LOME – C’est le ministère de l’Economie et des Finances du Togo qui tape de nouveau du poing sur la table pour dénoncer un phénomène qui semble avoir la vie dure dans le monde financier togolais : le pullulement d’IMF (Institutions de microfinance) illégales.Malgré un taux de bancarisation qui demeure très faible et un taux de financement de l’économie locale par les institutions de crédit qui demeure également insignifiant, les IMF ont une certaine cote auprès des populations togolaises. Cependant, certaines d’entre elles continuent d’opérer illégalement.« Il m’a été donné de constater que des personnes mal intentionnées exercent des activités financières à travers des Institutions de la microfinance, sans avoir obtenu l’agrément requis par la réglementation en vigueur, notamment la loi n°2011-009 du 12 mai 2011, portant réglementation des SFD (Systèmes financiers décentralisés) », souligne le ministre Ayassor des Finances, généralement très peu prolixe.Prenant la mesure du phénomène, Adji Othèt Ayassor se veut ferme : « Je mets en demeure ces personnes en leur demandant de cesser immédiatement toute activité de collecte et/ou de distribution du crédit, et de procéder au remboursement des fonds collectés ». Une menace quasi formelle qui va plus loin en ces termes : « En cas de récidive, les sanctions pécuniaires et pénales prévues par la réglementation en vigueur leur seront entièrement appliquées. Des instructions sont données pour ce faire aux services techniques compétents qui seront appuyés par les forces de l’ordre pour suivre l’application de cette mise en demeure », appuie l’argentier du Togo.« Je lance un appel au public, aux opérateurs économiques, aux bailleurs de fonds et à tous les partenaires au développement de vérifier l’autorisation obtenue par chaque IMF avant de traiter avec elle », renforce en outre le sieur Ayassor.Au 31 décembre 2012, selon l’APIM (l’Association professionnelle des Systèmes financiers décentralisés du Togo), les IMF en terre togolaise ont totalisé une clientèle de 1million 500 mille personnes, sur une population d’un peu plus de 6 millions d’âmes en interne, contre entre 1,5 et 2 millions dans la diaspora répartie aux quatre coins du monde. Ces IMF, au terme de leur bilan 2012, ont mobilisé 116 milliards de fcfa de crédit contre 110 milliards de fcfa d’épargne.
Selon les professionnels de ce secteur, l’engouement de ces institutions de crédit auprès des populations togolaises tout comme dans plusieurs pays de l’UEMOA se justifie par la proximité de ces IMF de leur clientèle habituelle mais aussi de la flexibilité qu’elles offrent en matière d’ouverture de compte ou d’octroi de crédit, contrairement aux banques classiques. Généralement, indique-t-on auprès d’APIM-Togo, un seul agent des IMF peut gérer le portefeuille/crédit de 500 clients. Des crédits liés le plus clair du temps à la vie quotidienne de leur clientèle.