rapport établi par les Organisations de Défense des Droits de l’Homme et de la Société Civile sur les derniers événements qui se sont produits à Dapaong, à Nandouta dans la préfecture de Dankpen, à Djréhouyé et à Glei dans la préfecture de l’Ogou. De manière implicite, ces organisations formulent leurs craintes d’un scrutin mouvementé par la grève à répétition des enseignants et de tous les fonctionnaires de l’Etat qui réclament de meilleures conditions de vie et de travail.



RAPPORT DE VERIFICATION DES FAITS SUR LES EVENEMENTS DE DAPAONG, DE NANDOUTA DANS LA PREFECTURE DE DANKPEN, DE DJREHOUYE ET DE GLEI DANS LA PREFECTURE DE L’OGOU


La crise du secteur social connaît une exacerbation accrue dans plusieurs villes et localités du pays avec les sorties massives des apprenants dans les rues, suivies souvent d’une répression policière et militaire excessives. Une Mission de vérification des faits menée par les Organisations de Défense des Droits de l’Homme et de la Société Civile a permis de relever les faits ci-après, objet du présent Rapport.

I. LA SORTIE DES MILICIENS DU POUVOIR RPT/UNIR A DAPAONG


La grève des fonctionnaires a été beaucoup plus ressentie dans le monde éducatif à cause du nombre important des enseignants.


Le mot d’ordre de sit-in lancé les 10 et 12 Mars 2015 par la Synergie des Travailleurs du Togo (STT) a conduit les élèves à descendre une fois encore dans les rues pour réclamer les cours.
Le 09 Mars 2015, pour tenter de paralyser ce mouvement, une équipe du parti UNIR aurait fait une tournée dans les établissements scolaires avec pour prétexte de distribuer les cartes scolaires numériques établies aux élèves depuis quelques mois. Dans leurs interventions, ils auraient affirmés qu’ils sont envoyés par le chef de l’Etat, candidat du parti UNIR. La preuve même en est que sur leur banderole, était inscrit au milieu le nom du parti « UNIR ». Dans leurs propos, ils affirmaient également que le bon sens voudrait que si quelqu’un vous aide, en retour, vous fassiez sa volonté. Suite à ces propos, les élèves ont commencé par scander le nom du candidat d’ADDI à la prochaine présidentielle, M. GOGUE.
Les tristes évènements des 12, 15 et 16 mars 2015 auraient été planifiés et exécutés par les autorités pro-unir en place.


Le Jeudi 12 mars 2015, le Directeur d’Ecole Primaire Publique Camp Gendarmerie, le nommé DAME Damigou Augustin, membre du clan DIYOBE, a été violenté par des enseignants se réclamant de la STT, motif pris du fait que ce Directeur avait en sa possession un relevé de noms des grévistes à transmettre à sa hiérarchie, sur demande de cette dernière.


Le Dimanche 15 mars 2015, certaines personnes, membres du clan DIYOBE, partisans du parti UNIR et se réclamant du clan autochtone de Dapaong, avec à leur tête le Préfet de Tône et les nommés Maxime Kangbéni, KOLANI Yempabe, ex-député de Tône, MOBIRE Liogue, surveillant du Lycée Dapaong ville, DAME Damigou et TILATE Yarbondja, avec l’adhésion de certains jeunes, surtouts du quartier Koutidjoak, se sont levés pour prendre la vengeance du directeur. Pour ce faire, ils se constituent en miliciens pour s’attaquer aux enseignants au cours d’une Assemblée Générale de la STT dans l’enceinte de l’Ecole Primaire Publique de BODJOPAL, et ce à coups de machettes, de gourdins cloutés, de massues, de cailloux et de lances.


Le lendemain 16 mars 2015, les élèves sont descendus de nouveaux dans les rues. Les miliciens se seraient préparés pour les attaquer, mais vu le nombre important des élèves et la présence des fonctionnaires qui étaient en meeting non loin du lieu où se trouvait les élèves, ils ont dû replier, laissant désormais les élèves face à une répression policière et militaire excessives, en présence de certains membres du gouvernement dont celui de la Sécurité et de la Protection Civile, le Colonel YARK DAMEHANE, dépêchés dans la localité pour la circonstance.


