La question du positionnement des candidats sur le bulletin de vote et la transmission des résultats du scrutin présidentiel du 25 avril 2015 à partir des bureaux de vote vers les CELI et vers la CENI ou par voie électronique dénommé SUCCES sont les deux (2) sujets qui enveniment les rapports au sein de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Pourquoi le Combat pour l’alternance politique en 2015 (CAP 2015) redoute le système de transmission des résultats de l’élection par voie électronique ?
Intervenant ce mercredi sur la radio Victoire FM, Edem Atantsi, membre de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) au sein de cette institution qui organise les élections au Togo, a donné quatre (4) raisons pour lesquelles le CAP 2015 ne peut avoir confiance en ce système.
Selon le secrétaire national chargé des affaires politiques à l’ANC, la transmission des résultats par voie électronique a été expérimentée en 2010 à travers l’utilisation du VSAT. « Lorsqu’on a commencé à proclamer les résultats à la CENI et qu’on avait constaté qu’un candidat était en avance, on nous a dit que le VSAT était tombé en panne. Selon l’expert sénégalais, le système avait été bloqué. Après, les résultats ont été manipulés », a déclaré M. Atantsi.
Autre raison avancée, « en 2013, les résultats étaient publiés au moment même où les résultats sortis des urnes n’avaient pas atteint les Commissions électorales locales indépendantes (CELI). Sans plénière de la CENI, la tendance des résultats est devenue résultats alors que la CENI n’avait pas validé ces résultats », a-t-il regretté.
Cette manière de publier les résultats, a-t-il souligné, consiste à mettre les Togolais devant le fait accompli avant que la CENI ne rassemble les véritables résultats sortis des urnes. « Nous ne l’accepterons pas », prévient le responsable du CAP 2015.
Pour’ lui, la loi électorale n’a pas prévu cette procédure électronique, mais plutôt le comptage des votes à partir des procès-verbaux.
« La loi électorale donne des indications précises. Le moyen pour la transmission des résultats, c’est les procès-verbaux, les feuilles de dépouillement élaborés et conçus dans les bureaux de vote, la fiche d’émargement des électeurs. C’est à partir de ces éléments que la Cour constitutionnelle peut donner ses appréciations sur le contentieux électoral. Nous avons été surpris aujourd’hui qu’on associe à cette procédure évoquée par la loi électorale en ses articles 102 et 103 une autre procédure qui est une procédure électronique non prévue par la loi », a indiqué M. Atantsi.
Selon le membre de la CENI, la gestion du système de proclamation des résultats par voie électronique se fait parallèlement à la CENI. Le CAP 2015 redoute également la présence de l’expert béninois Clément Aganahi à la CENI. « Il est le cerveau de SUCCES. C’est un expert en mission pour le pouvoir », a laissé entendre Edem Atantsi.
« Nous ne voulons pas qu’après les élections qu’il y ait encore des morts, qu’on proclame quelqu’un qui n’a pas gagné qu’il est le vainqueur. Nous voulons que cette fois-ci les Togolais soient rassurés que le vainqueur de cette élection soit celui qui a été choisi par eux. Nous n’allons pas continuer par proclamer de faux résultats dans ce pays », a conclu M. Atantsi.