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Législatives togolaises : A la recherche du chaînon manquant
Publié le mardi 18 juin 2013  |  L'Observateur.bf




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Si on devait décerner la palme d’or de la situation politique la plus alambiquée, la plus cocasse, la plus inédite qui soit, en tous cas sous nos tropiques, nul doute que ce serait au pouvoir togolais.

En effet, sans avoir au préalable eu à peser le pour et le contre et eu à fixer la moindre date officielle, fût-elle approximative, pour aller aux urnes ni même daigné convoquer le corps électoral, la CENI du pays de Gnassingbé père et fils a convié sans autre forme de procès les partis politiques ou regroupements politiques à déposer la liste de leurs candidats aux prochaines élections législatives à partir du lundi 3 juin 2013.

Refus catégorique de l’opposition (qui, soit dit en passant, est loin d’être une chiffe molle en dépit de la «trahison» de Gilchrist Olympio), qui dit qu’elle ne déposera pas sa liste de candidats tant que la date officielle du scrutin ne sera pas officiellement annoncée. Le moins que l’on puisse dire, c’est que rarement même dans nos démocraties bananières, voire céréalières, on aura adjoint à des prétendants à une élection de faire acte de candidature sans que ces derniers ne sachent exactement comment et à quelle date livrer bataille. C’est exactement la proposition, on ne peut plus hors de saison, faite par la CENI. Et comme il fallait s’y attendre, l’opposition togolaise n’a pas daigné manger de ce pain-là ou, disons, de ce gari–là.

C’est sans aucun doute pour cela que le dépôt des candidatures, initialement prévu du 03 au 10 juin, a été prorogé jusqu'au 16 juin. En tout cas, c’est la toute nouvelle date indiquée par le ministère de l'Administration territoriale, ce département que dirige Gilbert Bawara, proche de Faure Gnassingbé, le saint des saints de cette «démocratie héréditaire au Togo».

A l’évidence, on ne pouvait faire mieux que de repousser la date dudit scrutin. Le pouvoir en place au Togo est d’autant plus enclin à aller au consensus, à ne pas effaroucher certains bailleurs de fonds que l’Union européenne, son principal bras financier pour ces législatives, qui scrute, analyse, suit de très près la situation, a décidé à un certain moment, compte tenu de la tournure prise par la situation politique, de se mettre en marge du processus électoral dans l’attente d’une approche plus consensuelle des négociations politiques.

Il ne faut pas manquer de souligner que dans ce cas togolais-ci, un report pourrait toujours servir à améliorer les choses, en l’occurrence en ouvrant un processus de discussions entre les différents partis et formations politiques et ainsi qu'en procédant aux arbitrages convenables pour un scrutin apaisé. C’est que ces législatives viennent après bien de gorges chaudes, de discussions à n’en pas finir et de marches sur les bitumes et les routes cahoteuses de Lomé.

D'abord prévues en octobre 2012, puis en mars 2013, ces élections ont été retardées à cause de ces contestations, plusieurs partis politiques de l'opposition et non des moindres réclamant à cor et à cri des réformes institutionnelles et constitutionnelles avant de s'y engager.

On se doute bien que ce report pourrait être salvateur en permettant aux différents acteurs de la scène politique togolaise de retrouver le chaînon manquant, c'est-à-dire le consensus utile pour aller vers des élections apaisées.

Boureima Diallo

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