Le sommet de l’Union africaine s’est ouvert samedi à Addis Abeba en présence du président du Togo, Faure Gnassingbé (photo). L’organe panafricain a décidé de s’en prendre à la Cour pénale internationale (CPI) et de critiquer en particulier les procédures qui visent des chefs d’Etat en exercice.
Ainsi, l’UA estime que le président kényan Uhuru Kenyatta ne doit pas se rendre devant la CPI tant que la requête d’ajournement n’a pas reçu de réponse.
L’organisation a demandé au Conseil de sécurité de l’ONU, dont le Togo est membre, un ajournement des poursuites en cours à La Haye contre les dirigeants en exercice.
L’UA était notamment réunie à Addis Abeba pour examiner ses liens avec la CPI. Cet examen avait été réclamé par le Kenya, dont le président Uhuru Kenyatta et le vice-président William Ruto sont poursuivis pour crimes contre l’humanité par la CPI.
La Cour pénale internationale "n’est plus le lieu de la justice, mais le jouet des pouvoirs impérialistes en déclin", a accusé le président kényan Uhuru Kenyatta lors d’un discours.
"Cette Cour agit sur demande des gouvernements européens et américain, contre la souveraineté des Etats et peuples africains. (...) Des gens ont qualifié cette situation de ’chasse raciale’, j’ai de grandes difficultés à être en désaccord", a-t-il ajouté, selon le texte officiel de son discours.
"Nous voulons voir la CPI équitable et impartiale à travers le monde, mais que pouvons-nous faire quand tout le monde sauf l’Afrique semble exempt de rendre des comptes", a-t-il martelé.