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La marche de la STT reportée en attente de la reprise des cours pour déverser les élèves dans la rue
Publié le samedi 4 avril 2015  |  Chronique de la Semaine


© aLome.com par Parfait
La STT en conférence de presse au siège du SYNPHOT, réitère sa disponibilité pour un dialogue franc avec le Gouvernement du Togo.
Lomé, le 11 mars 2015, siège du SYNPHOT, à Adidogomé. La STT détaille les points d`achoppement de son dialogue avec le Gouvernement, ces derniers jours.


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La Synergie des Travailleurs du Togo (STT) continue de prendre en otage les fonctionnaires togolais. Après avoir lancé, pendant la semaine de composition des élèves, une grève de cinq jours qui a été peu suivie, les responsables de la STT ont annoncé pour le jeudi 2 avril une marche qui a été reportée sur le 8 avril prochain.

Les Togolais honnêtes se demandent pourquoi tout ce tintamarre alors qu'un cadre de discussion est créé pour trouver une solution au problème des fonctionnaires suite à la signature du relevé de conclusions dûment paraphé par cette même Synergie qui le dénie après au motif que la base l'a rejeté. Si les responsables de la STT étaient un peu sérieux, ils devraient se rendre compte que cette grève de cinq jours n'a pas été totalement suivie.

Dans le secteur de l'éducation, nombreux sont les enseignants qui sont allés assurer la composition du deuxième trimestre que la Synergie a voulu saboter. C'est seulement à Gléï que sa mayonnaise a pris avec les violences bien organisées par Mme Nadou, Tsolenyanu Gilbert et Walla Atchi. Parmi les 19 personnes arrêtées suite à cette violence à Gléï, il n'y a que quatre élèves et un étudiant. Le reste des personnes interpellées est constitué d'hommes envoyés par les responsables de la Synergie pour semer la violence dans cette localité.


Actuellement, ils sont déférés à la prison civile d'Atakpamé et la STT réclame leur libération alors qu'elle nie être derrière ces violences. En somme, le mot d'ordre de grève de la STT n'a pas été totalement suivi dans les établissements scolaires.

Dans le secteur de la santé, certains hôpitaux ont été touchés par cette grève, faisant des morts que l'histoire mettra sur le dos des deux médecins membres du bureau de la Synergie, en l'occurrence Walla Atchi et Tsolenyanu Gilbert pour non assistance à personne en danger de mort.


Certes, le personnel soignant peut aller en grève, mais il a l'obligation d'assurer le service minimum. Malheureusement, cette obligation a été foulée au pied par les responsables de la Synergie par pure méchanceté, laissant des patients mourir sans soins. Le hic, c'est que certains agents qui émargent sur le budget autonome des établissements hospitaliers, sont sans salaire parce que n'ayant pas travaillé, leurs structures n'ont pas fait de recettes pour pouvoir les payer. En clair, les responsables de la Synergie ont décidé de les affamer alors que les revendications sur la valeur indiciaire ne regardent que les fonctionnaires de l'Etat.


Face aux désistements des fonctionnaires de l'Etat qui commencent par bouder les mots d'ordre de grève de la STT, les responsables de cette centrale syndicale ont opté pour la méthode " made in ANC ", c'est-à-dire la marche. Les responsables de la Synergie ont en effet appelé à une marche le jeudi 2 avril avant de reporter cette manifestation sur le 8 avril prochain.


Si les Togolais ont salué cette décision de la Synergie de faire descendre ses membres dans la rue plutôt que d'y pousser les enfants innocents, l'on se demande si les agents de l'Etat vont répondre présents à cette manifestation.



C'est face à cette inquiétude que les responsables de la STT ont rencontré certains responsables de l'ANC pour solliciter leurs marcheurs professionnels afin de pallier aux désistements éventuels des agents de l'Etat. Etaient présents à cette rencontre le Docteur TSOLENYANU, le Docteur WALLA, le Professeur David DOSSEH pour le compte de la STT, et Raymond HOUNDJO et Francis PEDRO pour le compte de l'ANC. Malgré le démenti de la Synergie, une source proche de l'ANC confirme cette rencontre qui a eu lieu au siège du parti.


Il apparaît clairement que les responsables de la Synergie ont un autre agenda qui n'a rien à voir avec les revendications salariales.


Si Tsolenyanu Gilbert, Walla Atchi et Nadou Lawson étaient préoccupés par les revendications salariales, ils n'allaient pas rejeter le relevé de conclusions qu'ils ont librement signé. Si ce trio était préoccupé par le bien-être des fonctionnaires, il siégerait au sein du comité technique de suivi qui a pour mission de faire des propositions concrètes au gouvernement.


Aujourd'hui qu'ils arpentent les couloirs des partis politiques, leur masque vient de tomber et les agents de l'Etat devraient se méfier de cette centrale. La synergie des Organisations de Défense des Droits de l'Homme (ODDH), l'aile marchante de l'ANC, a annoncé ouvertement, au cours d'une conférence de presse hier, sa participation à cette marche reportée sur le 8 avril. L'on se demande si tout ce brouhaha est destiné aux revendications salariales.


En tout cas, les autres centrales que la Synergie qualifie d'être à la solde du pouvoir, ont travaillé au sein du Comité technique et ont fait des propositions concrètes au gouvernement qui a promis donner une réponse dans les prochains jours.

Il va sans dire que si le gouvernement donne une suite favorable aux propositions faites par le comité technique, la fameuse marche de la Synergie ne regroupera que les marcheurs professionnels de l'ANC et de la synergie des ODDH. Nombreux sont les fonctionnaires qui commencent par se démarquer de la STT dont les méthodes de revendication n'ont rien de syndical.


Selon une source proche de la STT, le report de la marche initialement prévue pour le 2 avril est destiné à attendre la reprise des classes pour déverser dans la rue les élèves qui sont actuellement en congé.
Selon un haut responsable du BIT qui suit de près les mouvements sociaux au Togo, les méthodes employées par la Synergie sont intolérables. " On ne peut pas sortir les élèves dans la rue pour des revendications d'ordre salarial", souligne-t-il.


La STT apparait alors comme une centrale hors-la-loi qui ne respecte aucun principe syndical. Le comble pour cette centrale, c'est d'aller solliciter les services d'un parti pour sa marche.


Il apparait clairement que conscients du fait que les fonctionnaires togolais ne participeront pas à cette marche, les responsables de la STT sollicitent les marcheurs professionnels de l'ANC et les élèves pour les besoins de la cause. Les ODDH ayant également annoncé leur participation à cette marche, il va sans dire que la Synergie sort de son cadre syndical pour mener des actions politiques. Or la préoccupation majeure des travailleurs, c'est la revalorisation de leur salaire.


La Synergie peut donc continuer sa route mais sûrement pas avec les fonctionnaires dont le gouvernement s'apprête à revoir la grille salariale.


Aliziou Dominique


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