Malgré le fait que certains miliciens ont été clairement identifiés par les victimes, aucune interpellation n’a eu lieu à cet effet. Il suit donc, et selon les investigations, que l’accalmie observée de nos jours reste très précaire et il aura suffi d’une petite étincelle pour raviver les rancœurs. Des investigations révèlent avec précision que les meurtres des élèves Anselme Gouyano SINANDARE et Douti SINANLENGUE sont toujours sources de haines vives et ouvertes.

II- L’IMPUNITE DU PREFET MANGANAWE A DANKPEN : LE REFUS ABSOLU DE TOUTE DIVERSITE D’OPINION ET L’AFFAIRE DU DEPUTE TARGONE


Le 26 mars 2015, Cinq (05) membres du Bureau de la Section Parti Démocratique Panafricain (PDP) ont été arrêtés et gardé à la gendarmerie de NANDOUTA, motif pris de ce qu’ils auraient menacé d’expulsion le Chef dudit village, M. TARGONE Dourougnon Paul, et que suite à ces menaces, ce dernier serait porté disparu.


Malgré le fait que ce dernier soit lui-même et publiquement venu démentir ces menaces, les cinq militants du parti de l’Honorable TARGONE sont maintenus en garde-à-vue. C’est ainsi que les populations, très remontées, vont menacer de se soulever et le Préfet MANGANAWE va requérir un camion de Bérets Rouges venus de Kara pour réprimer toute tentative de contestation.


En outre, ayant désormais appris que c’est la justice qui, arbitrairement, empêche leur élu, c’est-à-dire le député Targone, de se déplacer dans sa localité, les jeunes ont alors déclaré que si on ne laisse pas leur élu venir, alors aucun autre candidat ne viendra battre campagne à Nandouta.
Rappelons qu’à ce jour, le canton de Nandouta seul compte deux (02) postes de gendarmerie, alors que certains cantons n’en possèdent même pas. Ce sont les pures manœuvres du Préfet MANGANAWE pour intimider, voire terroriser les populations qui refusent de militer dans le parti UNIR.
Les risques de violences :


- Nandouta est un canton frontalier composé des Konkombas, ethnie majoritaires du Nord-Ghana.
- Les Préfet de Dankpen, le Colonel MANGANAWE jouit d’une impunité totale qui explique sa toute puissance, ce qui lui fait croire qu’il a un droit de vie ou de mort sur les habitants.
- Ensuite, la procédure dans le dossier de l’Honorable Targone reste à ce jour très statique. Les multiples demandes formulées par l’intéressé, un élu du peuple en plus, pour aller à la rencontre de son électorat sont restées lettre morte.

III- LES GRAVES INCIDENTS SURVENUS A DJREHOUYE, DANS LE CANTON DE HOSSOU (PREFECTURE DE L’OGOU) : LA RESURGENCE DU MAJOR KOULOUM N’MA BILIZIM
A la suite de la désignation du Monsieur APEDO, chef du village de Djréhouyè, comme personne-ressource lors des opérations de révision des listes électorales, celui-ci a été contesté par le chef de la communauté Kabyè BAWOULIBANA. A cet effet, le chef APEDO a volontairement dit non à cette mission. Son secrétaire général avait néanmoins cherché à discuter avec les contestataires.


Dans la soirée du 02 Février 2015, une trentaine de personnes étaient parti dans la maison du secrétaire général pour le violenter. Lui et sa famille ont trouvé refuge chez le chef APEDO. Plus tard, quand ce dernier raccompagnait ses hôtes, ils ont été attaqués par les mêmes partisans du chef BAWOULIBANA. Sous prétexte que les victimes ont entonné l’hymne national à la suite d’un appel téléphonique, ce qui pour eux fait revivre des souvenirs douloureux de 1992.


Armés de pierres et de gourdins, ils ont blessé la femme et l’enfant du chef APEDO, puis, ils sont allés casser sa maison.


Les autorités locales et administratives, y compris le Préfet de l’OGOU, n’ont pas pu rétablir le calme le lendemain. C’est le Major KOULOUM qui réussit à le faire par son intervention.


