LOME, Un plan d'action "Horizon 2025" sera lancé au Togo en vue d'insuffler du renouveau dans le système de l'enseignement supérieur et, en conséquence, accompagner le processus de développement du système éducatif togolais.
Cela intervient à un moment où les autorités togolaises s' accordent avec les experts en développement qu'il y a un décalage entre les besoins du marché de l'emploi et la formation qu'elle soit technique ou dans les universités qui ont adopté depuis quelques années le système Licence Master Doctorat (LMD).
C'est dans un contexte national marqué d'un taux cumulé du chômage et du sous-emploi estimé à près de 28,6% dans un marché sur lequel des établissements de l'enseignement supérieur, majoritairement privés, déversent des milliers de jeunes de plus en plus diplômés pour la plupart de Brevet de technicien supérieur (BTS)
Dans cette dynamique, un Conseil présidentiel d'enseignement supérieur se tiendra en novembre prochain à Lomé, capitale togolaise, en terme de rencontre de concertation nationale des enseignants-chercheurs des deux universités du Togo et des professeurs de l'enseignement technique public et privé du pays.
Déjà huit thèmes sont retenus et sont soumis aux enseignants- chercheurs pour des réflexions approfondies relatives à ces assises qui débattront de la performance du système éducatif et des défis à relever pour "avoir une vision de l'enseignement supérieur d'ici 2025", a expliqué le ministre de l'Enseignement supérieur Octave Broohm.
En attendant cette rencontre nationale, le gouvernement a tenté de mettre de l'ordre dans l'enseignement supérieur privé qui est appelé à se conformer dorénavant à des normes inspirées des référentiels du CAMES et adaptées aux réalités du pays.
Ces normes sont compilées dans un document qui a été soumis le 11 octobre dernier aux acteurs de l'enseignement supérieur privé. Elles portent notamment sur la qualité de la formation et la fiabilité des diplômes délivrés.
Les exigences du gouvernement togolais traitent de la gouvernance, la qualification du personnel enseignant, du programme de l'enseignement, de la qualité de l'enseignement et des infrastructures.
Dorénavant, le gouvernement appelle à ce que tout promoteur de l'enseignement supérieur ait un niveau d'étude élevé ou s' adjoigne les services d'un enseignant de rang A du supérieur ou d' un professeur qui puisse l'aider.
"On vérifie si le programme proposé est bon, s'il peut arriver à décerner une Licence valable en tenant compte des exigences du marché du travail", a expliqué Messan Gbéassor, Directeur de l' Institut national de recherche scientifique.
Dans sa logique de recherche de plus de performance, le gouvernement a pris, en conseil des ministres le 9 octobre dernier, un décret qui place désormais les universités sous tutelle exclusive du ministre de l'enseignement supérieur, en vue de renforcer l'autonomie de ces institutions et d'élargir leurs missions.
"Les cursus de formation seront ainsi réorientés en vue de leur donner un contenu plus adapté aux exigences du monde professionnel et de promouvoir la culture de l'entrepreneuriat", ont expliqué les autorités togolaises.