Togo - Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Octave Nicoué Brohm était l’invité d’une émission-débat sur radio Fréquence1 ce jeudi 02 avril en fin de matinée. Naturellement, lorsqu’il s’est agi de la gestion de la grève du Syndicat des praticiens hospitalier du Togo (Synphot) en 2008, le ministre a nié avoir tenté de corrompre les responsables de ce syndicat.
Un responsable de ce syndicat qui suivait l’émission hier, n’a pu s’empêcher de crier : « Il ment ! ». Octave Nicoué Broohm a peut-être oublié qu’il parlait des personnes qui sont encore en vie.
L’histoire est très bien connue des Togolais. Elle remonte en 2008. A l’époque, la presse en avait abondamment parlé. Le ministre avait bien tenté de corrompre quelques responsables du Synphot à coup de plusieurs millions de FCFA. L’offre augmentait au fur et à mesure que le syndicat résistait.
La scène se passait dans les bureaux de l’ex-ministre Komlan Mally, alors ministre de la Santé. En lieu et place de la satisfaction des doléances du Synphot qui appelait les praticiens hospitaliers à la grève, Octave Nicoué Broohm, en présence de son collègue Komlan Mally, ont tenté d’acheter les délégués venus pour discuter avec eux.
Face au refus des délégués, les membres du gouvernement ont augmenté leur « offre » jusqu’à 250 millions de F CFA. L’intransigeance de ces responsables du syndicat avait amené Octave Nicoué Broohm à s’écrier au cours de la réunion : « Deux cent cinquante millions !!! Deux cent cinquante millions !!! Deux cent cinquante millions !!! ».
Pour nombre d’observateurs, le ministre de l’Enseignement supérieur a raison de ne pas pouvoir dire la vérité en direct sur cette radio, sinon quel regard le peuple porterait sur lui ? Ce professeur de Philosophie a du mal à assumer son passé. Mais qu’il sache au moins que ceux qu’il a tenté de corrompre sont encore là et le suivent partout.
Paradoxalement, c’est encore lui qui se met au devant des négociations entre la Synergie des travailleurs du Togo (STT) et le gouvernement. Fait-on encore confiance à son génie corrupteur ? La question mérite d’être posée.