Il faut souligner que les agents de sécurité ont assisté impuissants à la casse de la maison du chef APEDO. Par après, deux personnes ont été interpellées, mais qu’elles ont relâchées le lendemain, sans que le Procureur de République près le Tribunal d’Instance d’Atakpamé ne soit même informé. Les auteurs des casses, impunis, menacent déjà quiconque suivra un responsable de l’opposition en ces périodes électorales, rappelant aux populations les tristes souvenirs de 2005.
Le Major Kouloum est intervenu sur le sujet à travers les ondes de Radio Horizon News au nom de l’Amical de la Relance pour le Nouvel Ordre et la Paix dans la Région des Plateaux (ARNOPPLA).


L’analyse de la transcription de l’émission radio animée par le Major KOULOUM laisse transparaitre des facteurs de violence à redouter pendant les élections. D’abord en ce qui concerne les divisions au sein du parti UNIR. Ensuite, en ce qui consterne la composition de cette amicale, étant donné qu’il est fait état de ce que cette amicale serait composée majoritairement sinon exclusivement des ressortissants du nord, à la solde du Major KOULOUM.


En outre, le nom du Major KOULOUM a été cité comme l’une des auteurs et commanditaires des tristes évènements survenus dans la préfecture de l’OGOU avant, pendant et après la présidentielle de 2005.
L’impunité est un facteur de violence qui a été noté dans tous les ateliers de sensibilisation.
En outre, si à Gléi, certains détenus n’ont pas été relâchés jusqu’alors, les casseurs de Djéréhouyé ont été de leur coté relâchés. C’est un cas de discrimination qui enlève à l’application de la loi sa crédibilité. Ce qui provoque la colère de certains citoyens.


IV- L’EXPÉDITION PUNITIVE DES MILITAIRES DU CAMP DE TEMEDJA SUR LES POPULATIONS DE GLEÏ
Lundi 23 mars 2015, les mouvements d’humeurs des élèves connus ces derniers temps sur toute l’étendue du territoire national se sont étendus à Gléi.


Ces mouvements ont repris le mercredi 25 mars 2015 où de jeunes apprenants ont manifesté leur désapprobation face à la constante perturbation des cours observée depuis quelques temps.
Selon les informations recueillies sur place, lorsque les élèves sont allés déloger leurs camarades des centres privés, les forces de l’ordre ont tenté de les disperser à coups de grenades lacrymogènes. C’est alors que s’installent des courses-poursuites entre jeunes apprenants et forces de sécurité et l’érection des barricades sur la nationale N°1 par les élèves.


Un renfort d’agents de sécurité venu d’Atakpamé n’a pu calmer la tension. Des militaires ameutés depuis le camp de TEMEDJA uniquement pour la circonstance, vont se livrer, aux côtés des forces de sécurité, à une véritable expédition punitive caractérisée par un usage excessif et disproportionné de la force militaire.
Cette répression a occasionné beaucoup de blessés et de dégâts matériels, tant les militaires s’en prenaient à tout sur leur passage, fracassant les portes et entraient dans des maisons, voire des chambres.
Jusqu’à ce matin, sur les 23 personnes interpellées, seuls neuf (09) dont sept (07) élèves, ont recouvré leur liberté.
Plusieurs personnes consultées sur place s’interrogent que ce soit dans ce conteste délétère que le chef de l’Etat convoque le corps électoral.


A la question de savoir si le chef canton craint les violences pendant les élections, il répond : « Soyons honnêtes. Si j’étais à la place du gouvernement, je vais éviter tout ceci. Que le gouvernement satisfasse au moins graduellement la STT pour avoir la paix sinon ces événements vont perturber les élections ».
Au total, c’est dans cette situation sociopolitique très tendu et très instable, caractérisée par l’ébullition du front social, le refus des réformes, le contentieux sur le fichier électoral, les descensions sur le format du bulletin de vote, les cafouillages répétés et la honte observés au sein de la CENI, que le corps électoral est convoqué aux urnes pour le 25 avril 2015.

En tout état de cause, le peuple togolais saura prendre ses responsabilités le moment venu.

Fait à Lomé, le 25 mars 2015,


Le Coordinateur,

Me Zeus Ata Messan AJAVON

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