Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Togo    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Économie
Article



 Titrologie



Autre presse N° 001 du

Voir la Titrologie

  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Économie

Togo/Crise sociale : la STT, désormais ennemi juré du Gouvernement
Publié le mardi 7 avril 2015  |  Afriquinfos


© aLome.com par Parfait
AG extraordinaire de la STT qui a maintenu le cap du dẻbrayage de 72h dans la Fonction publique.
Lomẻ, le 2 mars 2015, Centre communautaire de Tokoin. La base de la STT demeure ferme dans ses revendications d`amẻlioration du quotidien des fonctionnaires togolais.


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier


En décidant de reporter de près d’un mois la rentrée scolaire de Pâques 2015, le gouvernement togolais a avancé des raisons sécuritaires pour justifier une décision manifestement impopulaire. Cependant, cette mesure cache mal une volonté de fermer durablement la porte du dialogue direct avec la Centrale STT (Synergie des travailleurs du Togo).


De toute vraisemblance, ce n’est pas pour demain que la STT et le Gouvernement togolais vont de nouveau s’asseoir autour d’une même table de discussions. La faute surtout à un exécutif qui ne conçoit pas l’enclenchement de nouveaux rounds de discussion avec la STT en aparté, loin des six autres Centrales syndicales existant au Togo. Et pourtant, c’est à cette exigence que tient depuis un mois la STT, fermement soutenue par une base grandissante, contre vents et marrées.

Reporter la rentrée des classes d’un mois est une occasion en or pour les autorités togolaises de couper l’herbe sous le pied des syndicalistes de la STT. Dans leur entendement, les mouvements de grève que lancent régulièrement la STT (et récoltant de massives adhésions) depuis le début de l’année 2015 prennent plus dans les hôpitaux et les écoles que dans d’autres secteurs. De ce fait, museler les écoles signifierait isoler la STT.

Une tactique qui ne devrait pas être payante

En faisant de la STT un ennemi presque juré, les hautes autorités de l’exécutif togolais étalent sans ambages leur manque de volonté de ne pas apprécier à sa juste valeur la réelle cause de la crise sociale qui couve au Togo de façon exacerbée depuis 2012.


Avec un taux de pauvreté touchant encore 58% des populations togolaises alors même que les signaux macroéconomiques de leur pays sont au vert et que de nouvelles perspectives s’offrent à l’économie togolaise, on imagine mal le Gouvernement museler la STT en optant pour la fermeture des écoles. « Ventre affamé n’a point d’oreille », dit l’adage ; la majorité des Togolais, témoins de l’opulence de plus en plus insolente dans laquelle vivent certaines personnalités de premier plan de l’Etat, de surcroît de simples fonctionnaires, ne devraient pas fléchir durant les jours à venir dans leurs revendications légitimes et basiques.

En voulant contenir la colère des enseignants et de la STT en confinant le monde scolaire à la maison, le Gouvernement risque de produire le contraire de l’effet escompté.

Quel que soit le lieu où ils se trouvent, avec ou sans écoles ouvertes, les fonctionnaires togolais, tant qu’ils ne bénéficieront pas d’un quotidien amélioré, vont suivre allègrement les mots d’ordre de grève de la STT. Avec au passage de incidences perceptibles dans toute l’Administration togolaise.

Pour leur part, inoccupés, les élèves ne devraient pas se faire prier pour rejoindre dans les rues tout mouvement social ou politique de contestation, si jamais les négociations STT-Gouvernement au point mort en ce moment, se radicalisent.

Sur le plan politique, la goutte d’eau qui pourrait faire déborder le vase, ce sont les frictions opposition-parti au pouvoir autour du fichier électoral. La non-opérationnalisation des réformes constitutionnelles et institutionnelles (pré-élection) a suffisamment chauffé au blanc les positions des uns et des autres.

Affaibli par près de 15 ans de rupture de coopération avec l’étranger, et actuellement sur la bonne voie pour redécoller, l’économie togolaise résisterait difficilement à toute nouvelle poussée de fièvre fait d’un cocktail revendications sociales violentes/contestations du cadre électoral ou contestation des résultats de la présidentielle.



Jacques Ganyra

 Commentaires